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4689L’Italie et l’Espagne ont interdit la spéculation boursière à la baisse. Dans le contexte des chutes des valeurs des ‘actifs’, il n’est plus possible d’emprunter un titre pour le revendre plus tard à un prix plus bas et d’empocher la différence. Cette mesure est valable un mois et susceptible d’être prorogée. Elle est appliquée même si l’acquéreur-emprunteur offre en garantie une couverture de titres.
Cette pratique largement employée avec souvent des leviers multiplicateurs de risque précipite la chute des cotes des titres empruntés et attaqués. Elle n’a pas d’autre utilité sociale que de détruire et de faire s’évaporer d’énormes quantités monétaires dans les situations de crise. Son interdiction pour l’instant n’a pas ralenti la dégringolade mais elle prouve que le politique peut parfois prendre des décisions en dépit des pressions des institutions qui tirent profit de leur savoir-faire (l’ingénierie financière, finalement pas si ardue à acquérir) en louvoyant dans une forêts de règles qu’elles ont aidé à promulguer. Quels hommes politiques proposent de fermer la Bourse et de permettre des cotations qu’une fois par semaine ? En une semaine, les données des entreprises, commandes, chiffres d’affaire, perspectives de changements de produits en fonction des résultats de la recherche et du développement, ne subissent que des fluctuations objectives très faibles.
Quels hommes politiques oseraient se lever pour réclamer que cesse la prédation boursière qui absorbe la « création monétaire » en l’orientant dans des domaines profitables pour les initiés et non pour la population. Le public sait ou devrait savoir qu’une annonce de licenciement est le signal pour une revalorisation de l’entreprise cotée. Il doit être mis fin urgemment à ce scandale.
Le cataclysme financier était inévitable compte tenu de l’empilement des dettes des entreprises et des ménages, singulièrement aux Usa. Le Sars-cov-2 est le minuscule grain de sable qui est le catalyseur de la révélation des survalorisations boursières.
Il met en évidence ce que les esprits qui n’ont pas abdiqué devant la pensée hégémonique emmenée par les boys de l’École de Chicago, à savoir que la production des biens réels échangeables est la base indispensable noyée sous la superstructure financière. Avoir délégué à la Chine le rôle d’usine du monde selon la nouvelle division internationale du travail a créé des dépendances et des fragilités du système. A la moindre défaillance, le dogme généralisé des flux tendus met en péril l’approvisionnement en produits essentiels comme le médicament. La Chine a jusque-là refusé d’utiliser contre quelque nation que ce soit, y compris la plus agressive à son encontre, cette arme stratégique du médicament.
Les autorités de contrôle de la Bourse quand il y a ‘dévissage’ trop rapide ferment momentanément les cotations. En situation de guerre qui de toutes les manières est en train de compromettre sérieusement les capacités de redressement de cette activité nuisible, fermer définitivement serait en faveur du salut public.
L’Italie a nationalisé la compagnie aérienne Alitalia. En difficulté depuis des années, elle est sous tutelle administrative depuis le rejet par les salariés d’un plan de licenciement prévoyant la suppression de plus d’un emploi sur dix. Il se redécouvre maintenant que certaines activités présentent un intérêt stratégique national et doivent être préservées des lois capricieuses du marché et mises sous bonne garde comme tout bien commun. La fermeture des frontières pour confinement va mettre sur la paille nombre d’entreprises. Nées depuis la ‘libéralisation du ciel’ le nombre des compagnies low costs’est multiplié, abaissant le seuil de sécurité et le niveau d’entretien des appareils. La prolifération phénoménale du transport aérien avec une consommation accrue de kérosène a accru la pollution de l’atmosphère.
Delta Air Lines a été contrainte de réduire ses capacités de plus de 40%. L’aéroport Charles de Gaulle a fermé trois terminaux, celui d’Orly un terminal.
ADP n’aurait pas trouvé preneur dans ces conditions, d’où la remise à plus tard de sa vente. Le secteur va être sinistré et les militants de la ZAD de Notre Dame-des-Landes ont eu raison d’avoir empêché la destruction néfaste d’un écosystème inutile du point de vue du profit. Quand les responsables vont-ils mettre à profit cette aubaine pour revoir l’industrie du transport et du tourisme ?
L’application des politiques d’austérité appliquées à la santé publique en Espagne s’était traduite par des suppressions de poste massives dans le secteur hospitalier public. Délais d’attente monstrueux, surmenage du personnel aux conditions de travail dégradées et erreurs et négligences médicales ont favorisé le secteur privé. A l’affût de profits, le groupe allemand Frenesius avait acheté en 2016 la principale chaîne de cliniques privées. Actuellement, à la faveur du virus qui induit des comportements anticapitalistes, le gouvernement espagnol a nationalisé les cliniques privées.
