Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
972Des documents sous forme de masses considérables de messages électroniques tombés dans les mains d’Anonymous lors de l’attaque de la société de renseignement et d’analyse stratégique STRATFOR, en décembre dernier, montrent un rôle actif de STTRATFOR dans des opérations d’infiltration du mouvement Occupy, en coopération avec le service DPS (Department of Public Safety), qui est une sorte de service de renseignement et de sécurité de l’Etat du Texas. C’est Russia Today, très actif dans l’information de l’activisme antiSystème dans la cyberguerre, qui donne des détails sur cette affaire, le 27 janvier 2012.
«In some of the latest pieces of correspondence made public, however, information that many had already suspected about the role law enforcement played in infiltrating the Occupy Wall Street movement is brought to light. In an exchange of emails between Stratfor executives that has been published by hackers involved in the matter, employees of the firm go back-and-forth with one another in detail over information that Texas law enforcement supplied the firm after investigating an Austin Occupy meet-up.
»In the emails, Strafor employees discuss intel about the Occupy movement that was supplied to them by a “Texas DPS agent,” or an officer within the ranks of the Lone Star State’s Department of Public Safety. The DPS is a state-wide law enforcement agency that investigates suspicious activity and allegations of terrorism within Texas. The question of why state law enforcement shared that email with a private intelligence firm is open to interpretation, but certainly suggests that attempts to understand and perhaps undermine the local OWS chapter was more than just a minor operation.
»According to the documentation, which includes correspondence from late 2011, Stratfor employees discuss both Occupy Austin and the Deep Green Resistance, or DGR. While DGR is not directly affiliated with Occupy Wall Street, it is a similar movement — to a degree — that encourages environmental activism that isn’t present in more mainstream campaigns. In a press release, the DGR attacks both Texas authorities and Strafor for their newly revealed roles.
»“Deep Green Resistance condemns the surveillance and infiltration of activist groups by law enforcement and private corporations and calls on activists and their allies to expose and protest this violation of all of our constitutional rights,” the group says in a statement published Thursday. Rachel Meeropol, a staff attorney at the Center for Constitutional Rights, adds that she is outraged over how Stratfor and the DPS were in cahoots over infiltrating Occupy Austin. “Law enforcement sharing information about local activism with private intelligence firms should be a huge scandal,” writes Meeropol in Thursday’s statement. “Privately funded surveillance and infiltration of activist groups is especially chilling, as time and again we see such corporations operate as if they are above the law and accountable to no one.”
»In the emails, Stratfor staffers discuss how one of their own men went undercover to an Occupy Austin General Assembly and attempted to gain insight into how the group operates. Stratfor’s Scott Stewart writes that the movement is considered by some to be “a terrible threat to corporations,” but adds, “in reality, due to the history of anarchists, animal rights, anti-war and anti-globalization protesters, companies are well prepared for such hippy hijinks.” As the Occupy movement continues to thrive more than three months after Stewart shared such words with other Stratfor employees, it is clear that that isn’t the case.
»In a separate email sent a month later in November, Korena Zucha of Stratfor writes that a Texas DPS agent has shared information about both movements. In it, Deep Green is linked with Occupy Austin, which DGR shrugs off as speculation. Representatives for DGR believe that the correspondence suggests that surveillance of both groups was ongoing.
»In the back-and-forth, Stratfor staffers suggest that sources within Occupy Austin describe some of the DGR members as crazy, to which one adds, “that bothers me, because these Occupy people will tolerate just about anything.” Stratfor’s Marc Lanthemann, who signs his email as a “Watch Officer” for the firm, suggests that coordination between the DGR and Occupy movement could have dire consequences. Lanthemann writes in one email that he thinks Deep Green is an “eco-terror group is focused on creating a situation where violent confrontation will be the ultimate outcome.” “It doesn’t require an agent to get simple facts correct. Both of these assertions are just plain false,” responds DGR.»
