Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
153015 avril 2009 — Le fameux proverbe (“A tout seigneur, tout honneur”) signifie que «chacun doit recevoir les biens et les honneurs qui correspondent à son rang, sa valeur, ses fonctions, etc.» “Biens et honneurs” ayant ici une signification universelle et symbolique, nous nous exécutons vis-à-vis de nos lecteurs dans le sens que nous tenterons, ici, de leur donner ce que nous leur devons, dans le cadre de cette rubrique. Il s’agit évidemment de l’information à propos de notre situation et de nos intentions.
On se rappelle notre dernier message, du 15 décembre 2008, qui concluait en tentant de faire une synthèse de l’année 2008 et de ses campagnes de dotation. C’est en effet de cet aspect financier, de cet aspect de la vie et de la survie de notre site dont nous voulons vous parler aujourd’hui.
Qu’il soit simplement rappelé, ici, la signification de cette année 2008, dans l’un des paragraphes de conclusion :
«Ce qui importe, certainement, c’est le constat que nous permet de faire l’expérience de cette formule pour une année. L’insuffisance en est la caractéristique principale, et dans une proportion telle qu’elle n’autorise guère la nuance du jugement; et une insuffisance qui se double de l’affaiblissement notable d’un certain esprit d’enthousiasme qui était présent lors de nos premières campagnes (essentiellement celle d’août-septembre 2007, qui nous avait permis de dépasser les €13.000). Dont acte et dont acte.»
Brièvement et sèchement dit: nous avons un problème et il n’est pas encore résolu, ni même sur la voie de l’être, – et 2008 nous a fait comprendre que la formule des appels à donation effectuées d'une façon régulière et systématique n'avait pas l'efficacité que nous en espérions, en plus d'être encombrante et, souvent, psychologiquement peu agréable. Mais il nous importe diablement de ne pas en rester à cette sécheresse.
Avec les résultats des campagnes de donation de l’année dernière, nous avons nous-mêmes, dans les résultats obtenus, senti les effets de la crise. Nous avons identifié ces résultats en corrélation avec la crise, ce qui nous paraît un raisonnement logique. (La chose se fait sentir partout. Par exemple, notre référence en matière de donation, Antiwar.com, a du interrompre sa dernière campagne de donation après 17 jours, sans atteindre le résultat recherché [$70.000]. Le 24 février 2009, après 15 jours de campagne, ils étaient à $60.149, alors qu’aux temps de leur gloire, ou bien aux temps de la gloire encore bien vivante du système capitaliste, avant la crise, ils bouclaient leurs $70.000 en sept jours.)
Cela dit, écrit et bien compris, il nous faut “faire avec” la crise; et vous aussi, d’ailleurs, chers lecteurs; vous aussi, pour qui c’est la crise, vous devez avoir à l’esprit que pour nous aussi c’est la crise. D’où un certain esprit de relance qui nous anime; première interrogation, en effet, lorsque nous nous demandons si les gens en général, et vous en particulier chers lecteurs, qui êtes si au fait des événements, si vous ne commencez pas à modifier vos habitudes en fonction d’une “crise durable” (comme on dit “développement durable”); s’il ne faut pas désormais s’organiser en fonction d’un nouveau cadre du monde et de la vie, qui se nomme “crise systémique”.
Cela, certes, c’est un peu de la spéculation intellectuelle et de la réflexion, disons grossièrement “philosophique”; la dimension pratique ne doit pas vous échapper pour autant. Par conséquent, il faut songer à réorganiser sa vie, tout comme l’on réorganise sa réflexion, – avec l’aide de dedefensa.org, nous l’espérons. Nous espérons alors, ceci amenant cela assez naturellement, que l’une des questions que vous vous poserez, au lieu de repousser toute spéculation sur le reclassement de l’importance des choses dans le contexte de la crise, sera de savoir comment participer au soutien de dedefensa.org malgré la crise, ou en fonction de la crise, comme il vous plaira.
Voilà pour l’esprit de la chose. Maintenant, nos perspectives et nos projets éventuels. Le principe de notre réflexion, à ce stade, est qu’il faut considérer toutes nos évocations sous le sceau du conditionnel.
Notre situation économique n’est pas bonne. (Pas très original, certes.) La crise, nous aussi? Cela va sans dire. Quoi qu’il en soit, nous aussi nous devons nous adapter. C’est fort probablement en septembre 2009, – date de principe de l’action, modifiable cela va sans dire, – que nous devrions entreprendre un réaménagement du fonctionnement de notre site.
Après diverses réflexions et de nombreuses hésitations, nous écartons pour l’instant l’option de la publicité. Il y a d’abord ce constat d’une situation générale (économique) bien mauvaise, qui vaut évidemment pour la publicité; du coup, cela rejoint notre penchant, qui ne goûte pas nécessairement cette forme de financement; la nécessité fait loi, mais, en plus, elle fait vertu…
Nous devrons donc nous tourner vers l’autre solution, envisager une formule de paiement d’accès au site. Pour l’instant, notre orientation serait de chercher à sauvegarder une possibilité d’accès libre à une partie importante de notre activité, et de réserver un accès payant à une catégorie d’articles plus spécialisés, dont nous savons qu’ils intéressent des domaines professionnels bien identifiés. Il y aurait un système de paiement par abonnement sur une période de temps et un système de paiement par article, pour les articles regroupés dans la zone payante.
