Au “hasard” furieux de la Fin des Temps

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Au “hasard” furieux de la Fin des Temps

21 mai 2024 (15H20) – Hier fut une journée mémorable suivant quelques jours également mémorables, – tous par l’abondance cathartique d’événements d’une grande importance, sans liens entre eux, “comme un torrent” comme il est dit parfois sur ce site. (La première citation, avec justement « Comme un torrent » comme titre datant du 17 octobre 2011, avec des reprises irrégulières.)

Veut-on une rapide revue de détails avec quelques-uns de ces événements, sans prétendre les citer tous, cela venant après le formidable sommet sino-russe et les avancées décisives des Russes en Ukraine autant que les décisions tranchantes et sans répit des Israéliens contre les Palestiniens aussi bien que la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque  – tout cela dans la même semaine ? Quelques exemples, simplement pour vous faire imaginer le sort du pauvre commentateur qui n’a pas le temps de reprendre son souffle d’un événement qu’un autre survient aussitôt pour couper net cette reprise ?

• Bien sûr, l’accident d’hélicoptère qui décapite la direction iranienne d’un coup (le président, le ministre des affaires étrangères), dans des conditions si incertaines que l’imagination pourrait s’ébattre largement. (L’emploi d’un Bell ‘Huey’ datant des années 1960/1970, du temps du Shah, alors qu’on ne dispose plus de pièces de rechange même cannibalisés pour ce type d’appareil est étrange, même pour un parcours d’une centaine de kilomètres.) En d’autres temps, on aurait parlé de Troisième Guerre mondiale...

Dans ce cas, pas le temps, d’autant que le temps sur la zone où a eu lieu l’accident était si épouvantable (notamment un brouillard sans précédent) que l’hypothèse d’un véritable accident ne fait pas  nécessairement partie d’un simulacre.

Note de PhG-Bis : « Et ceci, pour égayer vos réflexions, piqué sur la chaîne Karpov de Telegram, – ça vaut ce que ça vaut :

» “Une expertise des restes de l'hélicoptère dans lequel Ebrahim Raïssi est mort est en cours. Trois impacts de balle ont été constatés dans le revêtement du fuselage. En fonction du type de trou, on peut parler d'une balle de pistolet [...].

» “Une version a émergé selon laquelle Raïssi a ordonné au dernier moment l'arrestation du ministre des Affaires étrangères, puisque la partie azerbaïdjanaise a remis à Raïssi des données irréfutables sur sa coopération avec le Mossad. Ainsi, au dernier moment, deux gardes et le ministre se sont installés dans l'hélicoptère de Raïssi. La version fonctionne pour l'instant.

» “Il n'y a aucune question d'influence extérieure sur l'hélicoptère. Des restes de métal ont été retrouvés dans le dos du pilote, très probablement une balle ricochée ou une partie d’une structure qui a touché l’arrière de la tête et la région cervicale après des coups de feu. La version finale du côté iranien pour le public sera une erreur de pilotage et une erreur humaine.” »

• Car Israël est furieux de l’instant de silence que le Conseil de Sécurité a observé pour la mort des dirigeants iraniens, sans doute scandalisé qu’on n’en fasse pas autant pour les morts palestiniens sous le feu de ses avions faiseurs-de-paix, – et puis non, trouvant mieux :

« Et puis quoi encore ?La prochaine fois, un instant de silence pour la mort de Htiler ? »

• Dans le même temps, on note que Zelenski est entré ce jour dans l’illégalité  puisque l’élection pour un nouveau président n’a pas eu lieu comme elle devait avoir lieu. Peu importe : rien  ne change sinon que, selon certains, il pourra désormais affirmer que, n’étant plus président officiel, on ne pourra plus l’accuser d’être responsable des revers catastrophiques qui se poursuivent en Ukrainesous sa direction néo-napoléonienne.

• « Disgrâce historique », tel est le jugement porté par un des ministres israéliens, sur la mesure prise notamment contre Netanyahou. On ne sait si le jugement porte sur la Cour qui vient de prendre sa décision ou sur le Premier ministre qui en est  à la fois la cause et l’objet. Dans tous les cas, c’est historique et le Congrès US, jamais en retard d’une innovation civilisatrice, prépare des sanctions contre la Cour Pénale Internationale.

