Affrontement métaphysique-bouffe

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Affrontement métaphysique-bouffe

• La querelle est en train d’atteindre des hauteurs métaphysiques, où d’ailleurs elle n’est nullement déplacée. • Andrew Torba, le PDG de la plate-forme Gab qui se pose en adversaire direct des GAFAM/Big Tech, qui s’affirme de plus en plus comme un outil au service des chrétiens (aux USA mais aussi ailleurs) face aux autres communautés, attaque ces mêmes GAFAM/Big Tech sur le terrain du ‘remplacement de Dieu’. • Il détaille les extraordinaires ambitions des grands esprits de Silicon Valley, qui entendent changer l’humain selon un sympathique schéma : ils seraient les dieux et les autres, des esclaves-numériques surveillés par les robots. • Complot ? Science-fiction ? Tout ça, et en plus une vérité-de-situation incontestable, conduisant à apprécier l’époque comme sans exemple ni précédent, entre des possibilités affreusement effrayantes et des réalités absolument bouffonnes. • Ce débat n’est pas simplement théorique lorsqu’on voit l’ampleur que prend la querelle actuelle entre Facebook et des nations souveraines (Australie, Canada, d’autres bientôt). • La Grande Crise acquiert ses véritables dimensions.

23 février 2021 – Nous partons d’un entretien que Andrew Torba, le propriétaire de la plate-forme Gab, a eu le 20 février avec Steve Bannon, l’ancien conseiller en stratégie de Donald Trump. Le thème de l’entretien portait sur la puissance et les ambitions des Big Tech et il avait une très forte connotation métaphysique, – même s’il s’agit, disons d’une métaphysique rudimentaire parcourue évidemment de croyances religieuses. D’un certain point de vue, ces choses ont déjà été dites et répétées, de même que divers témoignages ont déjà rendu compte du climat surprenant, effectivement pavé de cette sorte d’intentions, qui règne à Silicon Valley.

On ne peut réduire l’entreprise de ces géants technologiques et financiers à une simple démarche capitalistique courante, d’amasser du capital, d’assurer des monopoles, de mettre en place un pouvoir agissant dans les domaines économique, sociaux, sinon politiques (et dans leur cas, pourtant, avec une dimension idéologique marquée par le biais d’une censure exercée comme une sorte de droit naturel). Il y a effectivement une composante quasi-mystique sinon religieuse, qu’on peut juger latente dans nombre d’épisodes et de domaine capitalistes, mais qui s’exprime ici quasi-ouvertement en agissant directement sur les comportements, les choses de l’esprit qui se trouvent dans la communication, et avec des outils technologiques directement destinés à agir dans ce sens.

Voici le passage où Torba s’attache à cette “composante quasi-mystique sinon religieuse”, dans des termes extrêmement crus et directs :