Il s’agit de projets encore à l’état de développement, susceptibles de modifications, et de modifications importantes selon les circonstances. Nous vous informerons bien entendu de leur évolution, des changements s’il y en a. Nous avons tracé les grandes lignes, mais précisément tout de même, de notre évolution.
Le signe le plus assurée de nos problèmes économiques, et de l’évolution qui doit être recherchée pour tenter de les résoudre, concerne le destin de la Lettre d’Analyse (papier) de defensa & eurostratégie, – dd&e en abrégé. En même temps que nous allons définir et mettre en place les modifications de notre site pour tenter d’aboutir à ce que les beaux esprits nomment une “viabilité économique”, et qui serait mieux défini par la recherche d’un arrangement qui nous permette de poursuivre nos activités avec le moins d’effets désobligeants pour nos lecteurs, nous allons faire évoluer la formule de la Lettre d’Analyse. Le but final est de l’intégrer dans le site dedefensa.org, dans la partie réservée (payante), ce qui étoffera nettement celle-ci. La lettre sera offerte sous forme de pdf, avec sa mise en page classique, ce qui permettra à ceux qui y auront accès de l’obtenir, par tirage, selon la forme classique de tirage papier. Dans ce cas, l’édition papier indépendante disparaîtra, nous soulageant de la charge économique importante des frais d’impression.
En même temps, la formule devrait évoluer, dans un sens d’ailleurs naturel dans la mesure où cette évolution de forme ne ferait qu’entériner une évolution de fond qui s’est faite en corrélation avec l’évolution des événements. Le titre lui-même devrait évoluer, en restant fidèle à notre goût pour le latin (de defensa: “à propos de la défense”) qu’on qualifierait d’anachronique et que nous qualifions d’inactuel, et qui est tout de même complètement “antimoderne”; ainsi est-il fort proche d’être probable que nous envisagerons, — là aussi, évolution à confirmer mais qui a de fortes chances de l’être, – l’emploi d’un autre mot latin en conservant la référence “dde” (initiales de de defensa & eurostratégie); ainsi de defensa & eurostratégie deviendrait-il, dans ce cas confirmé, dde.crisis, – le mot crisis, du latin et nullement de l’anglais, on s’en doute.
Derrière cette évolution de forme qui pousse à transformer de defensa & eurostratégie en dde.crisis, il y a l’idée que la crise est devenue aujourd’hui la substance du monde, la matrice de notre situation générale. Il importe moins, désormais, de juger à partir de domaines de prédilection, fussent-ils très élargis – la défense selon le titre de defensa au départ, puis tous les domaines connexes, acquérant de plus en plus d’importance au fil des années, faisant de la défense un domaine parmi d’autres, puis le domaine plus du tout le plus important et ainsi de suite; il importe beaucoup plus, d’une façon catégorique désormais, de juger l’évolution de tous les domaines de la situation générale du monde à partir de la situation de crise devenue la caractéristique centrale et bouleversante de ce temps historique. La crise devient le centre de tout, l’œil du cyclone d’où nous devons tous apprécier, peser, déchiffrer la signification de cette puissance déchaînée du cyclone. Le titre dde.crisis, nous en avons la conviction, nous guidera, nous inspirera.
Nous disposons pour cela de cet instrument unique, ce Janus de notre méthodologie, à la fois instrument des forces de déstructuration et sauvegarde de la résistance des situations structurantes, qu’est la communication. Cet instrument extraordinaire nous permet de nous installer dans l’œil du cyclone pour observer la marche du cyclone à l’instant où elle se fait, avec ce privilège inouï donné à notre génération de vivre une Histoire soudain déchaînée et, en même temps exactement, de l’observer et d’en rendre compte, comme des “historiens de l’instant” qui auraient le moyen de donner à chaque instant, dans l’instant où il se fait, sa part de vérité historique.
Voilà pour la philosophie de notre évolution, économiquement contrainte sans aucun doute, mais peut-être intellectuellement enrichie...
(Derniers détails pratiques: bien entendu, le nom général du domaine, notre site dedefensa.org, restera en l’état, comme titre et signe de ralliement pour tous, de toutes les façons et dans tous les cas. Notre rythme de travail restera semblable, avec, comme nos lecteurs ont pu le remarquer, l’interruption classique de la fin de semaine et des jours fériés. Cela permet au corps de se reposer et à l’esprit de prendre du champ.)
L’évolution doit donc se faire dans les 6-8 mois à venir. D’ici là, il nous faut tenir, il nous faut poursuivre, il nous faut légitimer une nouvelle position, il nous faut installer notre nouvelle organisation. Plus nous aurons de moyens de faire toutes ces choses, mieux nous ferons toutes ces choses.
C’est à ce point que nous vous demandons votre aide. Ce sera l’objet de notre prochaine campagne d’appel à donation, – qui commencera autour du 20 avril, avec comme objectif de réunir les fameux €13.000 qui ont rythmé chacun de nos précédents appels, avec des fortunes diverses. Nous espérons votre aide et vous en remercions par avance.
(Cela écrit, quelques mots de plus pour ajouter, en passant mais nullement dans l’indifférence d’un salut convenu, que nous remercions ceux qui, depuis la dernière donation, sont intervenus spontanément puisque sans la moindre sollicitation de notre part, en envoyant des dons de soutien.)
Si votre humeur ou votre esprit vous suggère des réflexions, n’hésitez pas, dites-les nous.