Cette mise à la disposition du public de diverses correspondances de STRATFOR (celles-ci, en attendant d’autres) éclaire d’un jour nouveau les activités du groupe. On découvre, sans surprise mais comme une nouveauté intéressante et inattendue, une dimension nouvelle de ses activités, dans le cadre de la coopération suivie et constante, et génétiquement évidente, de cette organisation “frontiste” (STRATFOR) de la nébuleuse de sécurité nationale du système de l’américanisme, avec divers organismes de cette nébuleuse. Jusqu’alors, on jugeait que STRATFOR était essentiellement un organisme “frontiste” d’analyse stratégique, dont la tâche était de diffuser dans le monde le point de vue américaniste, sous la vernis d’une apparente position d’indépendance avec, paraît-il, le jugement et l’esprit à mesure. L’aspect remarquable de cette entreprise, de ce point de vue, est que nombre de lecteurs de STRATFOR y croyaient et croient encore à cette “indépendance”, d’ailleurs par vœu de croyance, un peu comme l’on parle du vœu de chasteté ; cela, c’est une bonne mesure de la capacité d’infection psychologique de ce phénomène général embrassé par l’expression American Dream, qui embrasse les vertus supposées et sans fin du “modèle américain”, – en fait, comme véhicule et archétype représentatif de la pression générale d’influence psychologique du Système.
Les courriers électroniques mis à jour par Anonymous nous montrent donc une dimension nouvelle de la “coopération” de cette organisation “frontiste” avec les centres de pouvoir dont elle dépend en réalité. C’est tout de même une surprise, comme nous le remarquions, car si l’on faisait de STRATFOR une “shadow CIA” (et plutôt, selon notre jugement, une “shadow DIA”), on pensait que cette duplication ne concernait que le domaine “chic” et “noble” de l’analyse stratégique. On découvre donc que ce rôle s’étend aux opérations ponctuelles de pénétration et d’espionnage actif qui ont plus mauvaise réputation, dans lesquelles STRATFOR ne dédaigne pas de jouer un rôle très actif de supplétif, et jusqu'à prendre des initiatives. STRATFOR est donc aussi bien proche des analystes des services de renseignement officiels du Système que des services opérationnels, chargés de missions s’apparentant à de l’espionnage actif, voire à des implications opérationnelles proches des activités des forces spéciales (les fameux “sales coups”, ou “dirty tricks” caractérisant les activités subversives clandestines de ce type de service). En ce sens, STRATFOR se rapproche des “sociétés de sécurité” privées du bloc BAO, surtout américanistes, qui fournissent aux forces armées et à leurs divers composants subversifs des supplétifs type mercenaires au statut privé.
Qu’il s’agisse dans ce cas de la DPS, sorte de CIA-FBI du Texas, plutôt que de la CIA, n’importe pas sinon pour noter que STRATFOR a un sens aiguisé de la structure décentralisée des USA, et que cette société ne dédaigne certainement pas de servir d’auxiliaire des autorités de l’Etat de l'Union d’où elle opère, ce qui lui permet d’assurer sa position commerciale puisque son siège est au Texas. De même, d’après les teneurs des messages, il semble évident que STRATFOR joue également un rôle de supplétif, qui peut également aller jusqu’à l’opérationnalité subversive, auprès du corporate power lui-même. Il s’agit là du schéma complet de “privatisation” des affaires de sécurité et de l’extension du complexe militaro-industriel vers une infinité de branches du secteur privé. Non seulement STRATFOR ne nous déçoit pas mais il ne cesse de nous exposer l’étendu de ses engagements comme serviteur du Système, et combien les affaires de sécurité nationale englobent désormais tous les domaines de la réflexion et de l’action, jusqu’aux plus douteux, jusqu’à ceux qui s’apparentent aux pratiques de l’illégalité instituée, selon le modèle du “crime organisé”.
Mis en ligne le 30 janvier 2012 à 06H02