« Lors d’une rencontre samedi sur le réseau ‘War Room’ de Steve Bannon, ancien assistant du président Trump, Torba, chrétien convaincu, a affirmé que les ‘Big Tech’ cherchent à créer une “race posthumaine”.
» “Ils parlent d’une transformation biologique de la race humaine”, a déclaré Torba.
» “Ils parlent de puces dans votre cerveau ou de la modification de votre ADN, toutes ces sortes de choses qui impliquent l’application de la technologie à la biologie humaine pour l’amener, je pense que c’est dans leur esprit, au niveau supérieur, en faisant essentiellement d’eux des dieux et en nous ayant tous, le reste d’entre nous, sous leur contrôle. C’est fondamentalement détruire notre humanité en introduisant leur technologie dans notre corps et, selon eux, dans notre âme. Ils veulent vivre éternellement. Ils veulent être des dieux, ce que, bien sûr, Dieu ne va pas prendre à la légère et sur quoi il va porter un jugement”.
» Torba a insisté sur son souhait que les chrétiens doivent reconnaître que cela se passe.
» “Ce n’est pas une théorie de conspiration, ce n’est pas un film de science-fiction”, a expliqué Torba. “C’est l’avenir que ces types s'efforcent de mettre sur ses rails, c’est consolider leur pouvoir, consolider toutes les richesses pour eux, consolider toutes les données pour eux.”
» Lorsque Bannon a demandé si les puissances Big Tech cherchaient à créer une race post-homo-sapienne, Torba a répondu :“posthumaine c’est ça, et ils se font dieux avec cette technologie et ils asservissent le reste avec elle.”
» Il estime que les gens sont d’ores et déjà asservis dans une certaine mesure.
» “Ils nous ont asservis via ces appareils, via ce que nous mettons sur notre téléphone, où nous mettons nos données, où nous faisons confiance à nos communications privées”.
» “Nous l’ignorons, mais nous sommes asservis au numérique et nos esprits sont asservis à ces choses, que ce soit la télévision ou le téléphone, [dans ce domaine] les oligarques ont asservi notre esprit. Ce qu’ils veulent faire ensuite, c’est asservir notre biologie, ils veulent asservir nos corps en leur implantant des puces ou en modifiant notre ADN ou tout ce qu’ils doivent faire pour nous contrôler et nous rendre soumis tout en utilisant cette même technologie pour les élever au rang de dieux, les faire vivre éternellement, contrôler le reste d’entre nous comme autant d’esclaves numériques. C’est ce qui se passe en ce moment et les gens doivent en être conscients”.
» Le terme ‘transhumanisme’ a été discuté pendant des années à propos de la modification intentionnelle des êtres humains pour atteindre un niveau supérieur, surhumain. Torba souligne que les dirigeants de Big Tech se considèrent comme aussi puissants que des divinités.
» “Ces gens de la Silicon Valley, quand vous parlez de ce transhumanisme et de cette mentalité qu’ils ont, cela signifie qu’ils croient vraiment qu’ils sont Dieu”, a déclaré Torba.
» “Mark Zuckerberg croit qu’il est supérieur au reste d’entre nous et qu’il a la capacité de dire ce que quiconque a une voix sur internet est autorisé à dire, quels liens on peut partager. Je pense qu’aucune personne ne devrait avoir ce pouvoir”.
 

Il apparaît évident que Torba a un discours particulièrement offensif, notablement différent de celui qu’il pouvait tenir il y a encore un mois (un peu plus d’un mois), lorsqu’il donnait un nouvel élan à sa plate-forme. L’aspect religieux est également privilégié dans son argumentation, ce qui répond à l’angle qu’il choisit pour attaquer les Big Tech. Cela correspond d’ailleurs, très logiquement bien sûr, à l’évolution ultra-rapide de l’état d’esprit qu’il imprime à sa plate-forme sous l’impulsion de ses abonnés, comme nous le signalions le 20 février :
« Détail intéressant, à garder à l’esprit : les chrétiens US acceptant, choisissant même de se considérer comme une communauté comme les autres, et non plus comme le ‘socle’ des USA ; par conséquent, prenant beaucoup plus la liberté de s’engager dans le combat idéologique comme partisane et partie prenante pour ses propres intérêts et sa propre idéologie, et non plus comme contraints par sa fidélité quasiment ontologique aux USA qu’ils avaient coutume de représenter à ne pas trop s’affirmer contre les autres communautés... Ce temps-là est fini. »

Dans le même entretien avec Bannon, Torba développe une thèse qu’il a déjà abordée à plusieurs reprises dans diverses allusions, et qui se place dans la logique de l’évolution que sa plate-forme suit de constituer une organisation d’engagement communautariste chrétien. Cette fois, il s’agit d’une proposition concrète, développée et structurée, pour créer un ‘espace économique chrétien’ aux USA, qui permettrait à la communauté chrétienne de se ‘communautariser’ plus encore et de se dégager de sa position devenue très vulnérable et qui l’affaiblit par la responsabilité impliquée, de « fidélité quasiment ontologique aux USA ».

