2012 et leur Guerre de Sécession

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2012 et leur Guerre de Sécession

26 décembre 2011 – De plus en plus, les termes du débat en cours aux USA à propos des élections présidentielles, et notamment, du point de vue de la communication, avec l’ascension de Ron Paul, prennent une allure fondamentale ; cela est implicite et, sous la plume de certains, cela devient explicite. Ce dernier cas, – l’argumentation explicite, – est évidemment le plus intéressant.

Pour cette raison, le dernier commentaire de Robert Reich, l’ancien secrétaire au trésor de Clinton, est d’un très réel intérêt. Reich, redevenu professeur dans le circuit universitaire, est resté politiquement très actif, essentiellement comme observateur. Il s’agit d’abord du domaine économique, qui est son domaine de prédilection, puis, de plus en plus souvent ces derniers mois, du domaine fondamentalement politique. C’est clairement le cas avec ce texte du 21 décembre 2011 (ici, sur Alternet.org, ce qui n’est pas indifférent par rapport aux contradictions en jeu, alors que le texte a été publié initialement sur le blog de Reich, le 20 décembre 2011).

En gros, l’argument de Reich est que le parti républicain (le GOP) est tombé aux mains d’un courant “sudiste”, sécessionniste, qui a transformé le pouvoir à Washington en une guerre permanente, – dans le but implicite, pense-t-il, de briser ce pouvoir central et de reconstituer l’attaque sudiste contre ce pouvoir central, qui prit la forme, au XIXème siècle, de la Guerre de Sécession : «The Great Republican Crackup: How Angry, White, Southern Men Took Over the GOP and Made Our Government Into a War Zone.»

Parlant de la situation à l’intérieur du GP, Reich note  : «Some describe the underlying conflict as Tea Partiers versus the Republican establishment. But this just begs the question of who the Tea Partiers really are and where they came from. The underlying conflict lies deep into the nature and structure of the Republican Party. And its roots are very old.

»As Michael Lind has noted, today’s Tea Party is less an ideological movement than the latest incarnation of an angry white minority – predominantly Southern, and mainly rural – that has repeatedly attacked American democracy in order to get its way.

»It’s no mere coincidence that the states responsible for putting the most Tea Party representatives in the House are all former members of the Confederacy. Of the Tea Party caucus, twelve hail from Texas, seven from Florida, five from Louisiana, and five from Georgia, and three each from South Carolina, Tennessee, and border-state Missouri. Others are from border states with significant Southern populations and Southern ties. The four Californians in the caucus are from the inland part of the state or Orange County, whose political culture has was shaped by Oklahomans and Southerners who migrated there during the Great Depression.

»This isn’t to say all Tea Partiers are white, Southern or rural Republicans – only that these characteristics define the epicenter of Tea Party Land. And the views separating these Republicans from Republicans elsewhere mirror the split between self-described Tea Partiers and other Republicans…»

Reich fait l’historique de ce qu’il juge être une dégradation fatale du GOP, transformé selon lui, en quelques décennies, en un centre de subversion à tendance sécessionniste, cherchant à briser le centre fédéral. En se référant à ce qui précède, on croirait entendre tonner déjà les canons de Fort Sumter, le 11 avril 1861…

«But after the Civil Rights Act of 1964, as the South began its long shift toward the Republican Party and New York and the East became ever more solidly Democratic, it was only a matter of time. The GOP’s dominant coalition of big business, Wall Street, and Midwest and Western libertarians was losing its grip.

»The watershed event was Newt Gingrich’s takeover of the House, in 1995. Suddenly, it seemed, the GOP had a personality transplant. The gentlemanly conservatism of House Minority Leader Bob Michel was replaced by the bomb-throwing antics of Gingrich, Dick Armey and Tom DeLay. Almost overnight Washington was transformed from a place where legislators tried to find common ground to a war zone. Compromise was replaced by brinkmanship, bargaining by obstructionism, normal legislative maneuvering by threats to close down government – which occurred at the end of 1995.»