« La proposition de mandats d'arrêt de la CPI contre des responsables israéliens est une “honte historique”, selon le ministre des affaires étrangères

» Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la défense Yoav Gallant ont été accusés d'avoir commis des crimes de guerre à Gaza

• Un article long et détaillé sur RT.com de Murad Sadygzade, Président du Middle East Studies Center, à l’université HSE de Moscou, détaille les conditions dans lesquelles un coup d’État devait avoir lieu, sans doute ce 20 mai, contre Erdogan en Turquie.

• Ce même jour, on apprend ce qui semblait à la fois impossible et impensable : Assange obtient le droit de faire appel...

« Un tournant : Assange obtient le droit de faire appel face de la demande d'extradition américaine. »

C’est la reconnaissance par la Cour d’Appel, moins de l’état de santé d’Assange que tout le monde connaît, sinon de sa vertu morale nul ne peut arriver à détruire, que des conditions iniques de la justice américaniste contre cet homme, que tout le monde ne reconnaît pas. Bien entendu, ce n’est pas la fin du calvaire pour Assange, tout juste une embellie brumeuse et temporaire.

• Un petit trait anecdotique pour sourire dans notre époque technologico-triomphante : Lockheed-Martin a annoncé ce 20 mai ne plus disposer d’assez de places de parking pour y entasser les F-35 sortis d’usine flambants neufs que l’USAF refuse de réceptionner parce qu’ils ont trop de dysfonctionnements et autres imperfections identifiés qui n’ont pas été traités. Pourquoi ne pas les donner en cadeau de fin de mandat légal à Zelenski ?

Voilà quelques traits rapides parmi bien d’autres d’une journée exceptionnelle par les événements, couronnant une semaine tout aussi exceptionnelle qui en suivait d’autres, avant une autre qui le sera également, et ainsi de suite. Nous vivons à ce rythme, à la fois follement rapide et follement paralysé, follement déstabilisé et follement déstabilisateur, follement incohérent et follement bizarre !

Le plus remarquable, observera-t-on, est que tout cela, qui peut figurer dans toutes les rubriques  du monde, – complotisme, politiquement-correct, hystériquement incontrôlable, naturellement catastrophique,  – se produit dans tous les sens, sans lien évident, favorisant un parti ou l’autre, ceux de la Résistance (de la Tradition) et ceux de la Modernité, apparaissant comme décisif et aussitôt oublié. On dirait un chaudron du diable que le chaudronnier secoue et agite avec un fouet puissant qui lui permet de mélanger à l’image de sa folie les différents ingrédients (événements) du jour, accompagné d’un ricanement cynique. Les Sapiens Sapiens rassemblés comme autant de lilliputiens autour d’un Gulliver satanique courent dans tous les sens, s’arrêtant les uns les autres pour s’expliquer les uns les autres ce que signifie ce bouillon du diable incompréhensible.

– Et n’oubliez pas que l’avenir de la civilisation américaniste-occidentaliste en dépend ! observe gravement un substitut du diable déguisé en jour de fête de LCI chez David Pujadas... Comment, mais comment illustrer un épisode aussi flamboyant dans l’univers du « “hasard” furieux de la Fin des temps » Figurez-vous que j’en ai trouvé un, qui représente après tout un magnifique symbole.

Si vous ne trouvez pas le rapport immédiat, laissez vagabonder votre imagination jusqu’à ce qu’elle rencontre l’intuition que suscite cette image du dément «  ...avec ses petits yeux plissés et démoniaques », – et interrogez-vous : n’est-ce pas le diable, mais complètement gâteux, dégénéré, incroyablement enfermé dans ses images surannés et son aveuglement par la stupidité cultivée comme art de vivre...

Voyez-vous meilleure illustration qu’un texte sur l’état des restes croupissants de l’esprit décomposé de la marionnette démoniaque de la Maison-Blanche ? (Cela est écrit par ‘Council Estate Media’, repris parSpirit of Free Speech’)

PhG – Semper Phi

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 «  ...avec ses petits yeux plissés et démoniaques »

Il est difficile de concevoir qu’un président américain soit responsable d'une politique étrangère aussi désastreuse. Les États-Unis ont toujours été destructeurs et génocidaires, mais ils réussissent généralement au moins à un certain niveau, même si les conséquences de leurs actions sont désastreuses. Toutefois, la politique américaine à l'égard de Gaza, de la Russie, de la Chine et de l'Iran a conduit à des défaites stratégiques humiliantes et à l'effondrement de la réputation des États-Unis. Biden a été un désastre de relations publiques encore plus cuisant que les pitoyables Trump ou Bush jr, ce qui n'est pas rien.

