• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.
Selon le ministère russe de la défense, l’offensive de grande envergure tant attendue par l’Ukraine a commencé le matin du 4 juin, lorsque simultanément, dans 5 secteurs du front sud de Donetsk, les 23e et 31e brigades mécanisées des réserves stratégiques des forces armées ukrainiennes, avec le soutien d’autres unités et sous-unités militaires, se sont vaillamment élancées, ont été sévèrement étrillées avant d’atteindre les lignes russes et ont battu en retraite dans le désordre. Au total, 6 bataillons mécanisés et 2 bataillons de chars de l’ennemi ont été impliqués, selon le rapport du ministère. Plus tard, le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a déclaré que le 5 juin, le régime de Kiev avait tenté une offensive dans sept directions avec les forces de cinq brigades. « Elle a été stoppée et a subi des pertes encore plus importantes : plus de 1 600 militaires, 28 chars, dont 8 Léopards et 3 chars à roues AMX-10, 136 unités d’autres équipements militaires, dont 79 étrangers », a précisé le ministre. Si vous ne croyez pas ses chiffres, il a des photos et des vidéos pour les prouver. À ce stade, les sources ukrainiennes se sont tues sur la question de leur “contre-offensive” promise depuis longtemps – la grande offensive pour “libérer” les terres historiquement russes de Novorossiya et de Crimée – et ont depuis lors continué à cacher leurs pertes tout en proclamant la victoire dans la “libération” de plusieurs petits villages détruits, perdus quelque part dans la zone grise entre les lignes de front russes et ukrainiennes. Nous ne devrions rien attendre d’autre d’eux : ils gagnent, lentement mais sûrement, par définition, alors donnez-leur plus d’armes et plus d’argent. Mais le même jour, le New York Times rapportait que “Kiev” avait commencé sa contre-offensive, selon des responsables américains, sur la base d’informations provenant de satellites militaires américains, qui montraient un certain mouvement des troupes ukrainiennes. (Suite)
Au cours de son mandat de président de (ce qui reste de) l’Ukraine, Zelenski a détruit l’Ukraine, mais a accompli beaucoup de grandes choses… pour la Russie. Voici ses principales réalisations, sans ordre particulier : – En se faisant élire avec la promesse de mettre fin aux hostilités, puis en procédant immédiatement à l’escalade du conflit dans l’est, il a profondément compromis ce qui restait de la démocratie ukrainienne. Il a encore démoli le domaine civique de l’Ukraine en interdisant tous les médias publics à l’exception d’une chaîne gouvernementale, en interdisant toute opposition et toutes les sources d’information russes et, en fait, en instaurant une dictature totalitaire. – En bombardant sans relâche les civils des régions russes de Donetsk et de Lougansk, puis, au printemps 2022, en les menaçant d’un assaut génocidaire, il a fourni à la Russie une raison irréfutable de lancer l’opération militaire spéciale : sauver des vies civiles. Ce faisant, il a contribué à étendre le territoire russe de quatre provinces très précieuses (Donetsk, Lougansk, Zaporozhye et Kherson) et a préparé le terrain pour l’ajout éventuel, entre autres, des régions de Nikolaev, d’Odessa, de Kharkov et de Kiev. – Il a dilapidé 150 milliards de dollars d’aide étrangère (dont une grande partie par le simple fait de la voler), a dépensé une énorme quantité d’équipements militaires et de munitions sans rien montrer, et a tué 350 000 soldats ukrainiens (dont beaucoup étaient des criminels de guerre nazis), avec peut-être deux fois plus de blessés. (Suite)
Le 24 février 2022, en plein lancement de l’opération militaire spéciale, Poutine a lâché une bombe ayant comme seul explosif la vérité : « Сами американские политики, политологи и журналисты пишут и говорят о том, что внутри США создана в последние годы настоящая империя лжи. Трудно с этим не согласиться, так оно и есть. » « Les politiciens américains, les analystes politiques et les journalistes eux-mêmes écrivent et disent qu’un véritable empire du mensonge a été créé aux États-Unis ces dernières années. Il est difficile de ne pas être d’accord avec cela, c’est vrai. » La seule partie de cette déclaration avec laquelle je pourrais être en désaccord est « ces dernières années ». Les États-Unis ont été nourris de mensonges depuis leur création : que la plantation de Plymouth a été créée par des pèlerins plutôt que par des colonisateurs ; qu’ils ont célébré Thanksgiving avec les Algonquins locaux (dont ils ont pillé les potagers et qui les méprisaient) ; que la révolution américaine était autre chose qu’une révolte fiscale et que la Boston Tea Party portait sur le thé plutôt que sur l’opium ; que la guerre civile américaine portait sur l’esclavage plutôt que sur l’industrialisation (Britanniques contre Nord-Américains); que ce sont les Américains et non les Soviétiques qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale ; que les Américains sont allés cinq fois sur la lune et non zéro… Il est possible de continuer dans cette veine pratiquement à l’infini. (Suite)
Je vis maintenant en Russie, un pays heureux où environ 90 % de la population soutient le président et son opération spéciale dans l’ancienne Ukraine, estime que le pays va dans la bonne direction et est généralement unie et patriotique. C’est tout à fait différent des États-Unis, où j’ai vécu auparavant et où environ la moitié de la population déteste absolument le gouvernement, ce qui rend toute comparaison avec la Russie impossible. Qui plus est, l’autre moitié environ de la population américaine déteste absolument son pays, prenant plaisir à brûler des drapeaux et à renverser des monuments historiques. C’est un pays maniaque et bipolaire, avec un soupçon de schizophrénie. Ce qui rend cette situation particulièrement amusante, c’est que la première moitié, qui déteste le gouvernement, comprend de nombreux soldats, policiers et barbouzes, anciens ou en activité, tandis que la seconde moitié est composée de toutes sortes d’activistes, d’anarchistes, de terroristes en puissance et de marginaux et de mécontents en général. Les deux camps ont formé des organisations comptant des centaines de milliers de membres, des maniaques potentiels brandissant des torches et des fourches, apparemment prêts à se lancer dans des vagues de meurtres et de désordre en un clin d’œil. Alors, qu’est-ce qui permet à ce fiasco de pays de rester sous contrôle ? (Suite)