…Pour conclure en sonnant l’alarme d’une façon significative, – par exemple en mettant sur un même plan, selon une même appréciation politique, l’acte de la sécession de 1861 avec l’acte de la majorité républicaine de couper le financement du gouvernement en décembre 1995, ou l’action électorale républicaine (Tea Party) depuis 2010.

«America has had a long history of white Southern radicals who will stop at nothing to get their way – seceding from the Union in 1861, refusing to obey Civil Rights legislation in the 1960s, shutting the government in 1995, and risking the full faith and credit of the United States in 2010. Newt Gingrich’s recent assertion that public officials aren’t bound to follow the decisions of federal courts derives from the same tradition.

»This stop-at-nothing radicalism is dangerous for the GOP because most Americans recoil from it. Gingrich himself became an object of ridicule in the late 1990s, and many Republicans today worry that if he heads the ticket the Party will suffer large losses. It’s also dangerous for America. We need two political parties solidly grounded in the realities of governing. Our democracy can’t work any other way.»

Cet article de Reich est étonnant à plus d’un titre. Nous allons tenter de détailler nos motifs d’étonnement, en tentant ensuite de les placer dans un ensemble prospectif, déjà valable pour 2012, et qui ne concerne rien de moins que la cohésion des USA, de l’Union, de cette Union qui fut presque mortellement mise en cause par les Confédérés, en avril 1861.

• Cette attaque contre Tea Party est assez inattendue de la part de Reich. Ce démocrate de gauche, de tendance nettement progressiste (mais néanmoins toujours dans l’establishment) ne fut certainement pas celui qui fut le plus hostile à Tea Party. Il fut un temps (voir le 28 janvier 2010) où il lui trouvait même, à Tea party, presque la vertu de l’expression de la juste colère de l’opprimé.

• Cette attaque est d’autant plus inattendue qu’après avoir indiqué, justement, que nombre de parlementaires de l’accointance Tea Party viennent d’États de l’ancienne Confédération des États de l’Amérique (CSA, par opposition à USA), il dirige son attaque vers des Gingrich et des Tom DeLay, qui n’ont aucun rapport réel avec Tea Party et représentent le type même du politicien washingtonien corrompu jusqu’à l’os, et donc bien décidé à garder les choses en l’état, avec Washington au centre de toutes les corruptions dont ils profitent. (Exception doit être faire pour Dick Armey, ancien chef de la majorité républicaine à la Chambre, effectivement lié à Tea Party, mais d’une façon ambiguë et nullement originelle.) Ces gens (Gingrich, DeLay) n’ont rien, mais alors rien du tout, de “sécessionnistes” postmodernes, tels que semble l’entendre Reich.

• …Par contre, surprise, pas un seul mot de Ron Paul, la grande vedette du jour ; Sudiste (Texas), champion de la décentralisation, qui a déjà laissé entendre qu’il ne trouvait pas idiote, et, dans tous les cas, nullement inconstitutionnelle, l’idée de la sécession, même dans nos temps postmodernes. (Paul a ses idées sur la Guerre de Sécession, qui le mettent fortement à part des conceptions-Système ; notamment, l’idée que la Guerre de Sécession n’aurait pas dû avoir lieu, que l’esclavage aurait pu être dissous à de très moindres coûts,– mais cet avis entraînant le constat que la sécession n’était nullement une démarche condamnable. [Voir le 13 avril 2010]) D’autre part, l’on sait bien que Paul est le véritable inspirateur de Tea Party, bien plus qu’un Armey, sans parler des Gingrich, DeLay et Cie. : comment l’attaque contre le Tea Party de Reich n’inclut-elle pas comme cible principale Ron Paul, alors que ce même Paul s’impose brusquement sur la scène nationale ? Est-ce parce que Reich ne croit pas à une seconde à la désignation républicaine de Paul ? C’est bien risqué, d’autant qu’il existe toujours l’option d’une candidature indépendante de Paul… En un mot, cette explication de la volonté de Reich de ne pas citer Paul ne nous satisfait nullement.

