Ah, au fait, vous saviez pourquoi on a attaqué l’Irak?

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Vous avez un voisin beaucoup moins fort que vous. Vous allez un jour chez lui et vous lui flanquez une raclée qui l’envoie à l’hôpital, peut-être au cimetière. La famille est terrorisée dans un coin de la maison. Vous laissez toutes les portes ouvertes. On vient voler, piller, menacer. Des squats élisent domicile. Des sans-papiers s’installent dans le jardin. Vous proclamez alors : “Il importe que je reste là pour défendre cette famille terrorisée et protéger tous ses biens face au désordre qui s’installe. D’ailleurs, c’est tout le quartier que je dois protéger contre ce centre de désordre, contre le Mal qui s’est installé en son coeur et le quartier doit m’en être reconnaissant et agir à mesure.”

Ainsi en est-il de l’étrange GW et de ses arguments pour justifier aujourd’hui la guerre en Irak (ah oui — et gagner les élections). L’Amérique est en Irak pour défendre l’Irak contre le désordre qui tente de l’investir et pour défendre le monde contre l’installation d’une nation devenue le foyer du terrorisme et du désordre. (Pour résumer, dit GW : «We're in the ideological struggle of the 21st century. It's a struggle between good and evil.» Cheney est encore plus net et concret : «The hopes of the civilized world ride with us.») Peut-être Saddam avouera-t-il un jour qu’il a appelé GW au secours.

Petit coup d’œil, à partir d’une dépêche AP du 14 octobre, sur cet audacieux pas en avant de la rhétorique bushiste :

«President Bush keeps revising his explanation for why the U.S. is in Iraq, moving from narrow military objectives at first to history-of-civilization stakes now.

»Initially, the rationale was specific: to stop Saddam Hussein from using what Bush claimed were the Iraqi leader's weapons of mass destruction or from selling them to al-Qaida or other terrorist groups.

»But 3 1/2 years later, with no weapons found, still no end in sight and the war a liability for nearly all Republicans on the ballot Nov. 7, the justification has become far broader and now includes the expansive “struggle between good and evil.”

»Republicans seized on North Korea's reported nuclear test last week as further evidence that the need for strong U.S. leadership extends beyond Iraq.

»Bush's changing rhetoric reflects increasing administration efforts to tie the war, increasingly unpopular at home, with the global fight against terrorism, still the president's strongest suit politically.

»“We can't tolerate a new terrorist state in the heart of the Middle East, with large oil reserves that could be used to fund its radical ambitions, or used to inflict economic damage on the West,” Bush said in a news conference last week in the Rose Garden.

»When no weapons of mass destruction were found in Iraq, Bush shifted his war justification to one of liberating Iraqis from a brutal ruler.

»After Saddam's capture in December 2003, the rationale became helping to spread democracy through the Middle East. Then it was confronting terrorists in Iraq “so we do not have to face them here at home,” and “making America safer,” themes Bush pounds today.»


Mis en ligne le 15 octobre 2006 à 08H42