Ashton, tenant dans sa main tremblante Kafka et l’organigramme

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Nous avons des nouvelle de l’organisation, sous forme d’ébauche, encore simplifiée semble-t-il, de l’organigramme de direction qui se développe directement sous la Haute Inspiration de la baronne Ashton, qui dirige semble-t-il la politique extérieure de l’UE. Il se chuchote (cette “information”, sous notre responsabilité iconoclaste et irresponsable) que le poste de “conseiller à l’organigramme” se nommerait Franz Kafka, connu pour sa verve et son goût roboratif pour le labyrinthe comme vertu première de la bureaucratie moderne, – au point qu’on a créé le néologisme de “kafkaïen”.

@PAYANT La chose est pour l’instant sous forme officieuse et circule de-ci de-là, pour infos, dans les instances européennes, laissant parfois quelque fonctionnaire ou l’autre éberlué par la performance. Nous en avons eu quelques échos, portés, comme on dit dans la presse belge pour désigner une source, par quelque “vent favorable”, qui pourrait n’être qu’alizé et devenir maelström… On verra.

Bien, il y aurait donc immédiatement sous la baronne Ashton, administrativement et bureaucratiquement parlant, un “super Secrétaire Général”. Il y a actuellement une short list de cinq noms, dans laquelle, fait remarquable, on trouve celui de l’ l'ambassadeur Pierre Sellal, qui fut longtemps à Bruxelles comme représentant de la France à l’UE et qui est actuellement au Quai. Si Sellal l’emportait, ce serait un poste d’importance pour la France.

Ce “super Secrétaire Général” aurait sous lui des secrétaires généraux adjoints, sans doute au nombre de trois, mais peut-être plus. Il y aurait parmi les candidats le fameux Robert Cooper, le neocon britannique dont nous avons parfois parlé, notamment pour cette circonstance de l’organigramme, et qui aurait été ainsi rétrogradé d’un échelon par rapport à la position, directement sous Ashton au temps où on prévoyait (?) trois “secrétaires généraux”… («A moins, chuchote notre “alizé favorable”, qu’il soit intégré dans la short list du super Secrétaire Général, mais il ne semble pour l’instant pas y avoir d’idée de cette sorte… Un Anglais, et encore de la réputation de Cooper, juste en-dessous de Ashton, cela ferait un peu trop désordre impudent et main-mise britannique.»)

Les sans doute trois “secrétaires généraux adjoints” auraient sous leur autorité, chacun, trois directeurs généraux, soit au moins neuf directeurs généraux en tout. Les directeurs généraux auraient sous leur autorité, chacun, trois directeurs généraux adjoints… Ouf.

Et l’on ne vous parle ici que de la haute direction, puisque toutes ces fonctions sont effectivement de ce calibre. Vous pouvez continuer la pyramide par les cadres intermédiaires, multipliés exponentiellement. Kafka lui-même n’en reviendrait pas, selon ce qu’on dit. De toutes les façons la chose nommée “organigramme” n’est pas complète et pourrait se compliquer encore (ou “se simplifier”? Est-ce bien possible?).

Tout cela se passe, c’est-à-dire s’organise, alors qu’une lutte sourde est engagée entre Barroso et Ashton. Le président de la Commission a été piqué au vif, il est vexé comme un pou de toutes les critiques sans nombre lancées contre lui; il a eu du mal à digérer le discours tonitruant de Daniel Cohn-Bendit au Parlement, qu’il a du écouter, blanc comme un linge, impassible, sous les caméras malveillantes des télés de service. (Pour une fois, les vitupérations furieuses de l’ex-“Dany le rouge” contre la médiocrité de la Commission Barroso étaient un délice à entendre, tant elles touchaient juste.) Depuis, Barroso se bat comme un beau diable pour tenter de priver Ashton d’un maximum de ses prérogatives, en rappelant sans cesse que notre Super-Ministre des affaires étrangères tombe tout de même, par divers voies et moyens, sous l’autorité de la présidence de la Commission.

L’usine à gaz démarre sur les chapeaux de cheminées.


Mis en ligne le 24 février 2010 à 07H33