On entend de plus en plus de voix occidentales suggérer que des pourparlers de paix dans l’ancienne Ukraine pourraient être une bonne idée, ce qui indique que certaines personnes ont peut-être dépassé le stade du déni (quelques sanctions et la Russie se repliera comme un parapluie) et de la colère (jetez tout votre argent et toutes vos armes sur le régime de Kiev !) et approchent le stade du marchandage (laissons la Russie garder la Crimée, mais rendre le reste). Comme pour les étapes précédentes, cette attitude repose sur une incompréhension très profonde de la situation actuelle. Ce n’est pas si difficile à expliquer – à ceux qui sont prêts à traiter de nouvelles informations – et je vais donc essayer. 1. L’idée de pourparlers de paix présuppose un certain niveau de confiance entre les deux parties. Dans le cas présent, la confiance n’existe tout simplement pas, car l’Occident n’a pas tenu toutes ses promesses. Lorsque la Russie a autorisé la réunification de l’Allemagne, elle a accepté la promesse que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est ; or, c’est exactement ce que l’OTAN a fait, jusqu’aux frontières de la Russie en Scandinavie et dans les pays baltes, et elle continue d’entretenir le fantasme d’absorber ce qu’il reste de l’Ukraine. Au lieu de permettre aux insurgés de Donetsk de vaincre rapidement le régime de Kiev installé par les États-Unis en 2014, la Russie a accepté les accords de Minsk, que le régime de Kiev a complètement ignorés, puis les dirigeants de l’Allemagne et de la France qui ont signé les accords ont admis qu’il ne s’agissait que de tactiques dilatoires utilisées pour gagner du temps afin d’armer et d’entraîner la partie ukrainienne. Et, par souci de concision, passons sur les nombreuses promesses non tenues par les États-Unis. Tout cela a permis à la Russie de qualifier l’Ukraine de “non-agreement-capable” (недоговороспособные). L’UE et les Nations unies sont tout aussi indignes de confiance. Prenons l’exemple de l’accord sur les céréales. L’accord impliquait une contrepartie : Les exportations de céréales ukrainiennes seraient débloquées en échange de l’autorisation de certaines exportations russes. La Russie a respecté sa part de l’accord, mais le reste a été ignoré. Les pourparlers seraient donc vains, car il ne peut y avoir d’accord de paix s’il n’y a pas de confiance – et il n’y a pas de confiance. (Sute)
Il semble que la plupart des gens soient aujourd’hui enclins à se plaindre des Ukrainiens : ils sont corrompus, voleurs, fourbes, inconstants, parasites… Ils ne gagneraient pas, quels que soient l’argent et les armes que les Américains et les Européens leur envoient, et ils ne se rendraient pas, quelle que soit la manière concertée (mais toujours aussi douce) dont la Russie les pousse dans cette direction générale. Leurs soldats sont soit des berserkers fous et drogués, animés d’un désir de mort sincère et d’une énorme tendance au sadisme, soit des déserteurs enthousiastes que les berserkers font avancer au pas de grenouille vers le front. La plupart d’entre eux préféreraient vivre en Europe ou en Amérique ou, à défaut, en Russie, mais certainement pas en Ukraine (du moins ce qu’il en reste) ! Du point de vue occidental, ils ont un comportement russe suspect, parlant le russe au lieu de leur dialecte “officiel” du sud de la Russie et devenant soudainement russes et demandant des passeports russes (et des pensions, et une assurance maladie) dès que les chars russes passent devant eux. Du point de vue russe, nombre d’entre eux ne sont pas assez russes : certes, ils parlent la langue et connaissent la culture, mais aiment-ils vraiment la mère Russie plus qu’eux-mêmes, et ne cherchent-ils pas simplement à obtenir la meilleure affaire possible pour leur propre personne bien-aimée, au diable la Russie ? Et puis tout le monde s’accorde à dire que le conflit en Ukraine est très dangereux et qu’il pourrait conduire à la troisième guerre mondiale, à l’Armageddon nucléaire et tout un week-end à l’eau d’un moment à l’autre. Mais c’est une erreur, une erreur totale ! Nous devrions être reconnaissants envers l’Ukraine et remercier les Ukrainiens pour leur sacrifice sur l’autel de la paix mondiale. Le but de certaines nations est de servir d’avertissement aux autres, et même si tout le monde devrait savoir maintenant que faire la guerre à la Russie est toujours une très mauvaise idée – comme la France, l’Allemagne, la Turquie sept fois, la Finlande, le Japon et la Géorgie l’attesteront volontiers – il est utile d’avoir une leçon de rappel de temps en temps. Nous devrions tous être reconnaissants à l’Ukraine d’avoir accepté de jouer le rôle de pigeon, pardon, d’assumer ce rôle héroïque, car sinon un imbécile pourrait décider de déclencher la Troisième Guerre mondiale, ce qui serait tout à fait regrettable. En outre, les sentiments de gratitude sont généralement bons pour la santé. Sur le plan biochimique, le fait d’éprouver de profonds sentiments de gratitude entraîne une libération d’endorphines, ce qui améliore votre sentiment de bien-être et votre niveau de satisfaction à l’égard de la vie, renforce votre système immunitaire et régule votre tension artérielle et vos sécrétions digestives. Sur le plan spirituel, les sentiments profonds de gratitude mettent votre âme immortelle dans un état propice à la recherche de la grâce de Dieu et la mettent sur la voie du salut et du Paradis, ou du Nirvana, ou du Shéol, ou tout simplement du néant (pour les athées et les agnostiques). Le monde est en crise et de nombreux consommateurs (et prosommateurs) de la classe moyenne sont désemparés de ne plus pouvoir se comporter comme ils en avaient l’habitude, mais s’ils prononçaient suffisamment de fois les mots magiques « Dieu merci pour l’Ukraine », tous leurs problèmes commenceraient à sembler mineurs et la paix s’installerait dans leurs esprits troublés. Ils devraient être reconnaissants parce que l’Ukraine (du moins ce qu’il en reste) est tout ce qui se trouve entre eux et l’Armageddon nucléaire. Voyez-vous, chaque fois que l’Occident a faim, il a besoin de manger d’autres pays. L’Espagne a mangé l’Amérique latine, la Grande-Bretagne a mangé l’Inde, la France a mangé l’Afrique, tous ont grignoté la Chine, mais personne n’a pu manger la Russie. Certes, la Russie a fini par être partiellement rongée après l’effondrement