Comme on le comprend, il s’agit pour Torba de tenter de “sortir du système [américaniste]” cette communauté qu’il voudrait voir se former en tant que telle... Il s’agit de l’appel à une sorte de “séparatisme”, selon le terme employé par le gouvernement français pour sa fameuse loi, mais bien sûr dans un pays déjà en cours de décomposition, et beaucoup plus ouvert par conséquent à ce genre d’initiative ; il s’agit donc d’un prolongement naturel des événements de fracture et de dislocation en cours depuis cinq ans, et parvenus à un nouveau paroxysme depuis l’élection de novembre 2020.
 

« Torba a répété son appel aux chrétiens pour qu'ils “sortent du système” qui dirige actuellement le monde financier.
» “Vous serez banni de votre banque. Vous serez banni d'Internet”, a-t-il prévenu. “Ce que vous devez faire, c’est commencer à construire sur des plateformes alternatives comme Gab, ouvrir un autre compte bancaire dans une banque locale ou une coopérative de crédit chrétienne. Elles existent, vous devez les trouver et il faut en créer d’autres immédiatement”.
» “Analysez en profondeur les entreprises, les commerces, les services que vous soutenez et sortez de leur système. Si nous, en tant que chrétiens, sortons collectivement de ce système et commençons à construire le nôtre dès maintenant, le système tout entier en subira les conséquences et s’effondrera sur lui-même. Leur mauvais système s'effondrera en cendres. Nous n’aurons pas besoin de lever le petit doigt. Nous n’aurons pas besoin de devenir violents. Nous devons juste réaliser le pouvoir que nous avons avec nos capacités dans la vie qutidienne”.
» “La puissance en pouvoir d’achat, la grandeur du pouvoir que les chrétiens ont dans l’économie, surtout aux États-Unis, est énorme. Ma question aux chrétiens est donc la suivante : ‘Pourquoi donnez-vous votre argent, pourquoi donnez-vous votre temps, pourquoi donnez-vous vos données à ces gens qui vous détestent, qui veulent vous asservir?’”
» “Nous devons travailler ensemble dès maintenant et nous soutenir les uns les autres pour construire cette économie alternative qui soit libre de l’emprise de ces tyrans de la Silicon Valley et de ces tyrans de Washington et des oligarques en général.” »
 

Il est difficile d’apprécier les capacités de Torba à entreprendre avec des chances de succès un tel effort. Bien entendu, il est beaucoup mieux placé pour cela qu’un politicien ou un parti politique, toutes ces choises extrêmement déconsidérées aux USA ; une plate-forme telle que Gab, si elle développe au rythme actuel ses réseaux dont les abonnés sont tous dans l’état d’esprit qui importe, constitue un instrument parfaitement adapté à l’époque, à ses mœurs, à sa psychologie, et dans une situation socialo-sociétale et politique particulièrement propice.

Notre évaluation de Torba et de sa plate-forme Gab, quant à  ses chances d’émerger comme un pilier de la Résistance, adversaire des GAFAM/Big Tech et rassembleur des chrétiens US dans un sens de l’extrémisme qui est la seule forme de résistance capable de jouer un rôle aujourd’hui aux USA, – cette évaluation reste haute, telle qu’elle était déjà résumée dans une analyse du 15 janvier 2021. La caution mentionnée dans ce passage du jugement de Tom Luongo, commentateur solide et grand connaisseur du milieu, nous est précieuse à cet égard...

« La principale force de résistance à attendre, c’est une résistance du type-GJ (Gilets-Jaunes) à haute technologie, trouvant des structures pouvant devenir des structures de résistance, comme le réseau Gab dont on a parlé plus haut. Andrew Torba (le CEO de Gab) devra manger son chapeau, c’est-à-dire son adoration pour Trump, notamment en découvrant que le-dit Trump n’a rien à voir avec Jésus-Christ. Par contre, le caractère radical et ‘djihadiste’-chrétien (on parle en termes symboliques) de Torba est, dans ce cas, un avantage ; non pas pour qu’il devienne un leader, mais pour qu’il donne à la Résistance une allure de croisade contre la corruption hérétique et hypocrite de Washington D.C., comme Jésus dénonçait les Pharisiens...
» (Concernant Gab qui commence à bien tourner en gérant l’afflux considérable de nouvelles inscriptions, il faut lire l’article de Tom Luongo, qui est un expert du commentaire libertarien, qui suit ce site depuis quelques années et qui donne une appréciation claire sur la façon dont ce site a résisté aux attaques des GAFAM. Luongo voit un sacré coup de fouet en retour pour la sortie des GAFAM s’exposant en censeurs universels.) »

