A l’aide, nous crie la Lituanie

La Lituanie s’estime menacée et demande l’aide de l’OTAN/des USA. C’est-à-dire que le petit pays balte veut une base anti-missiles à l’image, ou à l’instar de ses compagnons tchèques et polonais. Il se trouve que la petite Lituanie s’est découverte brutalement fort menacée, et fort démunie face à cette menace, — par ces drôles de pays dans lesquels nul ne peut avoir confiance, dans tous les cette menace pour dans quelques années, mais il faut bien prendre ses précautions n’est-ce pas, — menace, certes, venue de l’avenir menaçant des “instable countries”, ci-devant “rogue states”.

Bref, voici ce dont il est question, pas plus tard qu’hier, selon AFP.

«The ex-Soviet state Lithuania came out Wednesday in favour of a missile shield in Europe, pouring fuel on the heated row between Washington and Moscow over a project that Russia warns could reignite an arms race. “Our country needs these systems. There is a threat that in some years unstable countries will get the technical capability to attack. The world must restrain this process,” Lithuanian Defence Minister Juozas Olekas said during a visit to Moldova, another former Soviet republic.

»“One of the solutions is an anti-missile system offered by NATO,” he said. Lithuania, a tiny Baltic state that joined NATO and the European Union after the Soviet collapse, is on Russia's northwestern border, making the prospect of an anti-missile deployment there politically explosive.»

Retrouvons notre calme. Cette annonce peut ne pas être prise au sérieux ou susciter des haussements d’épaule, ou d’autres réactions contrastées. Il n’empêche qu’il y a là un fait politique évident, qui passe par la réalisation, par tous ces pays de l’Est, nouveaux de l’OTAN comme de l’UE, de l’intérêt (selon eux) de disposer d’une garantie directe de sécurité des USA. Le ministre dit ici que “l’OTAN offre un système anti-missiles”, comme d’autres vous proposeraient trois CD en promotion pour le prix d’un. La langue de bois perd de plus en plus en précision et en sérieux, à mesure qu’on l’utilise pour ajouter de la confusion dans les affaires les plus rocambolesques, — et celle des BDM US en Europe tient le pompon à cet égard. Il faut tenir à l’œil ce facteur important de la surenchère des acolytes, l’accélérateur de la confusion au cœur de cette affaire si confuse.

En effet, l’affaire euromissiles-II pourrait déboucher sur un chaos intéressant. Des sources bruxelloises indiquent que d’autres pays que la Lituanie, des pays du bloc de l’Est de l’OTAN/UE bien sûr, voudraient suivre cette voie. Ils reçoivent des indications contradictoires de Washington, puisque certains ministères et agences (le département d’Etat) veulent calmer le jeu et ne pas élargir la fiesta-BMD à d’autres, tandis que d’autres (le Pentagone) donneraient des indications et des incitations contraires.

Mis en ligne le 31 mai 2007 à 23H44