Al Qaïda forme déjà un quart de la rébellion en Syrie

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 921

Al Qaïda forme déjà un quart de la rébellion en Syrie

Il commence à se dire beaucoup, dans la presse-Système US, qu’al Qaïda tient une place de plus importante dans la “rébellion” en Syrie. L’estimation, communiquée par le parlementaire républicain Mike Rogers, est qu’un quart des 300 groupes qui forment la rébellion évoluent “officiellement” sous le contrôle complet d’al Qaïda et formé exclusivement de militants d’al Qaïda, et que l’expansion de cette présence est en constante accélération avec lez flot d’al Qaïda venu d’Irak. Qui plus est, comme s’en réjouissait encore récemment un expert du Council of Foreign Relations, les combattants d’al Qaïda sont de très loin les plus efficaces et ne cessent d’affirmer leur position en éliminant ou en marginalisant les autres groupes. Cette expansion s’est établie dans un laps de temps d’à peu près 4-6 mois, si bien qu’à ce rythme, et si les évènements se poursuivent tels qu’on les voit, al Qaïda sera proche d’être majoritaire dans la rébellion à la fin de l’année.

John Glaser, d’Antiwar.com, relève dans la presse US les principales informations à ce propos, ce 14 août 2012.

«“Al-Qaeda has advanced beyond isolated pockets of activity in Syria and now is building a network of well-organized cells, according to US intelligence officials, who fear the terrorists could be on the verge of establishing an Iraq-like foothold that would be hard to defeat if rebels eventually oust President Bashar Assad,” the Associated Press reports. The fact that intelligence officials are increasingly speaking to the press, albeit anonymously, about aiding al-Qaeda in Syria shows the growing concern in Washington for such an absurd policy… […]

» The CIA is supposedly employing a “vetting process” to avoid having the aid get into the hands of Islamic extremists, but the process is made up of untrustworthy, third-party sources and intelligence officials have recently told the Washington Post and the Los Angeles Times that the truth is that the US doesn’t know who is getting the money and weapons. For what seem to be twisted political reasons and ambitions to change the regime in Syria, Washing is quite literally helping those it has fought in its last two wars. Intelligence officials told the AP that “veterans of the Iraq insurgency [are] employing their expertise in bomb-building to carry out more than two dozen attacks so far,” while “others are using their experience in coordinating small units of fighters in Afghanistan to win new followers.”»

Le plus intéressant dans ces nouvelles est sans aucun doute le fait que la CIA commence à activer publiquement ses sources diverses dans la presse-Système, d’une façon non dissimulée, pour avertir du danger majeur que constitue al Qaïda et que des parlementaires des commissions secrètes du Congrès rendent publics des détails significatifs. (Mike Rogers, qui est le président de la commission du renseignement de la Chambre des Représentants, a donné ces précisions chiffrées sur al Qaïda sans aucun doute avec l’accord de la direction de la CIA et du Director of National Intelligence.) La probabilité la plus acceptable est bien que l’administration Obama ne s’opposerait pas à cette action d’information indirecte et officieuse, et même qu’elle la favoriserait. Cela signifierait alors qu’elle voudrait rendre publique l’évaluation du danger que représente al Qaïda, éventuellement pour disposer d’arguments soi-disant “objectifs”, ne venant pas en apparence de sa propre évolution politique et donc écartant les critiques de “mollesse” contre le candidat Obama, pour écarter des idées d’engagement US en Syrie d’une façon plus accentuée. Par ailleurs, il est très loin d’être évident que tous les républicains suivent une ligne belliciste à cet égard. L’intervention de Rogers (un républicain) montre que cette préoccupation concernant al Qaïda touche aussi bien les républicains.

D’autre part, l’activisme du département d’État (Hillary Clinton, l’ambassadrice Rice à l’ONU) semblerait aller contre cette appréciation, ou bien il s’agit essentiellement d’un activisme de communication. Reste le fait de quelques décisions, ou annonce de décisions factuelles, comme celle de la livraison de missiles sol-air portables type Stinger, qui constitue une démarche semblant aller contre le courant décrit ci-dessus. Diverses analyses peuvent être proposées, comme l’une d’annonce-bidon, une autre de livraisons très réduites à des groupes parfaitement identifiés (mais avec le risque que ces armes parviennent finalement à des groupes al Qaïda), etc. ; reste aussi le fait de l’annonce d’une décision de principe, dont il n’est pas assuré que le Pentagone, qui contrôle les livraisons d’armement, l’exécute. Enfin, l’analyse générale selon laquelle il y a absence de coordination ou concurrence entre les bureaucraties et les grands ministères et agences, qui rencontre toujours une réalité à un moment ou l’autre dans le système de l’américanisme, peut être finalement retenue comme une option sérieuse.

D’une façon générale, on observera donc que le grand courant de déstabilisation de la crise syrienne commence à toucher également la Grande République et sa vaste communauté de la sécurité nationale. En cela, la crise syrienne est plus que jamais un membre très actif de la crise haute


Mis en ligne le 14 août 2012 à 13H36