de l’URSS, mais elle a rapidement repris ses esprits et s’est relevée de son état de semi-dévoration. Mais aujourd’hui, l’Occident collectif, compte tenu de la fin du colonialisme et du néocolonialisme, est vorace mais affaibli, comme un prédateur vieillissant dont les crocs sont tombés. L’ingestion de l’Irak et de la Libye n’a pas calmé sa faim et il s’est étouffé avec la Syrie. L’Occident a décidé de se battre en même temps avec la Russie et la Chine – un ensemble de pays post-industriels pauvres en ressources (c’est-à-dire largement désindustrialisés) face aux deux géants industriels et militaires du monde, riches en ressources, qui ont rapidement mis de côté leurs divergences et se sont retrouvés dos à dos. Cela aurait pu être un geste suicidaire – ou un appel à l’aide – et les Ukrainiens ont entendu cet appel et… se sont portés volontaires… pour affronter la Russie… tout seuls. Quel héroïsme ! Si vous ne commencez pas à vous sentir reconnaissant, vous devez être un ingrat. (Suite)
Récemment, le fil de discussion le plus populaire sur Reddit était « Pourquoi les Américains ne protestent-ils pas comme ils le devraient ? », avec 27 000 vues et 5 000 commentaires. Les commentateurs ont donné de nombreuses raisons de ne pas protester individuellement, bien qu’ils aient toutes les raisons de le faire. Mais ce qui manque, c’est une appréciation globale du fait que toute protestation en Amérique du Nord et dans la péninsule d’Europe occidentale est désormais futile. Il y a quelques raisons superficielles à cela. En ce qui concerne la péninsule d’Europe occidentale, la raison la plus évidente est que ce n’est pas le bon endroit pour protester, puisque tout est désormais dirigé depuis Washington et que les dirigeants locaux ne sont plus que des supplétifs, dociles et jetables. Par ailleurs, il est vain de protester à Washington, car les personnalités visibles contre lesquelles on pourrait protester ne sont pas celles qui dirigent : John Kennedy n’était pas trop pressé de s’engager dans une guerre totale au Viêt Nam et il a été abattu ; Bill Clinton n’était pas trop pressé de bombarder la Yougoslavie pour la soumettre et il s’est fait tirer l’oreille par Monica Lewinski. Il en va de même pour les Européens : Dominique Strauss-Kahn, qui avait des idées indépendantes sur l’euro, a été faussement accusé et arrêté pour avoir abusé d’une femme de chambre dans un hôtel ; l’affaire a finalement été classée, mais sa réputation et sa carrière étaient déjà ruinées. Et qui est vraiment responsable ? Eh bien, vous méritez d’être puni rien que pour avoir posé la question ! Ceux qui savent, savent. Ceux qui ne le savent pas n’ont pas besoin de le savoir. Il y a plus de 40 ans, j’ai pris conscience de ce qui suit : « L’Amérique n’est pas un pays ; l’Amérique est un country club ». L’adhésion a ses privilèges. Les non-membres peuvent ramasser les balles de golf perdues, servir des martinis ou faire des massages ; ils n’ont certainement pas le droit de dire à la direction du club ce qu’elle doit faire ! Aucune des raisons invoquées par les lecteurs de Reddit pour ne pas protester n’est allée jusqu’à identifier la cause première, et je voudrais combler cette lacune. À l’époque où j’ai obtenu mon diplôme dans un lycée américain, il y a une quarantaine d’années, quelques-uns de mes amis russes qui avaient obtenu leur diplôme en même temps que moi, pensant de la même manière, ont fait de l’auto-stop jusqu’en Alaska, pour y chasser, y pêcher et y cultiver de l’herbe. Certains n’ont même pas pris la peine d’obtenir leur diplôme, car ils n’avaient aucunement l’intention de travailler au sein de ce système social de mauvaise foi. Je me souviens de l’un d’entre eux en particulier, qui a abandonné ses études, puis a donné des cours d’algèbre et de trigonométrie à ceux qui ne les avaient pas suivies (il avait auparavant fréquenté une école soviétique, ce qui faisait de lui un mathématicien professionnel par rapport à ses camarades scolarisés aux États-Unis). Je suis resté à Boston et nous nous sommes séparés, mais j’ai moi aussi cherché un chemin moins fréquenté et j’ai fini par devenir une éponge à argent public, payé par le gouvernement pour mesurer le spin anormal des muons, rechercher la désintégration des protons, détecter les neutrinos des supernovas et d’autres activités aussi inutiles qu’amusantes. J’ai ensuite eu plusieurs carrières, mais après une vingtaine d’années de travail rémunéré, j’en ai eu assez, j’ai acheté un voilier, j’ai déménagé avec ma femme, le chat et, finalement, notre fils, j’ai vendu l’immobilier et la voiture, et je suis parti naviguer. C’était amusant pendant un certain temps, comme solution provisoire, mais la solution finale était de retourner en Russie. Ainsi, tant pour moi que pour mes camarades de classe russes, la réponse à la question « L’Amérique, on l’aime ou on la quitte » a été un « On la quitte » sans équivoque – que ce soit pour l’Alaska russe occupée par les États-Unis (dont le bail de 99 ans a expiré en 1966) ou pour la Russie proprement dite. (Suite)
Peu de gens sont capables de voir à travers la fumée et de saisir les sinistres machinations de la Réserve fédérale, du Trésor américain et de leur affiliée, la Banque centrale européenne. Il est possible d’éplucher sans fin les articles de presse, de lire fidèlement tous les rapports de la Fed et peut-être même de suivre des cours du soir en macroéconomie et en finance, sans pour autant avoir une compréhension intuitive de ce qui se passe. Les statistiques ne mentent pas tant que cela mais se contentent de rester là à vous voir les fixer sans la moindre idée de ce qu’elles signifient vraiment. Pourtant, de temps en temps, une statistique attire mon attention et décrit la situation de manière assez éloquente. En voici une : 83 % de tous les dollars américains existant actuellement dans le monde ont été créés au cours des 22 derniers mois, c’est-à-dire depuis mai 2021. En termes historiques, quatre dollars sur cinq ont été créés quasiment hier. Les États-Unis et tous les participants au système du dollar se sont-ils enrichis de 83 % ? Non, bien au contraire ! La population américaine est plutôt en détresse, de nombreuses personnes vivant au jour le jour ou ne parvenant pas à joindre les deux bouts. D’autres pays occidentaux sont dans un état encore plus déplorable, avec des manifestations et des émeutes qui éclatent ici, là et partout. Y a-t-il eu une inflation de 400 %, obligeant les autorités monétaires à émettre de nouvelles liquidités pour couvrir les diverses obligations des gouvernements membres qui sont, d’une manière ou d’une autre, indexées sur l’inflation ? Non, dans tous les pays occidentaux, l’inflation est encore bien inférieure à 20 %, la Pologne s’en approchant le plus avec 18,4 %. Avec autant de liquidités en circulation, les banquiers poursuivent-ils leurs clients dans la rue et tentent-ils de leur remplir les poches d’argent juste pour s’en débarrasser ? Non, en fait, il y a un grave problème de liquidités – si grave que la Fed a dû récemment injecter 300 milliards de dollars de nouvelles liquidités dans le système bancaire en une semaine, juste pour stabiliser momentanément la situation. (Suite)
