Archétype du “mercenaire moral”

Ouverture libre

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 3408

Archétype du “mercenaire moral”

• Le masculin pouvant aisément se décliner au féminin, on apprendra sans surprise que l’expression de “mercenaire moral” comme identité archétypique s’applique ici à une personne du genre féminin. • Il s’agit de l’avocate Amal Alamuddine, devenue madame Amal Clooney en épousant l’acteur hollywoodien que tout le monde sait. • On y voit décrire, sous la plume de Alan MacLeod, son rôle impeccable de combattante implacable du Système contre tous les méchants hollywoodiens. • D’origine palestinienne, depuis 7 mois elle ne dit jamais le mot  “Gaza”.

_________________________


... Certes, on devrait plutôt dire de “la mercenaire morale” mais il est possible que les féministes ne nous en voudront pas parce qu’il a des transgressions qui ne transgressent pas vraiment. Dans tous les cas, l’expression est magnifique, plein de feu, bondissante, – bien trouvée, pour caractériser un archétype qui a fait florès ces dernières décennies : la vente au Système de soi-même, image comprise et surtout bien achalandée, pour y conserver (dans le Système) une place de choix et écarter toute interrogation sur ses choix et ses activités d’activiste dans le domaine sans limite ni réelle identité de  la moraline postmoderne. C’est le polémiste Alan MacLeod qui a utilisé cette expression dans le long et minutieux portrait qu’il trace de Amal Clonney, femme du fameux acteur hollywoodien qui est du même parti des saltimbanques-moralistes, en homme qui sait être super-friqués sans vraiment avoir l’air supere-friqué.

Pourquoi madame Clooney est-elle ainsi mise en accusation par des plumes dont on ne peut dire que la gloire mondaine, bancaire et médiatique les éclaire d’une lumière crue en même temps qu’éclatante, – ce qui est un exploit assez rare ? La réponse se trouve dès le premier paragraphe, où l’on apprend son activisme peu commun pour les bonnes causes, sa nationalité libanaise comme première caution de diversité et son identité palestinienne comme première caution de déculpabilisation qui a même la grâce de nimber son multi-oscarisé de mari à qui l’on trouverait un petit air moyen-oriental. Tout est accompagné sans tambour ni trompette mais au contraire dans la plus vertueuse des discrétions de l’exploit de n’avoir pas prononcé depuis le 7 octobre 2023 une seule fois le mot “Gaza” dont on sait à la fois la cruauté qui va jusqu’à l’obscénité à l’heure du thé, dans les salons.

« Amal Clooney, avocate de renommée internationale, est une icône du libéralisme. Elle et son organisation, la Clooney Foundation for Justice (CFJ), n'hésitent jamais à faire connaître leur point de vue sur les questions relatives aux droits de l'homme. Pourtant, bien qu'elle soit elle-même libanaise et d'origine palestinienne, la femme de l'année 2022 du magazine Time a gardé un silence absolu sur les bombardements incessants d'Israël sur ces mêmes pays, – un crime que d'autres experts des droits de l'homme ont qualifié de génocide.

» Six mois se sont écoulés depuis l'attaque du 7 octobre, la destruction massive de Gaza par Israël et ses attaques contre le Liban, mais Mme Clooney n'a fait aucune déclaration publique à ce sujet... »

La vérité oblige à dire que c’est un autre polémiste, Paul Seehan, qui a, le premier , utilisé l’expression parfaite de “moral mercenary”. Ce faisant, il identifiait une nouvelle forme de combattants dans la GrandeCrise qui nous déchire : le progressiste-sociétal au service des forces d’argent du capitalisme devenu néolibéralisme/libéralisme-Ultra, –– ou transformation d’une forme d’action économique en une idéologie radicale fondée sur l’économie.

Le fait est que cette nouvelle formule si séduisante avait besoin de renouveler son aile marchantes, moralisante, bienpensante, bonne-conscientisante, comme elle avait fait avec un immense succès pendant la Seconde Guerre mondiale (mais alors avec un personnel hollywoodien un peut trop voyant dans la dépravation, – mais bon...). Elle trouva donc cette “aile marchante”  et elle la trouva dans le personnel du show-business qui reprenait la formule en l’élargissant et dans la doctrine exploitée au maximum de la globalisation  de l’“hollywoodisme”, – extension du cinéma au monde de la “musique” rock avec ses  multiples branches, et aux diverses formes d’arts contemporains rétribuées par les hyper-riches et quelques États avides de reconnaissance culturelle).

