Antimissiles US (en Europe) : le Congrès entre dans la danse

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Le casting de l’affaire des antimissiles (BMD) US en Europe se complète. Un des acteurs principaux, jusqu’ici l’esprit ailleurs, intervient dans le débat. C’est le Congrès des Etats-Unis, dominé par les démocrates. Une décision (qui peut être annulée dans le processus budgétaire très complexe) a été prise le 2 mai par la sous-commission des forces stratégiques de la Chambre, de réduire de $160 les $310 millions demandés par l’administration pour le développement d’une tête explosive du programme, et de $764 millions le budget général de $8,9 milliards du programme de missiles antimissiles.

Les explications données par les parlementaires sont à la fois techniques (budgétaires) et politiques. Il faut noter la déclaration du président d’une sous-commission qui n’est pas directement impliquée dans le processus, une sous-commission de la Chambre sur l’Europe, le démocrate Robert Wexter : «Europeans also question why — if this program is really intended to protect Europe — did the administration choose to bilaterally negotiate with Poland and the Czech Republic rather than collectively decide this issue in NATO. It is unacceptable for the American people — who have footed hundreds of billions of dollars for the debacle in Iraq — to once again provide a blank check to the president ... on a questionable missile defense program, whose costs at a minimum ought to be shared by our European allies.»

La réaction de l’administration (voir SpaceWar.com du 4 mai) est évidemment l’indignation. Il s’agit, comme chacun sait, d’un programme essentiel à la sauvegarde de la civilisation, et cela se sent.

«President George W. Bush's administration warned Thursday that plans by Congress to cut funding for a missile defense shield in Europe could complicate negotiations for the installation of the facilities in Poland and Czech Republic. The strategic forces subcommittee of the Democratic-controlled House of Representatives voted unanimously on Wednesday to block key funding for the missile installation aimed at thwarting a potential Iranian missile threat.

»The move came as Bush administration officials prepared to visit Warsaw and Prague later this month to begin formal negotiations on the placement of missile defense facilities in those countries.

»The US assistant secretary of state for international security and nonproliferation, John Rood, said the Congressional move would “present issues for us in our discussions with those allies. And at a time when NATO allies have responded so positively to our recent discussions, I would urge against taking such a step,” he said when responding to a question on the funding cutback during a House hearing Thursday.»

La situation est franchement intéressante jusqu’à en être comique. Washington met le paquet depuis deux mois dans cette affaire. Il provoque un durcissement des relations avec la Russie, les prémisses d’une relance de la course aux armements en Europe, une marche vers la re-nucléarisation de l’Europe, un engagement des habituels Européens-moutons derrière l’affirmation de l’importance du système, des grognements discrets chez quelques autres (Européens), — cela, pour découvrir que le Congrès ne suit pas (ce qu’on aurait pu découvrir avant, mais enfin…). Et cette opposition n’est pas rien : la sous-commission a voté à l’unanimité, républicains comme démocrates.

La sottise bureaucratique continue ses ravages. Washington a fait sortir le diable de sa boîte pour découvrir qu’il n’a pas tous les moyens qu’il faut pour le traiter. Le diable en rit déjà.


Mis en ligne le 4 mai 2007 à 07H50