Les banques font faillite, les marchés financiers s’effondrent et la Fed s’apprête une fois de plus à intervenir et à ouvrir le robinet à liquidités en dollars. Alors que la précédente crise financière de 2007-2008 avait été causée par le risque de crédit (les prêts hypothécaires à risque regroupés en titres adossés à des créances hypothécaires toxiques, vous vous souvenez de tout cela ?) et le risque de défaillance du marché, celle-ci est causée par une crise des taux d’intérêt : la Fed a tenté de juguler l’inflation causée par sa gestion de la crise précédente en augmentant les taux d’intérêt plus rapidement qu’elle ne l’avait jamais fait au cours des quelque 45 années précédentes. Les divers instruments financiers à faible rendement détenus par les banques ont ainsi perdu beaucoup de leur valeur. Ce n’est pas nécessairement un problème (les banques disposent de divers mécanismes pour résoudre les problèmes de trésorerie)… à moins qu’il n’y ait une ruée sur les banques, obligeant ces dernières à vendre leurs instruments financiers de peu de valeur pour un montant insuffisant, ce qui entraînerait leur faillite. Vous avez probablement déjà entendu parler de la Silicon Valley Bank, qui s’est effondrée avec un bruit sourd et écœurant la semaine dernière. Elle avait de nombreux problèmes : les vautours… pardon, le capitalisme à risque devenait problématique, le responsable des risques de la banque s’occupait de sujets Woke et LGBT et pas vraiment de gestion des risques, etc. Mais son problème de base était le même que partout dans le système bancaire américain : des pertes non réalisées résultant de la hausse des taux d’intérêt et exposées à un problème de trésorerie causé par une ruée sur la banque. L’ampleur des pertes non réalisées varie d’une banque à l’autre : pour la Silicon Valley Bank, elle était de 100%, mais c’est aussi un problème pour d’autres grandes banques : pour Bank of America, elle est de 43%, pour State Street, de 27%, pour Wells Fargo, de 25% et pour US Bancorp, de 24%. (Suite)
Dans son récent discours devant l’Assemblée fédérale, Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation au traité de limitation des armements stratégiques de l’ère soviétique et, peu après, le parlement russe a ratifié cette décision. Depuis lors, de nombreux commentateurs ont tenté de donner un sens à cette décision, en utilisant souvent des expressions telles que « une nouvelle course aux armements nucléaires » et « la probabilité d’une guerre nucléaire ». Mais je n’ai encore entendu personne dire ce que je pense que cela signifie réellement : une nouvelle guerre froide. En outre, je ne pense pas que cette décision augmente le risque de guerre nucléaire, car il reste suicidaire pour les deux parties. Ceux qui pensent que les guerres nucléaires sont destinées à être menées en faisant exploser un grand nombre d’armes nucléaires ne comprennent pas le terme “stratégie” : les guerres nucléaires sont menées en développant, en testant et en déployant des armes nucléaires – ou en ne le faisant pas. Le camp qui ne parvient pas à maintenir et à assurer la condition sine qua non de la stratégie nucléaire – la destruction mutuelle assurée – est contraint de déclarer forfait, de demander la paix et d’accepter les conditions proposées par le camp vainqueur. C’est précisément ce qui est arrivé à l’URSS sous Gorbatchev. On pensait à l’époque que l’URSS ne serait pas en mesure de suivre l’initiative de défense stratégique de Ronald Reagan, connue sous le nom de ‘Guerre des étoiles’. En conséquence, l’URSS s’est effondrée et la Russie, qui a hérité de l’arsenal stratégique de l’URSS, a signé un accord humiliant qui permettait aux Américains d’accéder à ses objets stratégiques secrets et exigeait de la Russie qu’elle mette au rebut un grand nombre de ses fusées et bombardiers les plus prisés. Il s’est avéré par la suite que la ‘Guerre des étoiles’ n’était qu’un ramassis de poudre aux yeux hollywoodienne, comme il sied à un président qui était un acteur de catégorie B devenu politicien, mais à ce moment-là, l’URSS n’existait déjà plus. Ce qui s’est passé au cours des décennies qui ont suivi peut, je crois, être décrit de manière adéquate par l’expression “L’agonie de la victoire et le frisson de la défaite”. • Ayant “gagné” la guerre froide (du moins le pensaient-ils), les États-Unis ont simplement cessé de fabriquer des armes nucléaires, tandis que la Russie a fait un acte très habile en faisant le mort. Entretemps, la Russie a complètement modernisé ses forces stratégiques. • L’entreprise russe Rosatom est aujourd’hui le leader mondial de la technologie nucléaire, tant militaire que civile, et possède les trois quarts du parc mondial de réacteurs nucléaires, alors que les États-Unis ont été incapables de mener à bien un seul projet de réacteur [ces dernières années] et continuent de prolonger la durée de vie utile de leur parc vieillissant de réacteurs nucléaires bien au-delà de ce qui est prudent. (Suite)