Non seulement les États-Unis ont à leur tête un belliciste sioniste plus fanatique que l'homme qui a détruit l'Irak et l'Afghanistan, mais ils ont aussi un président tellement frappé de démence qu'il passe son temps à s'imaginer des choses qui ne se sont jamais produites. Il ne s'agit pas ici d'une petite confusion, mais d'un aperçu de l'esprit défaillant et haineux de M. Biden.

Au Morehouse College, Biden a encore prononcé un discours délirant avec ses petits yeux plissés et démoniaques, et il a raconté le style de scénario de cauchemar qui pourrait laisser penser qu'il est le scénariste du Mossad. Biden a décrit comment il a 

“vu des images de [Palestiniens] attachant une mère et sa fille avec une corde, versant du kérosène sur elles, les brûlant et les regardant mourir”.

Je suppose que ce n'est qu'une question de temps avant que la Maison Blanche ne démente l’existence de telles photos, tout comme elle l'a fait avec l'affirmation de Biden sur les bébés décapités. Si de telles images avaient existé, Israël en aurait abondamment fait état au cours des sept derniers mois. Il les aurait montrées avec jubilation à tous les journalistes en disant : 

“Vous voyez, c'est pour cela que nous devons commettre un génocide!” et ces journalistes auraient répondu : “Oui, vous avez bien raison, c'est bien pour cela que vous devez commettre un génocide!”.

Quand Israël rate-t-il une occasion de justifier un génocide ? C'est leur sport national.

L'histoire de Biden aurait facilement pu être tirée du même manuel que l'histoire inventée par Bush à propos des Irakiens qui enlevaient les bébés des couveuses, mais je ne pense même pas qu'il s'agissait d'un mensonge stratégique. Je soupçonne Biden et son équipe de s'asseoir autour d'une table et de discuter des lignes de propagande possibles, mais Biden est tellement sénile qu'il oublie les faits, mais pas ce que lui-même est prêt à dire. Je suppose que ses managers ont collectivement fait la grimace lorsque cette phrase est sortie de sa bouche.

Je peux toujours me tromper, bien sûr. Je ne sais pas du tout si Biden s'est écarté du script ou s'il a lu cette phrase à partir d'un téléprompteur, et honnêtement, je ne sais pas ce qui serait le pire. Peut-être vaut-il mieux avoir un vieil homme confus et dément qu'un homme qui profère de tels mensonges extraits d’un méchant scénario.

Des commentateurs sur internet se sont moqués de la situation, en publiant de fausses vantardises de Biden sur sa présence lors de l'alunissage et autres, et j'ai vraiment l'impression que si vous disiez à Biden qu'il était à bord d'Apollo 11, il vous croirait.

Biden essaie de suivre ce que ses conseillers lui disent, mais son cerveau est trop endommagé pour assimiler la propagande. Il descend d'Air Force One avec l'air aussi hébété et confus que quelqu'un qui vient de s'échapper d'une maison de retraite. Et ses gestionnaires pensent que ce serait une bonne idée de laisser cet homme participer à des débats télévisés en juin ?

Comble de l'ironie, M. Trump a exigé que M. Biden subisse un test de dépistage de drogues avant les débats, l'accusant de “planer plus haut qu'un cerf-volant”. La Maison Blanche refuse de révéler quels médicaments Biden prend actuellement pour donner l'illusion que ses facultés mentales sont encore à peu près intactes.

Plus sérieusement, ce serait une idée fantastique de soumettre tous les hommes politiques à des tests de dépistage de drogues. Certains États américains exigent que les gens soient soumis à un test de dépistage de drogues pour bénéficier de l'aide sociale, alors pourquoi ne pas soumettre ces salopards à un tel test ? Ce serait un excellent moyen de nettoyer le Congrès en se débarrassant de tous ces hypocrites. Au lieu de se disputer sur le moindre des deux fléaux, nous pourrions tous les emprisonner avec les lois qu'ils n'avaient l'intention d'utiliser que contre les Noirs. Ça, ça serait de la vraie Sécurité nationale.

