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554Il est bien entendu bien rare, et plus que rare, de rencontrer tant d’opinions extrêmes, et éventuellement dithyrambiques sur la France, de la part des Anglo-Saxons, en général pour discréditer l’un ou l’autre candidat français, — sans que l’on sache pourtant, indeed, si c’est bien de la France dont il s’agit. La dernière pierre à ajouter à cet édifice est celle de Martin Jacques, commentateur régulier dans le Guardian, aujourd’hui même.
Le but de Martin Jacques est d’appeler “aux armes, citoyens” d’Europe, progressistes et libéraux dans le sens politique, contre la menace fasciste, raciste, néo-conservatrice, pro-américaniste, de Nicolas Sarkozy. Ce qui est somme toute intéressant est de voir que cet appel aux armes s’appuie notamment, mais essentiellement, sur l’exaltation de la nécessité française, de la puissance d’influence et de prestige de la France, notamment exprimée ces cinq dernières années durant l’épisode onusien (discours de Villepin, France contre les USA et l’aventure irakienne, etc.), au cours duquel bien entendu ce furent le parti de Sarkozy et le gouvernement qui en émanait, qui étaient au pouvoir. Mais l’on sait la complication réelle de toutes ces choses derrière l’étiquettage. Du même coup et sans doute pour cette raison, la chose se transforme également en une violente attaque contre la politique blairiste.
«It is no surprise that neoliberal economic thinking still predominates. New Labour enthusiastically embraced the central tenets of Thatcherism and has presided over an extremely long boom. It is rather harder to explain the continuing attachment to pro-Americanism at a time when US foreign policy stands deeply discredited. Two European nations emerged with credit from the Iraq disaster: France and Germany. Both had the courage to withstand the Bush administration and oppose the US-led invasion.
»Who was right: Chirac and Schröder or Bush and Blair? Bush and Blair stand condemned by their own publics and face imminent political extinction. The ability of the French establishment, right and left, to think independently of the US for the past half-century is to be commended in contrast to the supine pro-Americanism that has long characterised British foreign policy thinking and which reached its nadir in 2003. In that same year, France did the world a service by leading the opposition within the UN and refusing to allow the body to be used as a tool of Anglo-American policy. While the US and Britain were committed to the idea of a unipolar world, Chirac upheld the principle of a multi-polar world. As the world changes before our eyes, you need only one partially sighted eye to see who was right. In contrast, New Labour's foreign policy has been a disaster. It is difficult to see how anyone can seriously advocate it as a model for other European countries.»
Tout se mélange d’une façon extrêmement fascinante, droite et gauche, atlantistes et anti-américanistes, — et, au bout du compte, Français et Anglais… Finalement, on peut avoir une bonne mesure de la confusion causée par les élections présidentielles françaises et la difficulté extrême de comprendre qui sont exactement les candidats, avec le courrier de réactions de lecteurs qui suit l’article de Martin Jacques. Il y est bien plus question des questions transatlantiques avec les choix idéologiques qui vont avec chez les Britanniques et les Anglo-Saxons en général, que chez les Français.
Mis en ligne le 4 mai 2007 à 15H22