Biden est peut-être l’ombre triste et flétrie d’un homme, mais il n’est qu’une simple mascotte, alors que son clan ne manque certainement pas d’ambition ignoble. Il a réussi à prendre le pouvoir en volant l’élection présidentielle américaine par toutes sortes de calomnies, de falsifications et de fraudes, puis a travaillé assidûment pour maintenir perpétuellement sa mainmise sur le pouvoir politique en acheminant des fonds du Trésor américain vers les campagnes électorales américaines par le biais de la machine à blanchir l’argent préférée du clan Biden, connue sous le nom d’Ukraine. Conscient que la boîte à biscuits américaine est presque vide de biscuits mais déborde de reconnaissances de dettes sans valeur, ce qui entraîne une chute brutale du niveau de vie aux États-Unis, le clan Biden s’est efforcé de priver la Russie de ses ressources naturelles en l’étranglant politiquement, économiquement et militairement. À cette fin, il a utilisé, une fois de plus, sa machine à blanchir l’argent préférée connue sous le nom d’Ukraine, en détournant une partie des fonds blanchis vers des dépenses militaires, en entraînant et en équipant les Ukrainiens pour qu’ils attaquent le Donbass, ne donnant ainsi pas d’autre choix à la Russie que de se mettre à sa défense, cet “acte d’agression nue” donnant à son tour à l’ensemble du “monde civilisé” une excuse pour l’étrangler politiquement, économiquement et militairement. Pour s’assurer que l’ensemble du “monde civilisé” suivrait ce plan avec une obéissance sans faille, le clan Biden a organisé un exercice d’entraînement à l’obéissance qu’il a appelé “la pandémie” : il a lâché sur le monde un virus relativement inoffensif fabriqué en laboratoire, puis a utilisé des tactiques de contrôle mental pour tenter de prendre le contrôle total de la population mondiale, en la forçant à accepter des mesures de confinement contre-productives, le port de masques inutiles et des vaccinations réellement nocives (mais très rentables). Mais attendez, ce n’est pas tout ! Le plan énuméré ci-dessus n’était qu’un préambule à l’obtention du prix ultime – la Chine – qui est passée d’une économie d’atelier soumise à une puissance mondiale majeure au niveau de déloger les États-Unis de leur position hégémonique. La défaite de la Russie et le pillage de ses ressources qui s’ensuivrait, ouvriraient la voie à la défaite de la Chine, avec pour prétexte une bataille pour l’indépendance de Taïwan. Et avec cela, les puissants États-Unis pourraient continuer à brûler une part obscène des ressources naturelles restantes du monde à un rythme complètement ridicule pendant quelques décennies de plus plutôt que de s’effondrer cette année ou peut-être la suivante ou celle d’après. (Suite)
Un bon moyen de déterminer si vous êtes toujours en vie est de vous demander si vous pouvez encore ressentir de l’émerveillement et de l’étonnement en observant les changements qui balaient le monde. La plupart de ces changements sont graduels et difficiles à détecter dans le cadre de votre expérience quotidienne. Il est donc utile qu’une personne importante se tienne devant vous pendant une heure, comme l’a fait Poutine aujourd’hui devant l’Assemblée fédérale de Russie, et vous explique exactement ce qui s’est passé et ce qui va se passer. C’est également très divertissant : Poutine est quelqu’un de naturellement irrépressible qui refuse de se retenir. Son russe a également une gamme dynamique énorme : à un moment, il ressemble à un gamin des rues de Leningrad, et à un autre moment, il a l’air d’un avocat et d’un technocrate accompli, d’un érudit littéraire ou même d’un étudiant en théologie. Eh bien, il est tout cela à la fois. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste (rares sont ceux qui parviennent à rester neutres à son égard), il est difficile de l’ignorer. D’autant plus que, comme à l’accoutumée, son discours annuel devant l’Assemblée fédérale ne manquait pas de ce que les linguistes appellent des performantifs – des déclarations qui n’expriment pas une opinion ou ne transmettent pas d’informations mais transforment la réalité de manière spécifique. Et il est important de les connaître, surtout si vous résidez dans l’un des pays dont les dirigeants ont (très bêtement) décidé d’être les ennemis de la Russie, car, en fin de compte, c’est votre cul qui est en jeu. Vous pouvez être en admiration devant l’impressionnant dirigeant qui s’appelle Vladimir Poutine (rien ne vous en empêche) mais, plus précisément, je pense qu’il est de mon devoir humanitaire de vous avertir de ce qui risque de se passer avant que quelqu’un ne crie “On y va !”. De cette façon, vous pourrez formuler un meilleur plan que de vous couvrir d’un drap blanc et de ramper lentement vers le cimetière (afin de ne pas provoquer une ruée dans laquelle quelqu’un pourrait être piétiné). (Suite)
Une guerre chaude fait rage au cœur du sous-continent européen qui, si vous consultez une carte géographique, s’étend du pittoresque Cabo da Roca au Portugal (entrée gratuite) à la majestueuse chaîne de montagnes de l’Oural, à l’extrémité orientale de la Russie européenne. Le site actuel se trouve dans les provinces russes récemment (re)acquises de Lugansk, Donetsk, Zaporozhye et Kherson. Avec d’autres provinces, comme Odessa, Kharkov et Kiev, ces provinces étaient des terres russes jusqu’à ce que Vladimir Lénine juge bon de les regrouper dans une République socialiste soviétique d’Ukraine concoctée à la hâte. Mais cette entité chimérique a disparu depuis plus de 30 ans maintenant et ce qui l’a remplacée s’est avéré non viable et se trouve actuellement à un stade avancé de décomposition politique. C’est la proverbiale valise sans poignée : impossible de la soulever, mais trop précieuse pour la laisser derrière soi ; d’où le conflit actuel, qui consiste à l’ouvrir et à ramasser le butin qu’elle contient. Il s’agit d’une vraie guerre, avec des chars, des véhicules blindés de transport de troupes, toutes sortes d’artillerie, des roquettes, des tranchées, de l’infanterie, etc. Comme la plupart des guerres, celle-ci est basée sur des malentendus. Les États-Unis et leurs amis de l’OTAN refusent de comprendre que la Russie veut récupérer son propre territoire et continuent de penser que cette demande est en quelque sorte négociable. Ils pensent également qu’il est possible de vaincre la Russie simplement en fournissant aux infortunées forces ukrainiennes du matériel de guerre obsolète et des renseignements, en imposant des sanctions économiques à la Russie, en tentant de l’isoler politiquement et en prenant diverses autres mesures que les Russes ont à peine remarquées. Les Russes attendent que tout le monde revienne à la raison et leur donne ce qu’ils veulent, tout en réduisant les troupes ukrainiennes en bouillie par milliers. Les Américains semblent plutôt revenir à la raison : moins d’un an après le début du conflit, nombre d’entre eux déclarent déjà que la poursuite du soutien aux Ukrainiens est une mauvaise idée. Mais personne ne sait ce que fera leur empereur Dementius Optimus Maximus, destructeur des gazoducs Nord Stream. Son objectif déclaré était d’affaiblir la Russie, mais puisque la Russie n’a fait que se renforcer entre-temps, il pourrait peut-être essayer de la renforcer à la place. (Vous savez, si vous ne pouvez pas décoincer une chose en la poussant, essayez de la tirer.) Les Allemands, quant à eux, hésitent. Leur ministre des affaires étrangères, Annalena, douée pour la gymnastique, a récemment annoncé que l’Europe était en guerre contre la Russie, puis s’est empressée de corriger le tir : L’Europe n’est pas (nein ! nicht !) en guerre contre la Russie. D’un autre côté (main numéro trois), le premier ministre polonais Tadeusz Morawiecki a depuis déclaré que vaincre la Russie est la raison d’être de la Pologne. La Russie et l’Allemagne se sont alors redressées et se sont regardées en face. Vous voyez, la Pologne est l’un de ces pays qui ne cesse d’apparaître et de disparaître. (Suite)