• Il en résulte que la démarche de Reich, de défense d’un gouvernement central fort, prend pour cible des hommes (Gingrich, DeLay et cie.) qui sont par essence des renégats de toutes les conceptions, et qui sont naturellement partisans d’un centralisme fort, par esprit de caste, de combinaisons et de corruption, et aussi parce qu’ils sont du parti de la guerre qui exige un gouvernement fort… Alors que Paul, lui, est le défenseur d’un gouvernement central extrêmement réduit, sinon moins encore, et logique en cela avec ses opinions anti-guerres. Que vient donc faire cette attaque, pour la défense du gouvernement central fort, contre des piliers corrompus du gouvernement central fort ? Et l’impunité totale laissée à celui qui en est l’adversaire déclaré, et dont tout le monde parle parce qu’il paraît soudain avoir des chances sérieuses de figurer fondamentalement dans le débat politique national ?

Cette analyse de Robert Reich est d’autant plus remarquable, à la lumière de l'absence de la moindre citation du nom de Ron Paul, que Ron Paul est, par ailleurs, l’objet de toutes les attentions et de toutes les attaques, depuis qu’il est apparu comme un candidat important pour la désignation du parti républicain. Les attaques ont pris la forme d’une polémique autour de l’accusation de “Ron Paul est raciste”, d’une part de la droite idéologique interventionniste (républicaine) type neocon, d’autre part de la gauche progressiste privilégiant les thèmes idéologiques. On trouve là une “alliance” apparemment improbable (cette “gauche progressiste idéologique” a été, – et serait toujours, peut-on conjoncturer, – antiguerre) ; une “alliance improbable” pour les normes courantes, mais qui reflète la confusion de la crise générale et l’emportement des jugements dans les passions idéologiques. On trouve ainsi sur le même site Alternet qui reprend le texte de Robert Reich, un texte de Alex Pareene, de Salon.com, du 22 décembre 2011, constituant une attaque d’une extrême violence contre Ron Paul. (Voir aussi, pour les attaques de cette “gauche progressiste idéologique”, un texte de Joe Conason, sur Truthdig.org, du 22 décembre 2011, qui en arrive à faire in fine de Ron Paul une marionnette de milliardaires soi-disant manipulateurs de Tea Party, comme les frères Koch.)

Robert Reich ne semble certes pas être le type d’homme à s’attacher à cette sorte de polémique (celle contre Ron Paul) qui porte sur un passé lointain, sur des questions effectivement polémiques et sans guère d’importance dans le pressant débat actuel de la crise générale, qui sont nourries par une passion et une violence d’une telle extrêmité qu’on peut au moins les suspecter d’obscurcir gravement le jugement. Par contre, Reich pourrait fort bien, dans ce contexte, attaquer Paul d’une manière honorable et justifiée, sur la question fondamentale du gouvernement central, – et Paul bien plus que les autres (Gingrich, DeLay et Cie.), et même au contraire des autres qui sont partisans d’un gouvernement central fort. Pourtant, il ne le fait pas, et c’est là un problème intéressant à étudier.

Nous allons développer notre hypothèse sur ce cas particulier de Robert Reich, qui pourrait être exemplaire d’une évolution de la pensée qui nous paraît possible, sinon probable, dans le cours de cette campagne. Reich est un cas intéressant parce qu’on peut lui reconnaître une certaine honorabilité de caractère et une certaine honnêteté du jugement, une réelle retenue dans la volonté d’aborder les véritables problèmes en écartant les polémiques accessoires et de circonstance. C’est-à-dire qu’il soulève les véritables problèmes de fond, ceux qui ont un véritable effet en profondeur sur les choses.

Un “courant” irrésistible ?

