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2911Voici un texte de Ivan Vejvoda, vice président (senior Vice President) pour les programmes au German Marshall Fund (GMF). Ce texte est emprunté au site du GMF, et il est en date du 6 novembre 2014. On consultera l’article que Wikipedia consacre à Vejvoda pour en savoir plus à son propos. On notera pour l’essentiel qu’occuper un poste de responsabilité au GMF, qui est l’une des courroies de transmission les plus élégantes du Système dans son axe transatlantique, après avoir été de 1998 à 2002 Directeur de la Fondation Soros à Belgrade permet de se faire une idée précise des tendances politiques et idéologiques de cette personnalité, et de sa position vis-à-vis du Système.
Le texte de Vejvoda est écrit à l’occasion du 25ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Il en appréhende les causes diverses, toutes venues de l ‘évolution de la sphère communise, et les événements qui ont suivi. Il s’agit d’un texte court, rapide et complet, sans outrance, et enfin parfaitement stéréotypique de la version-Système de cet événement et de cette tranche d’histoire. Il nous sert en quelque sorte de “papier-martyr” à déchirer à belles dents pour développer notre appréciation de l’événement (9 novembre 1989) et de ses effets jusqu’à aujourd’hui. Nous avons nous-mêmes souligné de gras les remarques, les phrases, les passages qui nous intéressent, qui nous servent dans des Note d’analyse publiées en parallèle.
Si ce texte est écrit il y a cinq ans, il n'y a rien à en changer pour qu'il restitue une application complètement conformiste de la “version officielle” du Système , la narrativeinterprétative de “1989-et-après” qui s'est constituée au long des événements depuis 1989, qui a été fixée en 2014 (année de la parution de l'article) avec la crise ukrainienne et qui n'a pas varié depuis dans son sens, qui a accéléré dans son rythme et son aggravation. Le dernier paragraphe (repris ci-dessous en traduction) rend parfaitement compte sans que l’auteur ne le réalise (évidemment) des conditions de la Grande Crise Générale, ce que nous nommons la Grande Crise d’Effondrement du Système, sans évidemment en identifier la cause fondamentale ; il montre que ces conditions étaient donc présentes d'une façon très identifiées en 2014 et n'ont fait effectivement, depuis, que se renforcer et accélérer... Les conditions établies en 2014 (et dont nous donnons [entre braquets] ce que nous jugeons être la vérité-de-situation à la place de leur simulacre) nous ont conduit là où nous sommes aujourd’hui, au bord de l’effondrement du Système.
« Aujourd'hui, le monde bipolaire est devenu multipolaire, une configuration que l'on ne peut pas encore qualifier de nouvel ordre du type de celui créé après la Paix de Westphalie en 1648, le Congrès de Vienne en 1815, le Traité de Versailles en 1918-1919 ou la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd'hui, dans de nombreuses sociétés, la désaffection du public pour la politique, la renationalisation croissante, l'accroissement des inégalités et les mouvements en faveur de l'indépendance régionale empêchent la recherche d'une plus grande prévisibilité dans la vie des gouvernements comme des citoyens. La violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et l'annexion de la Crimée par la Russie|Le coup d’État US-Europe à Kiev en février 2014 et la crise ukrainienne qui s’ensuit]témoignent de la persistance d'un ordre international instable. Le monde résonne encore aujourd'hui [résonne aujourd’hui plus que jamais et jusqu’à la rupture de la séquence] des contrecoups des événements marquants de 1989. »
Rien n’a changé depuis 2014 dans la structuration de la situation crisique générale, empêchant ainsi toute possibilité de réforme et de restructuration-Système, tandis que l’aggravation dynamique de toutes les pires tendances mises en place et identifiées s’est accélérée au-delà de tout contrôle. Enfin, de nouvelles crises dans le même sens, frappant essentiellement le bloc-BAO, sont apparues et ont contribué à pousser la tension crisique à notre point de rupture existant aujourd’hui .
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In East Berlin, on the night of November 9, 1989, an international order that had originated in Yalta and Potsdam 45 years earlier came to a dramatic end. The fall of the Berlin Wall triggered a series of major events, beginning with the reunification of Germany in 1990. Thus began the first accelerated transition to democracy by a former communist country, the German Democratic Republic. Following a massive political, economic, and social integration effort, Germany today stands as a major force in Europe and in the European Union.
Communism’s end in Europe came much earlier and more suddenly than anyone had expected. Many circumstances and events — both major and minor — led to the breakthrough. Individuals and movements in several communist countries courageously stood up for their rights and freedoms, from the protestors in East Germany in 1953 and Hungary in 1956 to those in Czechoslovakia in 1968 and Poland in 1981. They created alternative spaces and oases of civil society. They were often crushed and brutally repressed, but held on to a deep unflinching commitment, with the hope that their struggles for human dignity and freedom would one day bear fruit. The Helsinki Accords of 1975 created an additional basis for the pursuit of human rights and freedom in authoritarian regimes on which dissidents could rely.
The appearance of Mikhail Gorbachev at the helm of the Soviet Union in 1985 led to the modest political openingsof glasnost (openness) and perestroika (reform movement). Gorbachev came up with a “My Way” doctrineof letting the Soviet satellite countries follow their own paths, relinquishing Moscow’s iron grip over Central and East Europe. This led to cascading openings — the shedding of authoritarian structures, the progressive espousal of democratic political institutions, and the gradual evolution of market economies based on the rule of law — in Poland, Hungary, East Germany, Czechoslovakia, Romania, Bulgaria, and Albania.
The political, economic, and military pressure of the United States and West European states in the 1980s also contributed significantly to the geopolitical dynamic along the Cold War fault line. But the principle legacy of 1989, of the annus mirabilis, is one of the resilience and courage of individuals and whole societies in their pursuit of freedoms and rights, often under adverse circumstances. Their return to a Europe whole, free, and fully at peace — and to democracy, values, and rules-based polities — was largely and undeniably successful.
In the years following the fall of the Berlin Wall, the European Union spearheaded its greatest enlargement through a democratization process that led to the integration of these countries in 2004, 2007, and 2013. NATO led a parallel enlargement process of its own in 1999, 2004, and 2009. The historical sea change also led to the breakup of three communist federations: peacefully in Czechoslovakia in 1993, more or less peacefully in the Soviet Union in 1991, and through a protracted conflict in the former Yugoslavia throughout the 1990s. The longest period of peace in Europe, made possible by the United States’ security umbrella, continues, notwithstanding the conflict in the Balkans or recent events in Ukraine.
Yet, despite the most optimistic predictions, history has continued. A quarter of a century later, geopolitics still constitute a core element of international relations. A number of frozen conflicts created in the early 1990s in such places as Nagorno-Karabakh, Transnistria, Abkhazia, and South Ossetia remain unresolved to this day. And, also in 1989, on the other side of the world, a rising China violently repressed a democratic student and popular movement in Tiananmen Square.
Today, the bipolar world has become multipolar, a configuration that cannot yet be called a new order of the kind created after the Peace in Westphalia in 1648, the Congress of Vienna in 1815, the Treaty of Versailles in 1918-19, or World War II. Today’s manifestations in many societies of public disaffection with politics, growing renationalization, widening inequality, and regional independence movements prevent the pursuit of greater predictability and in the lives of governments and citizens alike. The violation of Ukraine’s sovereignty and territorial integrity and the annexation of Crimea by Russia are a testimony to the persistence of an unsettled international order. The world still reverberates with the aftershocks of the seminal events of 1989.