Une évolution majeure, mais lente, semble être en cours du côté ukrainien de la ligne de front. Depuis des mois, la seule raison pour laquelle les Ukrainiens ont pu tenir tête aux Russes est que leur accès, via l’Internet mobile, aux données satellitaires et aux informations analytiques de l’OTAN a permis à leurs systèmes d’artillerie et de roquettes de cibler précisément le matériel et les troupes russes. Cela a obligé les Russes à agir rapidement : ils se mettent en position, tirent une salve sur une cible ukrainienne et s’éloignent avant que cette position ne puisse être visée. L’alimentation en données est assurée par les terminaux Internet par satellite Starlink d’Elon Musk, au nombre de 20 000, répartis sur l’ensemble de la ligne de front de 1000 km. Comme cela arrive souvent, et comme je l’ai souligné dans mon livre de 2017, ‘Shrinking the Technosphere’, la forme la plus efficace et la plus rentable de technologie est souvent la contre-technologie : des dispositifs bon marché mais efficaces qui transforment une technologie avancée très coûteuse en un tas de ferraille inutile. C’est précisément ce qui se passe actuellement grâce aux efforts de brillants jeunes ingénieurs et scientifiques russes travaillant à l’usine militaire de Sestroretsk. Ils ont réussi quelque chose que les concepteurs américains des terminaux Starlink pensaient impossible. Leur nouveau système monté sur camion du type Borschevik est capable de localiser les terminaux Starlink actifs dans un secteur de 180° et dans un rayon de 10 km avec une précision de 5m. Il s’agit d’un système passif, ce qui signifie qu’il ne peut pas être découvert à l’aide du signal qu’il envoie, car il n’en envoie pas. Le camion est une petite cible mobile et le système fait son travail en deux minutes s’il est stationnaire et en 15 minutes s’il se déplace d’un point à l’autre, en ciblant un maximum de 64 terminaux Starlink à la fois. Les informations de ciblage sont ensuite transmises automatiquement aux batteries d’artillerie et de missiles. (Suite)
Le climat de la Terre change assez rapidement et de nombreuses personnes se sont laissées convaincre que cela est dû à ce que l’on appelle le « réchauffement climatique anthropique » et que le coupable est les émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles, de l’agriculture, du défrichage et d’autres activités humaines. Il ne s’agit pas tant d’une théorie que d’une hypothèse, non prouvée. Elle est basée sur des modèles informatiques, et le problème avec ces derniers est qu’ils montrent généralement ce que les gens qui paient pour la recherche veulent qu’ils montrent ; sinon, ils paient quelqu’un d’autre pour obtenir les résultats qu’ils veulent. Et si ces résultats particuliers étaient souhaitables, c’est parce qu’ils pouvaient être utilisés pour justifier d’énormes projets lucratifs, tels que la taxation des émetteurs de carbone, l’échange de crédits de carbone et, bien sûr, la construction de capacités de production éolienne et solaire qui sont coûteuses, intermittentes, peu fiables, de courte durée et qui compromettent l’intégrité des réseaux électriques. Promulguer cette hypothèse comme une vérité divine a également permis de culpabiliser de nombreuses personnes, les amenant à réduire volontairement leur consommation d’énergie, ce qui permet aux riches de continuer à s’enrichir alors même que la disponibilité de l’énergie dans les pays anciennement riches commence à décliner. Al Gore, vice-président de Clinton et grand alarmiste du climat, s’est enrichi de manière obscène en exploitant l’hystérie climatique. La dernière fois qu’on l’a vu, c’était à la conférence de Davos, où il a continué à débiter ses idées alarmistes sur le climat ; heureusement, peu de gens dans le monde l’écoutent encore. Mais voici qu’arrive une nouvelle importante qui fait voler en éclats l’hypothèse du changement climatique anthropique : ce n’est pas seulement notre globe qui se réchauffe, mais aussi tous les autres globes du système solaire. Quoi ? Eh bien, oui, les preuves sont là, et elles sont des plus déroutantes. Personne ne sait quelle en est la cause, mais l’effet est bel et bien mesurable et significatif. (Suite)
J’interromps notre programme régulier pour vous apporter un flash d’information en provenance de la conférence de Davos qui se déroule actuellement. Plus de 2700 participants sont présents, sans aucun Russe, Chinois ou Iranien, et bien que des délégations de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis soient présentes, leur nombre n’est pas comparable à celui des années précédentes. Les sujets de discussion sont nombreux, mais le principal est la récession – plus précisément, non pas la récession en tant que telle, mais l’attente de son arrivée imminente. Sur les 4410 chefs d’entreprise interrogés par PriceWaterhouseCoopers en octobre et novembre de l’année dernière, 74 % prévoyaient une baisse de la croissance mondiale au cours des 12 mois à venir. Cet indicateur est le pire depuis que PWC a commencé à réaliser ces enquêtes en 2011. Deux chefs d’entreprise sur cinq ont également exprimé l’appréhension que leur entreprise ne soit plus là dans dix ans. L’actuelle conférence de Davos est intéressante dans la mesure où, pour la première fois de son histoire, l’Occident s’est séparé de ses concurrents géopolitiques de manière aussi flagrante et publique, ce qui signifie que l’appellation « Forum économique mondial » reste un simple vestige d’une époque révolue : elle ne représente plus le monde entier. Le WEF a publié une enquête distincte auprès des économistes en chef des entreprises, dont les deux tiers estiment que la récession devrait arriver au cours de l’année 2023, 18 % d’entre eux déclarant qu’une baisse de l’activité économique est « hautement probable et inévitable ». (Suite)
