A propos d'avions de combat et d'un séminaire

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3 décembre 2002

Nos lecteurs n'ont pas été sans remarquer notre intérêt pour les questions d'aéronautique militaire, plus précisément sur le JSF (massivement) et sur le F/A-22 (beaucoup). Nous en publions un nouveau, le 3 décembre, sur le JSF et un autre, le 4 décembre, sur la crise du F/A-22. Il y a une explication à cet intérêt et nous jugeons qu'il est temps de la synthétiser très rapidement (elle est apparue, ici et là, dans le cours des textes consacrés à ces deux programmes, mais d'une façon nécessairement parcellaire).

Nous vivons à une étrange époque : les problèmes les plus graves du monde peuvent dépendre de données mécaniques, tant ces données deviennent importantes, imposantes, impératives. D'où l'explication de l'intérêt pour nos deux lascars :

• Avec le JSF, nous touchons, de manière incroyablement concrète, au coeur le plus profond de la question de la défense européenne, de la question de l'autonomie et de la souveraineté de l'Europe, de la question des relations transatlantiques. L'affaire de l'entrée récente de 4 pays dans le JSF, avec les méthodes qui y ont conduit, vaut bien plus que mille ouvrages du type Power and Weakness, du brave Kagan.

• Avec le F/A-22, sa crise et ses ors, nous touchons au coeur le plus profond (refrain) de ce qui est la véritable crise américaine. Non pas la menace terroriste, la guerre contre la terreur, toutes ces questions dont l'importance est fonction du tapage qui est fait autour bien plus que de la soi-disant profondeur de ces phénomènes. Mais la véritable crise de l'Amérique, son plus terrible ennemi, cette bureaucratie paralysante et tentaculaire qui la dévore. C'est Donald H. Rumsfeld lui-même qui nous l'a dit, dans un discours d'une puissance telle qu'il eût mérité d'être immortel, — mais c'était le 10 septembre 2001, qui est comme chacun sait la veille du 11, et cela ne pardonne pas.

Ces précisions nous permettent de mieux expliciter notre goût pour les problématiques qui accompagnent ces deux énormes programmes. Elles nous conduisent aussi à présenter un séminaire qui se tient le 10 décembre à Paris, pour le recommander à cause du sujet traité.


Séminaire à Paris, le 10 décembre

Il s'agit du séminaire organisé par la direction des Relations internationales de la DGA et l'IRIS, le mardi 10 décembre 2002 à l'ENSTA (Amphithéâtre Charles Renard - Balard), de 8H30 à 18H30. Il y aura des parlementaires, des hauts fonctionnaires, des responsables industriels et des spécialistes des questions de défense.

Quatre tables-rondes prévues :

• exportation dans la problématique de la construction européenne ;

• industries et exportations d'armement ;

• facteurs industriels et technologiques : coopérations en R & T, tranfert de technologies et exportations ;

• facteurs stratégiques de la décision d'exportation.

Les renseignements et les inscriptions seront à demander et à souscrire auprès de Sandrine Paulmier (IRIS) (Tél : 00 331 53 27 60 64 - Fax : 00 331 53 27 60 70 paulmier@iris-france.org.) Vous pourrez ainsi demander des détails sur la liste des participants, des précisions sur les thèmes, sur les horaires précis, etc.

Pour notre part, et pour encore mieux faire comprendre notre intérêt, nous signalons la présence, le matin, comme un des orateurs la première table ronde de 09H30 à 11H15, de Nicky van’t Riet, parlementaire de l’Assemblée européenne intérimaire de la sécurité et de la défense (ex Assemblée de l’UEO), et surtout parlementaire de nationalité néerlandaise. C'est madame van't Riet qui, en juin dernier, a proposé ces amendements à un rapport de l'UEO qui mettaient en question le choix de son pays d'entrer dans le programme JSF. (Voyez notre F&C reprenant cette affaire et les débats de l'Assemblée de l'UEO sur cette question.) Madame van't Riet devrait nous apporter des précisions sur la question du JSF aux Pays-Bas, si importante pour la situation de la défense européenne.