Il s’agit donc bien de ne pas se tromper ! Il n’est pas question des ‘nababs’ des années 1920-40 qui dirigeaient les grands studios et s’envoyaient les starlettes des innombrables “promotions canapés” qui ont embaumé l’histoire du spectacle cinématographique américaniste-occidentaliste autour du goulag hollywoodien, – ceux-là commencent à faire  tache et à s’en aller en prison dans la foulée de Weinstein,... Mais non, il s’agissait des et il s’agit désormais impérativement des régiments de stars qui réussissent la fusion de l’indépendance financière à $20 millions le film, du glamour, du sexy, du romantisme aux vêtements suggestifs, de la montée athlétique et déhanchée des marches du palais du Festival de Cannes, de la bénédiction sacralisée du Pape-Oscar,  – avec, d’autre part, une pénétration maxi dans toutes les bonnes œuvres, les associations internationales, privées et publiques, ONU comprises et mise en avant dans ses multiples branches humanitaires et moralinisantes. Il s’agissait d’une nouvelle formule d’où naquit bien entendu le wokenisme et toutes les folies genristes que l’on connaît, de l’antiracisme hystérico-inclusif au transgenrisme qui représentent le débordement catastrophique des poussées radicales développées à une allure de 24 heures du Mans dans nos temps de communication-TGV. La formule marche à pleine vitesse, sous l’acclamation des foules dirigeantes, médiatiques, élitistes, et autres rassemblements de grands esprits caractérisant notre religion postmoderniste.

C’est dans ce complexe militaro-industriel devenu complexe ultralibéral-entertainment que la séduisante Amal, avocate londonienne depuis 1978, trouva sa place en séduisant et en épousant George Clooney, le grand séducteur de la doctrine ‘What elese ?’ chère aux buveurs d’excellents cafés. Même si on le trouve parfois “du bon côté de la Force”, – c’est-à-dire contre elle ici ou là, – Clooney n’en reste pas moins un membre fidèle du Council of Foreign Relations (CFR) et se retrouve bien à sa place dans les rangs pour toutes les causes qui importent. Comme tout ce nouveau personnel super-friqué et médiatiquement survitaminé, il bénéficie de quelques libertés pourvu qu’ils tiennent les consignes essentielles. Sa flemme Amal procède de même, sauf qu’elle reste une avocate qui trouve sa liberté dans quelques bonnes et justes causes à côté de tous les devoirs de sa charge qu’elle remplit conformément aux consignes.

C’est exactement ce mélange d’un bon petits tiers de liberté et de quatre gros tiers de conformisme (comme Marius et le dosage de l’anisette enseigné à son César) qui représente aujourd’hui la formule la plus efficace en faisant croire que la liberté existe en plus de la démocratie globaliste. Heureusement qu’il reste des hommes de grande sagesse, comme Joe Biden, pour rétablir la vérité-de-situation : dimanche en Pennsylvanie, exposant le programme de sa future présidence et du parti démocrate , actuel pilier du Système et de la politiqueSystème , il nous a confié ceci qui, nous l’espèrons avec la plus grande ferveusement, ne nécessite aucune traduction : « Are you ready to choose freedom over democracy? Because that’s America... »)

Voici donc l’histoire d’Amal Alamuddin, devenue Amal Clooney, racontée avec brio par Alan MacLeod, véritablement comme un torrent car la quantité amassé de postes et de fonctions humanitaires de l’avocate-femme-de-Clooney est véritablement suffocante. Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est nullement une rubrique des derniers potins. Il s’agit absolument d’une des armures principales du Système aujourd’hui, à l’égal de l’industrie militaire et des ‘neocon’, avec la même responsabilité, l’hyper-hypocrisie en plus, de ces compagnons d’armes et de conquête du monde globalisé.

dedefensa.org

_________________________

 

 

Le pudique silence d'Amal Clooney

Amal Clooney, avocate de renommée internationale, est une icône du libéralisme, ou progressisme. Elle et son organisation, la Clooney Foundation for Justice (CFJ), n'hésitent jamais à faire connaître leur point de vue sur les questions relatives aux droits de l'homme. Pourtant, bien qu'elle soit elle-même libanaise et d'origine palestinienne, la femme de l'année 2022 du magazine Time a gardé un silence absolu sur les bombardements incessants d'Israël sur ces mêmes pays - un crime que d'autres experts des droits de l'homme ont qualifié de génocide.