Les dieux-bouffe de Silicon Valley

Ces diverses présentations, axées sur Andrew Torba et sa plate-forme Gab pris comme exemplaires d’un temps crisique et de ses tourments, ne sont certainement pas développées ici, dans ce commentaire, pour porter un jugement sur Torba, ni sur la valeur de ses thèses ou de ses projets de communautarisation, ni bien entendu sur la forme sommaire et assez approximative, voire incantatoire, de ses appréciations des démarches ‘métaphysiques’ des GAFFAM et autres ‘Big Tech’. Elles sont là, à l’image de ce qu’elles sont, comme un événement exemplaire pour signaler la montée irrésistible des enjeux vers des domaines qui sont du champ de la métaphysique et portant sur les questions vitales qui caractérisent aujourd’hui les affrontements en cours au cœur de la Grande Crise.

(...Si les explications de Torba sont sommaires, les démarches des “GAFFAM et autres ‘Big Tech’” qu’elles décrivent le sont à mesure, sinon encore plus. Elles illustrent une situation postmoderne courante mais hypertrophiées dans ce cas des “GAFFAM et autres ‘Big Tech’”, avec des technologies de puissances diverses et extraordinaires et d’énormes puissances financières, les unes et les autres mises dans les mains d’individus qu’on peut décrire comme proches d’un état d’hébétude et de crétinerie par absence complète d’expérience et de culture, par leur manifestation d’arrogance et de certitude d’eux-mêmes... On a les ‘Masters of the Universe’ qu’on mérite, et leur métaphysique est, elle aussi, à mesure, – mais cela n’en reste pas moins des agitations et des complots grandioses dans le champ e la métaphysique.)

On comprend alors que, bien qu’il s’agisse des États-Unis, c’est de la crise de la [de notre] civilisation elle-même qu’il est question ; crise du Progrès, du technologisme et de son rôle inouï comme arme de remplacement de l’espèce humaine telle qu’elle existe, selon des projets qui peuvent sembler effectivement ‘conspirationniste’ ou du type de la science-fiction mais, peu importe, qui sont en cours d’opérationnalisation par les principales puissances techniques et financières de la communication en réseaux sociaux et d’influence. Il est connu depuis plusieurs années qu’il ne s’agit ni de ‘complot’ inventé, ni de constructions fictionnelles, mais bien de projets concrets et exposés à ciel ouvert, acclamés en général par les cohortes friquées de la ‘Davos crowd’. Torba les interprète selon une vision métaphysique et ‘spirituelle’ courante chez ce chrétien fervent, mais on peut être sûr qu’elle rend compte de l’esprit des GAFAM/‘Big Tech’ ; on peut être d’autant plus sûr que Torba, qui a travaillé à Silicon Valley avant de revenir dans sa région d’origine pour lancer Gab, en a recueilli bien des échos in vivo.

(Voir par exemple, dans un F&C du 7 juin 2013, des échos des projets de Google selon le CEO d’alors Eric Schmidt, exposés lors d’une conférence :
« Le thème [de l’intervention de Schmidt] était “How soon before Google Now passes the Turing test?”. Le ‘Turing test’, du nom du mathématicien britannique Turing, a été formulé dans les années 1950 et porte sur le délai où les machines intelligentes, ou “intelligence artificielle” [IA ou AI selon la langue], parviendront au niveau de l’intelligence humaine, dans la perspective bien entendu de la dépasser aussitôt, – c’est dans tous les cas notre analyse, qui se réfère à ce concept d’idéal de puissance animant l’évolution de ces divers facteurs selon une concurrence prédatrice systématique...  Schmidt a répondu dans son intervention [faite en 2013, répétons-le] que ce serait fait, selon les programmes en cours chez Google, d’ici cinq à dix ans »... On voit que Torba tombe à pic, tant dans ses explications que dans ses initiatives.)