« Les armes sont le chemin de la paix », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, lors de la conférence de Davos, en préconisant l’envoi de davantage d’armes à la dictature nazie de Kiev, qui est en train de s’effondrer. Ceux qui connaissent et aiment le vieux Jens [Stoltenberg, NdT] ont probablement entendu cela et tapé dans leurs mains avec joie – “Ouais, plus d’armes !”. Alors que moi, qui ai depuis longtemps conclu qu’il était un croisement entre un Doltenberg et un Stultenberg, je répugnais à admettre que, pour une fois, il avait dit la vérité absolue et sans fard : l’envoi de toutes les armes de l’OTAN (à l’exception des armes nucléaires, bien sûr) aux infortunés Ukrainiens serait le meilleur moyen non seulement de débarrasser le monde de ces armes terribles, mais aussi d’éliminer les restes des nazis ukrainiens et tous les mercenaires étrangers et les forces spéciales de l’OTAN qui sont intégrés en leur sein. Cela m’a un peu surpris : j’étais confortablement installé dans l’idée que Stolt est comme une horloge dont le cadran a été brisé en petits morceaux à coups de masse – correct zéro fois par jour – et voilà que Stolt le Dolt [crétin en anglais, NdT] sonne soudain la cloche à l’heure et le bon nombre de fois ! Eh bien, considérons ceci comme l’exception qui confirme la règle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi je pense que les armes sont effectivement le chemin de la paix. Il existe un système russe ironiquement appelé Pénicilline (sa désignation technique est 1B75). Il a été mis au point et testé il y a quelques années, mais ce n’est que maintenant qu’il a été produit en nombre suffisant pour saturer l’ensemble de la ligne de front russe dans l’ancienne Ukraine, avec de bons résultats. Il s’agit d’un système optique, acoustique et sismique combiné qui localise en 5 secondes tous les tirs d’artillerie et de missiles dans un rayon de 25 km et transmet automatiquement les informations sur leur cible et leur trajectoire aux systèmes d’artillerie et de défense aérienne russes dans un rayon de 40 km. Il s’agit d’un système passif : il ne fait qu’écouter et ne peut être localisé pour le ciblage. Il est facile à cacher : il est monté sur un camion 8×8 Kamaz-6350 sportif et peut être dissim « Les armes sont le chemin de la paix », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, lors de la conférence de Davos, en préconisant l’envoi de davantage d’armes à la dictature nazie de Kiev, qui est en train de s’effondrer. Ceux qui connaissent et aiment le vieux Jens [Stoltenberg, NdT] ont probablement entendu cela et tapé dans leurs mains avec joie – “Ouais, plus d’armes !”. Alors que moi, qui ai depuis longtemps conclu qu’il était un croisement entre un Doltenberg et un Stultenberg, je répugnais à admettre que, pour une fois, il avait dit la vérité absolue et sans fard : l’envoi de toutes les armes de l’OTAN (à l’exception des armes nucléaires, bien sûr) aux infortunés Ukrainiens serait le meilleur moyen non seulement de débarrasser le monde de ces armes terribles, mais aussi d’éliminer les restes des nazis ukrainiens et tous les mercenaires étrangers et les forces spéciales de l’OTAN qui sont intégrés en leur sein. Cela m’a un peu surpris : j’étais confortablement installé dans l’idée que Stolt est comme une horloge dont le cadran a été brisé en petits morceaux à coups de masse – correct zéro fois par jour – et voilà que Stolt le Dolt [crétin en anglais, NdT] sonne soudain la cloche à l’heure et le bon nombre de fois ! Eh bien, considérons ceci comme l’exception qui confirme la règle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi je pense que les armes sont effectivement le chemin de la paix. Il existe un système russe ironiquement appelé Pénicilline (sa désignation technique est 1B75). Il a été mis au point et testé il y a quelques années, mais ce n’est que maintenant qu’il a été produit en nombre suffisant pour saturer l’ensemble de la ligne de front russe dans l’ancienne Ukraine, avec de bons résultats. Il s’agit d’un système optique, acoustique et sismique combiné qui localise en 5 secondes tous les tirs d’artillerie et de missiles dans un rayon de 25 km et transmet automatiquement les informations sur leur cible et leur trajectoire aux systèmes d’artillerie et de défense aérienne russes dans un rayon de 40 km. Il s’agit d’un système passif : il ne fait qu’écouter et ne peut être localisé pour le ciblage. Il est facile à cacher : il est monté sur un camion 8×8 Kamaz-6350 sportif et peut être dissimulé dans n’importe quel ravin ou parcelle de bois. Il peut fonctionner sans surveillance pendant de longues périodes. Les Ukrainiens ont également reçu quelques systèmes de ciblage, mais ce sont tous des systèmes actifs qui projettent un faisceau radar sur ce qu’ils suivent, informant ainsi les systèmes radar passifs russes de leur emplacement exact ; ils ne survivent pas longtemps. (Suite) ulé dans n’importe quel ravin ou parcelle de bois. Il peut fonctionner sans surveillance pendant de longues périodes. Les Ukrainiens ont également reçu quelques systèmes de ciblage, mais ce sont tous des systèmes actifs qui projettent un faisceau radar sur ce qu’ils suivent, informant ainsi les systèmes radar passifs russes de leur emplacement exact ; ils ne survivent pas longtemps. (Suite)
