… Alors, pourquoi pas des missiles anti-missiles pour les braves Tchèques?

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Dans le feu de l’enthousiasme né pour les systèmes anti-missiles à Washington, les pressions sont aujourd’hui très fortes sur les anciens pays d’Europe de l’Est pour qu’ils accueillent des bases de missiles US. Jusqu’ici, la Pologne ne faisait pas un pli. Désormais, la Tchéquie est également l’objet de pressions considérables. Cette inflation du nombre de pays invités à participer au système, exclusivement en Europe de l’Est, est essentiellement un moyen pour le Pentagone d’assurer le soutien du Congrès et de l’administration pour le développement de son système anti-missiles dont les performances sont épouvantables, et la justification quasi-nulle. Cette poussée massive et qui se fait sans le moindre souci de ménager les pays visés contribue à accentuer le sentiment de désenchantement naissant vis-à-vis des USA, notamment en Pologne.

Situation en Tchéquie, selon nos sources internes :

« Washington souhaite que Prague prenne d'ici fin septembre une décision finale sur l'installation d'un site antimissile américain, alors que deux anciennes bases militaires tchèques héritées du Pacte de Varsovie pourraient convenir, rapporte lundi le quotidien tchèque ‘Dnes’. La décision des Tchèques est suspendue à la composition de la nouvelle coalition gouvernementale, en négociation depuis les élections législatives des 2 et 3 juin: alors que la droite libérale y est favorable, les sociaux-démocrates préconisent d'organiser un référendum. Le ‘New York Times’ et le ‘Washington Post’ ont rapporté ces derniers mois que le gouvernement américain envisageait d'installer en Europe un nouveau site antimissile pour contrer d'éventuelles attaques de l'Iran visant les Etats-Unis et leurs alliés européens. “Les négociations progressent et les Américains veulent une réponse d'ici fin septembre: oui ou non”, affirme ‘Dnes’.

» Le représentant tchèque à l'OTAN, Stefan Fule, cité par le journal a confirmé que les discussions d'experts étaient pratiquement bouclées et qu'elles devaient mener à “une décision sur les pays où le site antimissile devrait être basé”. Selon ‘Dnes’, la Pologne et la Hongrie, comme la République tchèque font partie des pays envisagés. Côté tchèque, les anciennes bases de Dobris, à 40 km au sud-ouest de Prague et de Rapotice, dans le sud-est du pays, pourraient être utilisées, selon Dnes. Ces bases qui furent utilisées pour les missiles soviétiques sol-air Vega S200 avant d'être désactivées au milieu des années 90 restent propriété de l'armée tchèque, selon le journal. »

Un argument remarquable, avancé par l’actuel (encore en fonction) Premier ministre Jiri Paroubek, du parti social-démocrate (deuxième parti aux dernières élections), est qu’une telle base US anti-missiles « constituerait une intrusion brutale dans la psychologie de la nation, dans son intégrité interne ». Pour Paroubek, les bases américaines rappelleraient un peu trop fâcheusement l’occupation soviétique d’après-août 1968, avec l’élément aggravant qu’elles utiliseraient effectivement d’anciennes bases soviétiques. Paroubek voudrait un référendum.

Le leader des libéraux (droite), Mirek Topolanek, l’homme des Américains, est partisan de l’installation de ces bases parce qu’elles « renforceraient notre position dans le système otanien ». La coalition qu’il va sans doute diriger ne comprendra que 100 des 200 sièges de l’Assemblée.


Mis en ligne le 27 juin 2006 à 14H06