Six mois se sont écoulés depuis l'attaque du 7 octobre, la destruction massive de Gaza par Israël et ses attaques contre le Liban, mais Mme Clooney n'a fait aucune déclaration publique à ce sujet, que ce soit en public ou sur les réseaux sociaux, malgré les appels de plus en plus nombreux qui lui ont été lancés les appels de plus en plus nombreux lancés en ce sens.

Condamner et ignorer, telle est sa devise

Originaire du Liban, née d'un père druze libanais et d'une mère musulmane sunnite d'origine palestinienne, Mme Clooney s'est réfugiée au Royaume-Uni après le déclenchement de la guerre civile libanaise. Après avoir pratiqué le droit pendant de nombreuses années au Royaume-Uni et aux États-Unis, elle a fondé en 2016 la CFJ aux côtés de son mari George, une star du cinéma. 

“Nous avons créé la Fondation Clooney au service de la justice pour que les auteurs d'atrocités de masse répondent de leurs crimes et aider les victimes dans leur combat pour la justice”expliquent les époux sur leur site internet.

Aujourd'hui, la CFJ travaille dans plus de 40 pays. Parmi eux figurent de nombreux pays que les États-Unis considèrent comme des nations ennemies ou des candidats au changement de régime. Mme Clooney et sa fondation ont pris des positions tranchées à l'encontre de bon nombre de ces pays. Elle a demandé que la Russie soit poursuivie pour crimes de guerre. “L'Ukraine est aujourd'hui un abattoir. En plein cœur de l'Europe”, a-t-elle déclaré au Conseil de sécurité des Nations unies en 2022. L'année suivante, le CFJ a déposé trois plaintes en Allemagne. Ces affaires accusent la Russie de nombreux crimes de guerre, notamment d'avoir détruit un bâtiment civil lors d'une frappe de missile sur Odessa, tuant 40 personnes, d'avoir détenu illégalement, torturé et tué quatre Ukrainiens dans la région de Kharkiv, et d'avoir commis des violences sexuelles et des actes de pillage dans la région de Kiev. Le CFJ poursuit également le gouvernement vénézuélien pour des violations présumées des droits de l'homme.

En 2016, Mme Clooney a condamné l 'Iran et la Corée du Nord pour les graves violations des droits de l'homme commises par leurs citoyens. Elle l'a fait lors d'une conférence aux Émirats arabes unis, à laquelle assistait le dirigeant du pays, Sultan bin Muhammad Al-Qasimi. Loin de critiquer le triste bilan des Émirats arabes unis en matière de droits de l'homme, elle a fait l'éloge du gouvernement et s'est contentée de prodiguer des “conseils” amicaux à l'émirat sur les moyens de faire mieux.

Pourtant, la Fondation Clooney est restée totalement silencieuse sur la question des droits de l'homme, sans doute la plus grave de notre époque. Une recherche des mots IsraëlGaza et Palestine sur son site web et son compte Twitter ne donne aucun résultat pertinent.

Si l'on ne peut attendre des Clooney ou de leur organisation qu'ils travaillent simultanément sur tous les pays, de nombreux admirateurs de George Clooney ont été déçus de constater que ni l'un ni l'autre n'a fait la moindre déclaration sur le fait que le pays où elle est née et où elle a ses ancêtres sont ravagés par une puissance soutenue par l'Occident.

Lorsqu'il a été directement interrogé à ce sujet, George Clooney a semblé esquiver la question en déclarant:

“L'ensemble de la région [le Moyen-Orient] brûle, et c'est déchirant pour tout le monde. Tout ce que l'on peut faire, c'est prier pour que ce conflit connaisse bientôt une issue pacifique. Mais je ne pense pas que cela arrive dans un avenir très proche, et personne ne le pense non plus, je crois.”

