$50 milliards de plus, le “rapport” Petraeus, la colère populaire et tout ce qui va avec...

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GW Bush va demander $50 milliards de plus pour sa folie irakienne, le Congrès va signer des deux mains et les yeux fermés, en pensant à autre chose. Tout le monde applaudira le “rapport” Petraeus dont tout le monde sait qu’il a été rédigé par les services de la communication de la Maison-Blanche. L’opposition entre Petraeus, surnommé désormais “le Cesar des neocons”, et sa hiérarchie depuis qu’on sait que le général Pace (président sortant du Joint Chief of Staff) est partisan de commencer le retrait des forces US d'Irak, a installé une situation stupéfiante et inédite au sein des forces armées et un rapport (étrange) entre ces forces armées et le pouvoir civil.

Parmi les rapports faits sur cette situation, notamment à propos des $50 milliards de plus, celui de WSWS.org de ce jour tente de clarifier pour nous la question surréaliste des dépenses pour les guerres diverses :

«The $50 billion figure appears to be based on the assumption that the increased military deployment in Iraq will be maintained at least until the spring of 2008.

»This additional money comes on top of the $611 billion that the Congressional Research Service recently gave as the total amount already approved by Congress for the so-called war on terror (74 percent of it going to pay for the killing in Iraq, 21 percent for Afghanistan and 5 percent for embassy security) from September 11, 2001, up to and including its vote last May 25 to give Bush another $100 billion in war funding.

»It is also in addition to another $147 billion that the administration has already requested for war funding for fiscal 2008. It will probably be bundled together with this request, with Congress asked to approve a total supplemental funding request of about $200 billion.

»If approved, it is estimated that Iraq war spending would rise to more than $3 billion a week, with the total spent surpassing the costs of all previous wars save World War II.»

Il est évidemment bien difficile de suivre toutes les péripéties grotesques de la présidence GW et du monde politicien à la dérive qui l’entoure, face à la situation de la guerre contre la terreur et ses effets aux USA. Finalement, le plus intéressant dans le compte-rendu que nous offre WSWS.org pourrait venir de cet emprunt fait à un article d’un journal local de l’Oregon, décrivant la fureur publique lors d’une réunion d’un parlementaire de l’Etat (un démocrate) et de ses électeurs.

«The immense anger building up not only against the Bush administration, but against its accomplices in the Democratic Party, found public expression recently in the form of an explosive confrontation between one Democratic congressman who voted for the war-funding measure last May and his constituents.

»According to the August 28 issue of the Oregonian, “Hundreds at a raucous and hostile town hall Monday night let US Rep. Brian Baird know that they disapprove of his support for the troop surge in Iraq. Many suggested the Vancouver Democrat is not representing the will of his district.”

»Baird, who was first elected in 1998, attempted to defend his support for funding the war, but was repeatedly shouted down by a capacity crowd of some 600 people. “We don’t care what your convictions are,” one member of the audience told him. “You’re here to represent us.”

»“Six hundred people—from veterans to teachers, from a Columbia River boat captain to a lady who plays bagpipes at soldier funerals—spent nearly four hours castigating Baird,” reported Danny Westneat, a columnist for the Seattle Times. “He was called a sellout, Bush’s lap dog, a neocon pet. Some scoffed at anything he said. Some told him to resign.”

»“There’s an epic quality to how mad folks are,” he commented. “It feels like an anger that may last well after the war is gone.”

»The attempts by the various liberal pressure and protest outfits to promote illusions in the Democratic Party notwithstanding, the political trajectory that this party has pursued since being placed in control of Congress by the massive outpouring of antiwar sentiment in the 2006 midterm elections has made it increasingly difficult to mask its role as a direct collaborator and enabler in the crimes carried out by the Bush administration.»

Même si l’exemple est limité, l’intensité est frappante. L’observation qui vient aussitôt à l’esprit est qu’il y a là un extraordinaire potentiel de fureur de la part des citoyens. Cette fureur ne parvient pas à s’exprimer d’une manière politiquement efficace parce que le système est verrouillé de façon étanche de ce point de vue, — avec son “parti unique” républicain-démocrate (“républicrate”) et tout ce qui va avec. La chose n’est pas nouvelle mais l’intensité qu’on devine est si grande qu’on ne peut s’empêcher de se demander combien de temps durera cette confrontation entre un système aussi étanche, aussi sourd, aussi fermé et la fureur de la population qu’il est censé représenter.

La caractéristique du système, qui ne peut se permettre d’interdire la liberté de communication sous peine de mettre en péril le fonctionnement d’une économie dont il dépend complètement, jusqu’à sa philosophie de fonctionnement, est qu’effectivement les moyens de communication ne peuvent empêcher de donner un certain écho de cette colère malgré toutes les résistances officielles et l’auto-censure qui existent. La potentialité est explosive; la question posée n’est pas nouvelle: l’explosion aura-t-elle lieu et si oui, quand et comment?


Mis en ligne le 30 août 2007 à 17H28