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569Quand on tient une bonne méthode, il est absurde de ne pas en user jusqu’à plus soif. C’est ce que se dit BAE qui envisagerait, selon le Guardian d’aujourd’hui, d’offrir à l’administration Bush, notamment au département de la justice (DoJ), un “arrangement” financier pour qu’il ne soit point fait un écho public de ses diverses turpitudes (mais est-ce bien le mot?) saoudiennes. C’est d’une pratique courante aux USA, mais cela est généralement accompagné des attendus de cet arrangement et de détails sur le marché conclu, – ce que BAE voudrait éviter comme la peste. Le DoJ est un adversaire coriace.
«Political moves are being floated which would extricate the arms company BAE from corruption investigations in the US, in return for a financial settlement without admission of liability. According to senior sources close to the firm, such a deal is not currently on offer in Washington, and BAE yesterday issued a “flat denial” that it had approached the US authorities.
»Such a deal would be highly attractive to the British government and the arms company, according to informed sources. BAE needs a clean sheet in the US, where it is making more sales and is considering appointing an American chief executive.
»But a deal would involve the Department of Justice in Washington agreeing not to disclose any evidence of corruption in BAE's sales to Saudi Arabia. BAE, which has always denied wrongdoing, said yesterday: “There has been no such approach by BAE Systems to the Department of Justice and any suggestion that there has is untrue, inaccurate and misleading.”»
Bien, voilà pour un problème dont on espère qu’il sera réglé tambour battant, sonnant et trébuchant. Maintenant, il y en avait un autre avec la publication, aujourd’hui même, du rapport éthique sur la situation de BAE, confié à l’honorable Lord Woolf l’année dernière par ce même BAE. Ce rapport est ainsi défini, dans des termes mesurés qui nous ôtent le moindre doute sur son but: «It is the latest element in BAE's public relations strategy to try to move on from the worldwide bribery allegations against the firm, despite unresolved criminal investigations and litigation.»
Lord Woolf, comme tout Lord, est honorable. Pour bien s’assurer de cette honorabilité, pour la verrouiller en un sens, BAE, apprend-on, a payé, depuis février 2007, Lord Woolf du salaire honorable de 6.000 honorables livres sterling par jour (pour ceux qui hésitent à propos de notre français : nous avons bien lu “£6,000 a day”). On jugera d’après ces informations du même Guardian, aujourd’hui également, concernant le rapport du même Lord Woolf, si BAE a fait un bon ou un mauvais investissement:
«The arms company BAE failed to pay sufficient attention to ethical standards, laying itself open to accusations of misconduct that have tarnished its reputation, Lord Woolf said today in a report.
(…)
»“Critically, both the chairman and chief executive, in discussions with us, acknowledged that the company did not in the past pay sufficient attention to ethical standards and avoid activities that had the potential to give rise to reputational damage,” the report said.
»“Combined with this was its acceptance of conditions which constrained its ability to explain the full circumstances of its activities. These contributed to the widely-held perceptions that it was involved in inappropriate behaviour. They recognise that, justly or otherwise, these perceptions have damaged the company's reputation.”
(…)
»The firm had made “huge improvements”, Woolf said. “The company had, like most companies in the past, just focused on the law. There were no ethical standards embedded in the company,” he told the BBC's Today programme.»
Lord Woolf n’a pas jugé sur le fond des affaires de corruption où est impliquée BAE, ce qui n’était pas sa mission. Il nous semble que Woolf a ménagé la chèvre et le chou, mais dans le sens du vent: hier, cela n’allait pas très bien chez BAE, aujourd’hui cela va vraiment beaucoup mieux. Cela valait-il £6.000 par jour? On verra.
Mis en ligne le 6 mai 2008 à 13H56