En France, il est seulement question de réquisitionner des hôtels contre compensation financière.
L’épreuve de la pandémie pour certains gouvernements responsables fait émerger des solutions de protection de la population qui sont tout à l’opposé de ce qui s’est pratiqué jusque-là. Quel autre bien commun supérieur y a-t-il à protéger que la santé et la vie ? Les ressources qui doivent lui être allouées relèvent de manière optimale d’une propriété et d’une gestion collectives. On ne doit pas laisser à l’appréciation de fondés de pouvoir de banques privées les orientations politiques et économiques qui régissent la vie de sociétés. Le ‘moins d’Etat’ réclamé par les Libertariensnécessite des contraintes budgétaires qui hypertrophient un appareil législatif et les forces de maintien de l’ordre, c’est-à-dire police et justice répressives. Le mouvement des Gilets Jaunes en a été la démonstration éclatante. La machinerie destructrice du bien public ne tenait que par la force des grenades de désencerclement, de LBD, de gaz lacrymogènes asphyxiants, de gardes à vue et d’emprisonnement. Plus tard de 49-3, sans autre légitimité.
Nationaliser les biens publics bradés précédemment et inscrire dans la Constitution qu’ils sont inaliénables est d’une urgence absolue en vue de la sécurité de la population. Cela concerne en premier lieu le transport, l’énergie, l’eau, la santé, l’école.
Devant l’incurie patente des préposés du capitalisme qui ont failli à leur tâche de protection de la population mise en danger par les traits qui les caractérisent : incompétence, corruption et irresponsabilité, il s’impose de réclamer et de désigner un Comité. Il prendrait en charge le maintien des structures administratives qui permettent le fonctionnement du pays. Ce Comité veillerait dans un premier temps à la sécurité sanitaire et alimentaire de la population. Le superflu serait suspendu.
Tous les moyens nécessaires aux soins et à la prévention seraient donnés aux soignants et aux épidémiologistes. Le Comité devrait imposer la réquisition de tout ce qui est disponible pour hospitaliser et isoler les malades même légers excréteurs du virus.
Des traitements dont l’innocuité est démontrée pourraient être essayés pour réduire la phase de portage du virus et ravitailler le pays en moyens de protections, masques et désinfectants. S’il le faut, nationaliser des usines susceptibles de les fournir rapidement.
La production de biens stratégiques et essentiels serait maintenue voire réorientée selon les besoins du moment. Le Ministère du Travail au lieu de traquer les chômeurs pour les priver de leurs droits devrait recenser quoi fermer et quoi réorienter pour répondre à l’urgence sanitaire. Une fabrique de cosmétique peut tout à fait adapter rapidement ses chaînes à produire du gel hydro-alcoolique. La 6èmeou 7èmepuissance économique mondiale devrait pouvoir fabriquer les masques médicaux dont on manque tant. Les machines-outils capables de fournir la matière faite de microfilaments synthétiques tissés devraient remplacer les chaînes automobiles. La Chine l’a bien fait.
Les logements ou locaux vides seraient réquisitionnés pour les sans-abris.
Des mesures seraient prises pour protéger la population carcérale. Les prisons sont surpeuplées et la promiscuité dans les cellules et les promenades un moyen infaillible de propagation de la virose. L’Iran a bien libéré récemment 70 000 prisonniers dans ce but.
La grande distribution serait nationalisée. Les denrées de base devraient être fournis gratuitement et rationnées par famille ou foyer.
Plus que contraindre la population par la force ou l’amende, des explications cohérentes et rassurantes sur la prévention par le confinement devraient être communiquées. La population mérite d’être renseignée correctement par la mise en place de centres téléphoniques conséquents. Nul ne mettrait en doute ni en cause des dispositions claires, simples, non contradictoires et rationnellement exposées.
De toute urgence, au niveau international, ce Comité de Salut Public exigerait la levée de sanctions économiques prises à l’encontre d’États, lesquelles mettent en danger les populations par carence d’accès aux médicaments et par impossibilité de pratiquer le confinement. Gaza et l’Iran appartiennent à la liste et une révision radicale des alliances internationales serait entreprise.
Car qui encore peut faire confiance à une bande dont le chef a retardé délibérément les mesures pour empêcher l’épidémie de s’installer et d’enfler. Et qui de plus prend des poses ridicules pour parler de guerre sans se donner les moyens de la gagner.
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