Les politiques étrangères de Biden ont mis tout le monde en danger, s'aliénant à la fois la gauche et la droite et tous ceux qui préfèrent ne pas être atomisés par les rayons gamma. Seuls les centristes purs et durs le soutiennent encore, mais honnêtement, je ne vois pas pourquoi, et eux non plus. 77 % des Américains pensent que M. Biden est trop vieux pour gouverner, dont 69 % de démocrates, mais ses défenseurs prétendent que c'est faire preuve de discrimination anti-âge que de s'opposer à ce qu'un patient atteint de démence ait le contrôle du bouton nucléaire.

À Morehouse, M. Biden a tenté de reconquérir les jeunes électeurs et a donc assoupli sa position sur un ou deux points au cours de son discours. Personne ne peut dire quelle était la part de stratégie et quelle était la part de confusion. Personne ne sait exactement quelle est la position de Biden, pas même Biden lui-même, mais on lui a décerné un doctorat honorifique pour une raison ou une autre. Comme il ne semblait pas être le plus brillant des cerveaux avant sa démence, je ne peux que supposer que c'était pour qu'il se sente mieux dans sa peau, ce qui n'est pas si mal.

Biden a applaudi lorsque Deangelo Fletcher a appelé à un cessez-le-feu immédiat, semblant oublier que son administration a opposé à plusieurs reprises son veto à tout cessez-le-feu, qu'il a autorisé sans raison, il y a quelques jours, la livraison de 700 millions de dollars de munitions pour des chars d'assaut et qu'il envoie des armes à Israël toutes les 36 heures. M. Biden a également accepté par erreur d'envoyer à Israël de nombreuses autres cargaisons d'armes au cours des prochains mois. Au moins, il a appelé au cessez-le-feu, ce qui prouve qu'il veut la paix.

M. Biden affirme qu'il travaille à une solution pour le Moyen-Orient, mais une solution qui n'implique pas l'arrêt des livraisons d'armes à Israël. Une solution où Israël bombarde Gaza et où les Palestiniens ne ripostent pas. Une solution où les Palestiniens se laissent tuer pacifiquement.

Dans un revirement inattendu, Joe Biden déclare désormais soutenir les “manifestations pacifiques et non violentes”, alors que ses policiers répriment les manifestations pacifiques par la violence. M. Biden a déjà qualifié les manifestants de terroristes, si bien que ses propos semblent aussi authentiques que Melania envoyant une carte de la Saint-Valentin à son mari bien aimé.

Les soutiens de Joe Biden célèbrent le fait que le discours s'est déroulé sans perturbation, mais un manifestant a brandi un drapeau palestinien et d'autres lui ont tourné le dos. Des étudiants ont quitté les lieux, dégoûtés, mais les personnes assises dans le carré VIP ont scandé “encore quatre ans !”. Les gens dotés d'une conscience sont peut-être en colère contre le président, mais au moins les VIP sont heureux, c'est déjà ça.

M. Biden a qualifié avec délicatesse le génocide de Gaza de “crise humanitaire”, ce qui est à peu près aussi exact que de qualifier l'holocauste de “malheureux incident”. J'ai beau critiquer Biden, il y a eu des moments où il a presque dit ce qu'il fallait, et c'est un demi-pas dans la bonne direction. Il reconnaît que la situation des Palestiniens est intenable, ce qui n'était pas le cas auparavant.

“Que se passe-t-il à Gaza, quels sont les droits du peuple palestinien?” a demandé M. Biden.

Que l'homme qui ne faisait preuve d'aucun compromis adoucisse ses propos indique que les électeurs désabusés lui forcent la main. Ce qui prouve que ceux qui ont décidé que le génocide ne constitue pas un point de non-retour n'auraient pas dû soutenir inconditionnellement le plus sénile des deux fléaux. La pire chose que vous puissiez faire en tant qu'électeur est de ne pas utiliser votre influence pour exiger mieux. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous nous trouvons dans un tel pétrin.