Notre hypothèse est que la démarche de Reich, dans le texte cité, constitue l’effet d’un besoin intellectuel d’expliquer rationnellement ce qui lui paraît inexplicable à première vue. Reich est en effet une psychologie qui a besoin d’explication rationnelle ; la situation d’affrontement à Washington («…Made Our Government Into a War Zone») lui paraît une situation complètement inexplicable rationnellement si l’on s’en tient à elle seule ; et une situation infiniment dangereuse parce qu’elle met le système de l’américanisme en cause, et encore plus dangereuse si elle n’a pas d’explication rationnelle. Même très critique de certains aspects de la politique générale actuelle, par les républicains certes mais aussi par Obama, Reich reste un homme du système, et un centralisateur de type rooseveltien, partisan d’un gouvernement central fort. Il ne va pas jusqu’à la contradiction inhérente à ce raisonnement : un “gouvernement central fort” de type rooseveltien, s’il pourrait effectivement en théorie donner des arrangements sociaux et économiques plus conformes à ses vœux (ce qui n’est plus le cas, depuis longtemps, et qui accentue la contradiction), constitue d’abord, et exclusivement aujourd’hui, la matrice centrale de la corruption washingtonienne et d’une politique extérieure belliciste qui est devenue par nature la contradiction même de ces “arrangements sociaux et économiques” qu’il espère.

En bon démocrate (et démocrate de gauche), Reich tient les républicains pour responsables de cet état de fait du “gouvernement brisé” à Washington. Il est assez justifié de ce point de vue, même s’il mentionne peu que c’est la faiblesse des démocrates, leur incapacité ou leur refus d’appliquer une politique plus “sociale”, plus “offensive” à cet égard, qui est une des causes indirectes mais puissantes de la crise qu’il dénonce. S’il veut dénoncer les républicains à cet égard, il a raison de s’en prendre à la bande Gingrich, DeLay et Cie, et ceux que cette bande a enfantés, en y ajoutant le Tea Party, entité assez vague, dans son action parlementaire. A cette lumière, l’absence de Paul dans ces attaques se comprend évidemment. Malgré le torrent de boue dont Paul est aujourd’hui et nouvellement recouvert, nul ne peut s’avancer à nier que l’homme est un parlementaire impeccable, qui n’a jamais eu d’intention prédatrice per se vis-à-vis du système du gouvernement, mais qui a toujours une critique complètement constitutionnaliste, de haute qualité et au-dessus de tout reproche. Il n’est donc pas question pour Reich d’attaquer Ron Paul en l’état actuel des choses. Il ne le mentionne pas alors que Paul est le véritable adversaire, mais rationnel et argumenté, sinon constitutionnaliste, d’un gouvernement central fort.

Puisqu’il attaque la bande “Gingrich, DeLay et Cie.” et ses héritiers républicains, qui inspirent et suscitent aujourd’hui la dynamique républicaine destructrice à Washington, Reich a besoin de rationnaliser cette attaque. S’il admettait que leurs actions nocives et destructrices d’un gouvernement central fort est le fait de leur incohérence, du désordre de leur pensée et de leur simple instinct destructeur, il mettrait indirectement en cause le Système puisqu’il tendrait à dire que l’un des deux partis en est réduit à une attitude d’instinct destructeur, – sans que l’autre ne fasse rien contre lui, sinon en être le complice plus qu’à son tour. (Et, ajoute-t-il, en “homme du système de l’américanisme” effectivement, ces deux partis sont nécessaires : «It’s also dangerous for America. We need two political parties solidly grounded in the realities of governing. Our democracy can’t work any other way.») C’est alors qu’il développe l’argument sécessionniste, basée sur le constat de l’attaque contre le gouvernement central fort, pour donner effectivement une explication rationnelle, même si détestable, de leur action.