Ce silence sur Gaza contraste avec celui d'autres grandes organisations occidentales de défense des droits de l'homme, qui ont condamné avec virulence l'État d'Israël. Amnesty International, par exemple, a écrit qu’“on constate des signes alarmants de génocide étant donné l'ampleur stupéfiante du nombre de morts et de destructions” et que “la punition collective de la population civile de Gaza par les autorités israéliennes est un crime de guerre - cruelle et inhumaine”. Ce sentiment est partagé par Human Rights Watch, qui note que “le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme arme de guerre dans la bande de Gaza, constituant ainsi un crime de guerre”.

Des amis haut et hauts placés

Pourquoi Mme Clooney et sa fondation n'ont-elles montré que peu ou pas d'intérêt pour la Palestine (ou le Liban) ? Tout d'abord, le CFJ est principalement parrainé par de grandes institutions libérales, telles que la Fondation Ford et la Fondation Bill & Melinda Gates, et par des sources étrangères telles que les sociétés de jeux de tirage allemandes et suédoises, qui n'ont jamais manifesté d'intérêt pour l'activisme pro-palestinien.

En outre, Mme Clooney elle-même entretient des liens étroits avec de nombreux membres de l'establishment du Parti démocrate, dont certains des plus ardents disciples d'Israël de tous les temps. En 2016, elle et son mari ont organisé une collecte de fonds pour Hillary Clinton avec le milliardaire israélo-américain Haim Saban dans leur manoir. La soirée a coûté 34 000 dollars l'entrée.

Saban est l'un des donateurs politiques les plus influents d'Amérique, mais il se considère comme l'“homme d'une seule cause”“Et ma cause, c'est Israël”, a-t-il déclaré un jour. Il a également appelé à une “surveillance étroite” des musulmans américains, suggérant qu'ils constituaient une menace pour la sécurité du pays, et a qualifié d'“antisémites” des démocrates musulmans américains tels que Keith Ellison. Mme Clinton, qui se décrit comme une “inconditionnelle et indéfectible partisane” d'Israël, a écrit à M. Saban une lettre ouverte dans laquelle elle promet d'éradiquer la propagation du mouvement Boycott, Divestment, and Sanctions par tous les moyens nécessaires.

En outre, Mme Clooney a accédé à un certain nombre de fonctions au sein du gouvernement britannique, fonctions qui reviennent rarement à des outsiders radicaux, mais plutôt à des personnalités solidement implantées au sein de l'establishment. Elle a notamment été nommée à l'Attorney General's Office Public International Law Panel, ce qui signifie qu'elle a représenté le gouvernement britannique devant les tribunaux nationaux et internationaux. Le gouvernement l'a également nommée envoyée spéciale du Royaume-Uni pour la liberté des médias et vice-présidente du groupe de spécialistes juridiques sur la liberté des médias.

Cependant, Mme Clooney a publiquement refusé de siéger à la commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur les crimes de guerre commis par Israël à Gaza lors de l'opération “Protective Edge” (2014). Lorsqu'on lui a demandé d'expliquer sa décision, elle a simplement invoqué un conflit de calendrier (tout en refusant de condamner Israël), déclarant :

“Je suis horrifiée par la situation dans la bande de Gaza occupée, en particulier par les pertes civiles subies, et je suis fermement convaincue qu'il devrait y avoir une enquête indépendante et une obligation de rendre des comptes pour les crimes commis... Je suis honorée d'avoir reçu cette offre, mais compte tenu de mes engagements existants - y compris huit affaires en cours - je n'ai malheureusement pas pu accepter ce rôle. Je souhaite à mes collègues qui siégeront à la commission courage et force dans leurs démarches”.

Cette décision de ne pas enquêter sur les crimes de guerre israéliens revêt par ailleurs toute son importance lorsque l'on sait que Mme Clooney a fait carrière dans des fonctions controversées concernant le Proche-Orient. Elle a été conseillère sur la Syrie auprès du Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Elle représente actuellement des centaines de survivants yazidis des massacres perpétrés par l'État islamique et poursuit le cimentier Lafarge. L'entreprise française aurait apporté un soutien matériel au groupe terroriste, qui a réduit en esclavage de nombreuses femmes yazidies.