La croisade actuelle contre la Russie, dans laquelle l’Occident combiné utilise le cadavre vivant de l’Ukraine comme bélier contre elle, est très étrange : au lieu de perdre des territoires et des populations, comme on pourrait s’y attendre au cours de toute croisade normale, la Russie gagne des terres et des gens par millions ! Il s’agit de terres qu’elle avait perdues à la suite de l’expérience bolchevique ratée. En même temps, la Russie se débarrasse de sa dépendance économique à l’égard des nations hostiles situées à l’ouest. Cette croisade est également étrange parce que, contrairement à toutes les croisades précédentes contre la Russie, Napoléon et Hitler inclus, qui ont été lancées par des nations européennes, celle-ci a pour pièce maîtresse les États-Unis, et les États-Unis se trouvent sur un tout autre continent. De plus, les États-Unis ne sont pas un pays normal : c’est un pays qui est en guerre permanente avec une grande partie du reste de la planète. Ils ont passé à peine 6% de leurs 250 ans d’histoire en paix ; le reste du temps, ils ont mené une guerre quelconque, la plupart du temps sur le territoire d’un autre pays, presque jamais en état de légitime défense, mais surtout pour garantir leurs droits de rapine et de pillage. Leurs 15 années de temps de paix ont été réparties de manière fragmentaire au cours de leur histoire : • ils en ont eu deux en 1796-1797, • trois autres en 1807-1810, • quatre autres en 1826-1830 ; • ils ont été en paix en 1897, • puis pendant cinq années entières de 1935 à 1940. Le reste du temps, les États-Unis ont été impliqués dans des actions militaires d’un type ou d’un autre – ce que les Américains aiment appeler des actions « cinétiques », et non des guerres économiques, culturelles, informationnelles ou hybrides – et ce genre de choses s’est déroulé sans la moindre interruption. (Suite)
Le 4 janvier, Poutine annonçait une trêve de Noël dans le conflit ukrainien. Le Noël orthodoxe a lieu le 7 janvier, selon le calendrier julien, en vigueur depuis l’an 45 avant Jésus-Christ, plutôt que selon le calendrier grégorien, plus couramment utilisé et plus précis sur le plan astronomique, introduit en 1582 par le pape Grégoire XIII. Le décalage entre les deux est maintenant de 13 jours, mais il est dans la nature de l’orthodoxie de ne pas changer, quoi qu’il arrive, encore moins pour suivre ce que dit le pape. Poutine a pris la décision d’annoncer la trêve sur la base d’une demande du patriarche Kirill, chef de l’église orthodoxe russe. La plupart des Russes ont pensé qu’il s’agissait d’une idée stupide, estimant que cela ne ferait que donner aux Ukrainiens l’occasion de se regrouper et de se réapprovisionner. La question est de savoir si c’était vraiment stupide, ou si c’était en fait très intelligent ? Regardons de plus près… Les critiques russes de Poutine soulignent qu’il était insensé de faire confiance aux Ukrainiens pour honorer un cessez-le-feu, compte tenu de leurs performances antérieures. Il y a eu les huit années d’accords de Minsk, minutieusement négociés et garantis par l’Allemagne et la France dans le but de résoudre pacifiquement la guerre civile en Ukraine, après quoi Angela Merkel, Petro Porochenko et, plus récemment, François Hollande, qui ont tous participé aux négociations, ont ouvertement admis qu’il ne s’agissait que d’un écran de fumée pour donner aux Ukrainiens le temps de se réarmer, de recruter et de s’entraîner en vue de futures attaques contre leur population russe. Mais Poutine ne s’est jamais attendu à ce que la partie ukrainienne respecte son cessez-le-feu, puisqu’elle ne pouvait tout simplement pas le faire. Les nazis ukrainiens qui continuent de bombarder les écoles, les jardins d’enfants, les centres communautaires, les hôpitaux et les complexes d’appartements du côté russe n’avaient aucun intérêt à une trêve de Noël, étant des adorateurs du diable plutôt que de fervents chrétiens. Et Zelenski et son équipe ne les contrôlent pas, de sorte que si Zelenski devait essayer de faire respecter la trêve, il se rendrait simplement faible et ridicule. Zelenski est chargé de mendier, d’emprunter et de voler ; il ne contrôle pas ses troupes, les mots qui sortent de sa bouche, sa garde-robe ou sa consommation de cocaïne. Les signes de malaise psychologique extrême qu’il a montrés lors de son récent voyage à Washington en disent long sur ces faits. Il n’est qu’un comédien qui a joué le rôle du président à la télévision ukrainienne, dans un spectacle intitulé « Serviteur du peuple », et qui a ensuite été propulsé à ce poste parce que c’est exactement ce dont l’Ukraine avait besoin – un clown en chef. Le bouffon de la cour devenant roi est un cas unique dans les annales de l’histoire mondiale, mais c’est ainsi. (Suite)
Nous sommes, pour la plupart d'entre nous sans le savoir, les témoins d'un événement capital : la fin de la Drang nach Osten qui a duré mille ans - la marche implacable vers l'est du cadavre réanimé de l'Empire romain d'Occident, avec le pape comme tête symbolique et le Vatican comme capitale symbolique, connue sous le nom de Croisades. Parmi celles-ci, les croisades du Sud sont beaucoup plus connues en Occident, tandis que les croisades du Nord, lancées en 1147, le sont beaucoup moins. Mais ce sont elles qui ont duré le plus longtemps, jusqu'au 22 février 2022, parce que, contrairement à la Chine, à l'Inde et à presque tous les autres pays non occidentaux, la Russie ne s'est jamais rendue à personne. Le gant a été jeté en 1252, lorsqu'Alexandre Nevsky a accepté un document officiel, appelé yarlyk, du Khan Batyj de la Horde d'Or (qui fait partie de l'Empire mongol), l'autorisant à régner en tant que Grand Prince de Kiev (et donc à régner sur toute la Russie), plutôt que de demander la bénédiction du Pape à Rome, comme il était exigé de tous les rois occidentaux. Pour ces potentats occidentaux, leur prétention à être ordonnés par Dieu reposait sur l'approbation de son siège au Vatican ; pour les Russes, le pape n'était qu'un usurpateur hérétique. La distinction religieuse a joué avec le temps, mais l'idée qu'il existe un club exclusif de nations occidentales qui méritent d'exercer leur autorité sur le reste du monde a survécu. Il s'en est suivi une série d'attaques contre la Russie, qui se sont étalées sur plusieurs siècles, toutes découlant du même principe : “Ce que l'Occident ne peut pas contrôler doit être détruit”. Les Allemands et les Suédois ont continué à l'attaquer jusqu'en 1709. Puis les Français ont attaqué à nouveau en 1812 ; et ensuite les Allemands en 1941. Les Américains étaient prêts à attaquer en mars 2022, par l'intermédiaire de leurs mandataires ukrainiens et de l'OTAN, mais ils ont été devancés par l'opération militaire spéciale de la Russie. Ainsi, la dernière croisade a été avortée et de nouvelles tentatives semblent peu probables, car, à ce stade, il n'est pas question de détruire ce que l'Occident ne peut pas contrôler, et pas seulement la Russie, mais aussi une grande partie du reste du monde. Même la petite Corée du Nord peut tenir tête à l'Occident collectif et lui faire un doigt d'honneur. Ce spectacle de mille ans est presque terminé. (Suite)