Mais on a vu que cette explication ne tient pas, puisque ces hommes, qui sont des hommes de désordre pur qui ne s’embarrassent d’aucune logique ou cohérence d’action, sont aussi partisans d’une politique belliciste qui implique un gouvernement central fort. L’accusation de “sécessionniste” à leur encontre est le seul point de l’entreprise de rationalisation de Reich qui ne tient pas. Or c’est le point central, puisque c’est le fondement de sa tentative de “rationalisation” de la situation. Il est assez probable que dans toute sa plaidoirie comme modèle d’une pensée critique qui se développe chez les démocrates, subsistera, débarrassée des faux accusés sur ce point (Gingrich, DeLay et Cie.), l’accusation de “sécessionnisme” comme explication de l’attaque contre le gouvernement central fort. Au reste, notre conviction est que cette assimilation, à peine forcée puisque portant sur un degré d’intensité de la critique et non un fondement, entre “sécessionnisme” et adversaires d’un gouvernement central fort, subsistera et se renforcera très vite durant la campagne. C’est alors qu’elle impliquera évidemment Ron Paul, seul réel “adversaire d’un gouvernement central fort”. C’est alors que Ron Paul, qu’il le veuille ou non, sera rapidement perçu d’une façon massive, – il n'est déjà soupçonné à cet égard, – d’être un “sécessionniste” en plus d’un “adversaire d’un gouvernement central fort”.

Or, Paul suscite et à la fois représente un mouvement populiste et populaire très puissant, effectivement marqué par la détestation de Washington, c’est-à-dire, in fine selon la logique de Reich mais aussi selon la vérité des choses, une détestation d’un “gouvernement central fort”. On peut alors attendre que ce mouvement populaire et populiste représenté par Ron Paul, devant les attaques contre Paul des partisans d’un “gouvernement central fort”, et attaques substantivées par l’accusation de “sécessionniste“, pourrait commencer lui-même à acquérir un état d’esprit “sécessionniste” comme seule voie pour résoudre la crise centrale de l’américanisme. Cela serait facilité, par exemple, si Ron Paul décidait d’abandonner la course à l’investiture du parti républicain pour se lancer comme candidat indépendant.

A partir d’une analyse d’un homme (Reich) réformiste certes mais partisan du maintien du système de l’américanisme en l’état, et d’un homme assez honnête pour développer une analyse critique raisonnable de la situation, cette hypothèse nous paraît un bon exemple d’une possible évolution de la campagne présidentielle US de 2012 débouchant sur une crise constitutionnelle majeure où la cohésion des USA serait directement mise en cause. (Cela est pour nous, l’événement essentiel à attendre pour une évolution décisive de la crise générale du Système, dans notre contre-civilisation en général.)

Nous ne prétendons pas prévoir les évènements, bien entendu, mais indiquer un mode pensée et de rationalisation logique, dont l’effet devrait être inverse à celui que recherche ce mode de pensée. Ce n’est pas que ce raisonnement soit nécessairement biaisé ou faux, c’est plutôt que la situation ne permet pas qu’il se développe dans un sens constructif. La situation est trop définitivement bloquée à Washington pour qu’un raisonnement juste et rationnel la débloque, par définition. Mais ce développement juste et rationnel, qui porte simplement sur des individus mal choisis, pourrait trouver son véritable champ d’explication, qui se développerait à l’inverse de celui que recherche son auteur.

On se permettra ici, pour conclure en donnant à la situation hypothétique envisagée toute sa grandeur et sa puissance alors qu’on parle de protagonistes dont certains sont des coquins de piètre envergure, d’avancer l’idée qu’on se trouve dans le cas développé plusieurs fois par ce grand métaphysicien mystique qu’est Joseph de Maistre, à propos du libre-arbitre, qu’on trouve évidemment dans tous ces choix et jugements (Voir également une pensée similaire de Maistre, citée dans notre texte du 19 décembre 2011)…«Je ne suis cependant pas fataliste, Dieu m’en préserve! L’homme doit agir comme s’il pouvait tout et se résigner comme s’il ne pouvait rien. Voilà, je crois, le fatalisme de la sagesse. […] Si un homme tombe au milieu d’un fleuve, certainement il doit nager, car s’il ne nage pas il sera certainement noyé; mais il ne s’ensuit pas qu’il aborde où il veut, car le courant conserve toujours ses droits. Nous sommes plongés dans le courant.» Notre conviction est, bien entendu, que ce “courant”, qui est celui dans la grande crise d’effondrement du Système, passe essentiellement par la dislocation des USA, moteur essentiel du Système.