Notre but n’est donc pas tant d’exposer ces projets et les ambitions des grands esprits philosophes sinon messianiques au sens religieux de GAFAM/‘Big Tech’, que de faire le constat que cette agitation ‘métaphysique’ est bien en train de prendre sa place sur le devant de la scène dans l’affrontement politique extrême en cours aux USA, avec retombées en Europe, notamment en France. Cela permet de mieux encore appréhender la dimension formidable de l’enjeu de toutes ces situations crisiques portées à tous les extrêmes, animées par des sentiments de haine portés à incandescence.

Cela est d’autant plus à considérer que le cas général des GAFAM/‘Big Tech’ est devenu mondial, comme on l’a vu déjà le 20 février, dans une situation générale qui ne cesse de s’aggraver, d’abord avec le ‘bras de fer’ entre Facebook et l’Australie, et désormais avec des perspectives impressionnantes :

« Ce thème de “tout le monde déteste Facebook” est en train de devenir une tendance. Le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, s’est récemment entretenu avec des représentants de la Finlande, de la France et de l’Allemagne pour discuter de ce qu'il convient de faire au sujet de Facebook. Il a en outre indiqué que le nombre total de nations envisageant de rejoindre une telle alliance pourrait rapidement atteindre 15.
» C'est de cela que je parlais lorsque j’ai suggéré que Facebook pourrait en venir à regretter d'avoir commencé à s'en prendre à l’Australie. Les Australiens ne représentent probablement qu'un pourcentage assez faible de l'audience totale de Facebook et on peut dire la même chose du Canada. Mais s'ils commencent à perdre un nombre important de pays européens également, Mark Zuckerberg pourrait devoir retourner à la case départ et repenser sa stratégie. À un moment donné, la charrette va devenir trop lourde pour que l'âne puisse la tirer. » (de Jazz Shaw via HotAir.com, repris par ZeroHedge.com.)

Bien entendu, ces querelles ne portent pas sur les sujets abordés par Torba, et qui nous intéressent ici ; il s’agit de droits d’accès, d’amendes, d’abus commerciaux, de censures diverses ; mais il est toujours question de cette sorte de ‘volonté de puissance’ des avortons de Silicon Valley déguisés en Frédéric Nietzsche, et préparant l’ultime ‘Grand Remplacement’ à eux, avec eux-mêmes mis à la place de Dieu qui est « en réparation » (Céline), sinon mort tout simplement (Nietzsche). On comprend combien tout cela a un aspect à la fois grotesque et effrayant, si bien qu’à la tragédie-bouffe l’on pourrait bien faire correspondre la métaphysique-bouffe, sans parler des dieux-bouffe de Silicon Valley.

... Si bien que l’on en vient, fort logiquement, à se réjouir que la situation crisique tend de plus en plus à se transmuter en affrontement chargé des projets de bouleversements métaphysiques divers, parce qu’ainsi est posée ouvertement la question centrale de l’effondrement de notre civilisation, et pour l’accélérer décisivement. Alors, on peut être conduit à considérer que l’acteur central en est la crise totale par excès mortel de totalitarisme du technologisme, source à la fois d’une puissance énorme mais totalement illusoire, et recette superbe pour un effondrement catastrophique.

GAFAM’s boys, avortons croulant sous les $milliards, continuez les gamins ! L’extraordinaire distorsion entre leur puissance affirmée et leurs ambitions démesurées d’une part, leurs médiocrité pathétique et leur atrophie culturelle et spirituelle d’autre part, voilà la source claire et torrentueuse de l’achèvement de l’effondrement. Nous ne sous-estimons pas la puissance mais nous mesurons le ‘Rien’ de la pensée : on ne fait pas plus puissant et plus bête, donc surpuissance et autodestruction.