En 2014, elle a défendu Abdullah al Senussi, l'ancien chef des services de renseignement de Mouammar Kadhafi en Libye. La Cour pénale internationale a accusé Senussi de crimes contre l'humanité, car il aurait supervisé des actes de torture, des assassinats et des exécutions publiques.

Le plus surprenant, cependant, est peut-être sa nomination en tant que conseillère juridique du roi Hamad bin Isa Al Khalifa du Bahreïn pendant la Commission Bassiouni - une enquête royale sur les événements du printemps arabe. Les habitants de Bahreïn ont brièvement participé à leur soulèvement populaire contre le gouvernement avant que la monarchie ne fasse appel aux forces saoudiennes, émiraties et koweïtiennes pour écraser la révolte, tuant des centaines de personnes et en blessant ou torturant des milliers d'autres. Dans ce cas précis, Mme Clooney a agi non pas au nom des opprimés, mais au nom de la monarchie, tentant vraisemblablement de la décharger de toute responsabilité dans la répression des libertés civiles, ce qui a conduit un commentateur à la qualifier de“mercenaire morale”.

Silence sur le génocide

Il ne fait guère de doute qu'Israël se livre actuellement à certains des crimes contre l'humanité les plus graves jamais commis au XXIe siècle, qu'il s'agisse de génocide, d'attaques contre des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des églises, du ciblage délibéré de journalistes et de civils, de l'anéantissement de villes entières ou de la famine généralisée d'un peuple.

Et malgré cela, Amal Clooney, qui se présente comme la championne des valeurs progressistes et libérales et des droits de l'homme, n'a rien trouvé à dire à ce sujet. C'est d'autant plus remarquable qu'elle est née dans un pays où ses ancêtres ont grandi. En tant que leader éthique jouissant d'une audience considérable, toute déclaration de sa part sur la question aurait probablement un impact significatif.

Cependant, comme souvent, la Palestine est l'écueil sur lequel se brisent les fondements moraux et éthiques du libéralisme. Alors que les libéraux occidentaux ne cessent de se gargariser du respect des droits de l'homme, les brandissant comme une arme contre les États ennemis et justifiant même les interventions militaires les plus sanglantes, ils se taisent lorsque des nations alliées se livrent à des exactions barbares similaires.

Cette mentalité “progressiste sauf pour la Palestine” est omniprésente dans le monde occidental et illustre clairement les limites réelles du libéralisme moderne. Alors que des dirigeants étrangers comme Vladimir Poutine, Nicolás Maduro ou Xi Jinping (ou même des dirigeants nationaux comme Trump) sont considérés comme impardonnables pour leurs transgressions des droits de l'homme, des politiciens du “beltway” [Whashington] comme Hillary Clinton ou Barack Obama sont portés aux nues. Et ce, malgré leurs crimes, qui vont de l'instrumentalisation des djihadistes pour renverser le pays le plus prospère d'Afrique aux bombardements de sept pays en même temps.

Il ne faut donc pas s'étonner que Mme Clooney et sa fondation aient gardé un silence absolu sur le massacre en cours. Ceux qui sont choqués par leur inaction sous-estiment la faillite morale du libéralisme moderne.

Lors d'une table ronde avec Michelle Obama et Melinda Gates (deux autres icônes libérales), Clooney a souligné la “véritable force motrice” de son travail.

L'autre jour, mon fils a fait un dessin d'une prison et il s'est dit : “Poutine devrait être ici”, a-t-elle déclaré avant de poursuivre :

“Je pense que dans quelques années, quand mes enfants auront plus de cinq ans et qu'ils commenceront à s'intéresser à certaines des questions dont nous parlons et à ce qui se passe dans le monde, ils nous demanderont : “Qu'avez-vous fait à propos de ceci ? Qu'as-tu dit à propos de cela ? J'ai réfléchi à ma réponse, et j'espère qu'elle sera la bonne”.

Si le fils d'Amal Clooney lui demande un jour ce qu'elle faisait pendant qu'Israël commettait des crimes de guerre au Moyen-Orient, elle pourra lui répondre qu’elle n'a rien fait pour empêcher un génocide.

Alan MacLeod