Alerte Al Qaïda sur la frontière Sud

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Il nous semblait déjà bien suffisant qu’il y ait, sur la frontière Sud des Etats-Unis, une féroce guerre des cartels de la drogue mexicains, qui pénètre largement en territoire US. Comme annoncé à propos du Hezbollah mais alors dans des termes beaucoup plus imprécis, voici Al Qaïda, l’insaisissable organisation de toutes les occasions, qui entre en scène. Il faut dire que c’est le Washington Times (le 3 juin 2009) qui nous annonce la chose. Proche des néo-conservateurs, extrémiste tendance révérend Moon recyclé droite super-dure classique, le Washington Times est par excellence l’organe de référence pour débusquer et développer de telles informations. Avec lui, Al Qaïda est assuré de durer.

… Il s’agit d’une attaque biologique contre les USA, que Al Qaïda préparerait, ou pourrait préparer, ou pourrait envisager de préparer, etc., selon une vidéo du même Al Qaïda parvenue à Al Jazzera et à divers sites commerciaux de la région du Golfe, avant de parvenir aux services US pour examen... Le Washington Times cite ses sources, anonymes au départ pour la révélation de cette affaire, ensuite des sources officielles identifiées qui ont confirmé la chose.

«U.S. counterterrorism officials have authenticated a video by an al Qaeda recruiter threatening to smuggle a biological weapon into the United States via tunnels under the Mexico border, the latest sign of the terrorist group's determination to stage another mass-casualty attack on the U.S. homeland.

»The video aired earlier this year as a recruitment tool makes clear that al Qaeda is looking to exploit weaknesses in U.S. border security and also is willing to ally itself with white militia groups or other anti-government entities interested in carrying out an attack inside the United States, according to counterterrorism officials interviewed by The Washington Times. The officials, who spoke only on the condition they not be named because of the sensitive nature of their work, stressed that there is no credible information that al Qaeda has acquired the capabilities to carry out a mass biological attack although its members have clearly sought the expertise.

»The video first aired by the Arabic news network Al Jazeera in February and later posted to several Web sites shows Kuwaiti dissident Abdullah al-Nafisi telling a room full of supporters in Bahrain that al Qaeda is casing the U.S. border with Mexico to assess how to send terrorists and weapons into the U.S. […]

«Sean Smith, a spokesman for Homeland Security Secretary Janet Napolitano, said the U.S. takes such threats seriously. “We can never stop being vigilant while there are individuals who seek to do harm on the American people,” he said. “We continue to step up our efforts with additional personnel and better technology along the northern and southern borders and continue to strengthen our sea, land and air ports of entry.

»A U.S. counterterrorism official, speaking on the condition of anonymity, said al-Nafisi is a “person of interest“ and a veteran recruiter for al Qaeda. Misidentified on some blog sites as a professor, he is a Kuwaiti dissident and al Qaeda associate who is thought to have communicated with senior al Qaeda leaders in recent years, the counterterrorism official said. The recruiter is also said to have close ties to Mullah Mohammed Omar, the senior Afghan Taliban leader now thought to be in Pakistan. Al-Nafisi “is a significant ideological player in terrorist circles, and that makes him dangerous because he can inspire his followers to do extremely bad things,” the official said.

»Drug Enforcement Administration and Defense Department officials have been paying close attention to links between various terrorist organizations, such as Hezbollah, and drug cartels in South America, Central America and Mexico. “It shouldn't be a surprise to anyone that terrorist organizations would utilize the border to enter the U.S.,” said a DEA official who also asked not to be named because of his involvement in ongoing intelligence operations. “We can't ignore any threat or detail when it comes to al Qaeda and other terrorist organizations bent on attacking the U.S.”»

Nous aurions tendance à considérer cette affaire moins dans le registre constant des possibles attaques terroristes de tous types contre les USA que dans le contexte plus précis et plus intéressant de la crise actuelle sur la frontière Sud du pays. Il y a deux facteurs intéressants, quelle que soit l’origine et le sérieux de l’affaire, la validité des projets d’Al Qaïda, etc. Ces deux facteurs répondent à une évolution prospective, – ou virtualiste, si l’on veut, compte tenu de la rapidité avec laquelle les possibilités de menaces diverses sont prises en considération par les divers services US de sécurité; cette évolution suit le schéma “contraction-extension” d’une crise qu’on rencontre dans divers autres cas.

• La contraction de la crise, avec le passage à la dimension intérieure de l’intentionnalité du conflit. Il s’agit du lien prospectif établi, dans les intentions exposées dans la vidéo, entre Al Qaïda avec une supposée “dissidence” intérieure US (les milices suprématistes blanches, évidemment supposées être hostiles à un président noir, ou d’autres groupes du même type). Cette prospective renforce l’aspect intérieur du conflit et grandit les inquiétudes officielles US dans le sens de l’instabilité de la situation intérieure.

• L’expansion de la crise, avec cette “internationalisation” potentielle du conflit sur la frontière Sud. L’intérêt ici est moins dans l’hypothèse technique, qui est certainement envisagée par les services anti-terroristes US depuis longtemps, que le passage de l’hypothèse dans le domaine public pouvant conduire effectivement à une “internationalisation” de la crise dans l’appréciation générale. Il est à noter que, parmi les officiels identifiés qui sont interrogés par le Washington Times, on trouve des fonctionnaires de la DEA (lutte contre la drogue), ce qui implique que la “menace” Al Qaïda dans ce cas a largement débordé, du point de vue US, l’intérêt des seuls services chargés du terrorisme pour toucher tout le dispositif de sécurité US sur la frontière. En se référant aux pratiques bureaucratiques US, notamment de concurrence entre les différents services entre lesquels on ne partage pas facilement les informations, cela implique certainement une prise en compte très sérieuse de cette “menace”.


Mis en ligne le 5 juin 2009 à 07H50