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206813 novembre 2016 – Écrire pour qui se découvre cette vocation impérative qui est comme une respiration de l’âme, ce n’est pas une vie c’est la vie elle-même. Ainsi en est-il de moi-même, et rien d’autre n’est à ajouter à ce propos.
Cette “respiration de l’âme” m’est venue assez vite et bientôt il m’apparut que je n’avais qu’elle. Cela fut fait, toute ma vie en témoigne. Il restait à trouver ce qui complète cet exercice (la respiration de l’âme), c’est-à-dire des lecteurs pour que l’écrit trouve sa justification temporelle, et plus haute peut-être c’est selon. Cela signifiait, dans cette époque, trouver un éditeur, et au vu des diverses conditions qui étaient les miennes, un éditeur parisien c’est-à-dire pour ces temps de postmodernité une sorte de prison dorée (prison-Système, certes, avec règlement à observer). Il m’est déjà arrivé d’en parler, cette partie du contrat de l’âme ne fut jamais rempli. Pour ne pas faire trop long dans cette époque si courte, je n’y reviens pas.
Après l’une ou l’autre édition quasi-clandestine trouvée en Belgique, mon âme continuant à respirer et dedefensa.org (le site) commençant à prendre forme, je me convainquis que j’avais enfin trouvé le moyen de percer ce mur du silence que les esprits bienpensants savent édifier, même loin de la frontière mexicaine et plus efficacement. J’avais finalement réalisé un arrangement avec un éditeur bruxellois selon lequel on pourrait aller vers des coéditions. Les Âmes de Verdun furent la première réalisation dans ce sens, avec d’autres amis. (Mon âme pleure l’insuccès des Âmes.) Puis vint La Grâce de l’Histoire, avec la formule plus affinée, selon laquelle le site dedefensa.org, coéditeur et absolument libre de lui-même, offrirait le livre (des livres) à la vente à ses lecteurs qui formaient désormais une cohorte assez nombreuse, qu’on pouvait juger intéressée sans avoir besoin d’être vraiment convaincue par des artifices marchands et de publicité dont la grossièreté et la vulgarité me font parfois me demander si j’ai sonné à la porte du bon siècle. J’avais, me semblait-il, conquis ma complète liberté, celle que réclamait l’âme : écrire et faire lire...
Avec La Grâce-Tome I, le résultat fut mitigé mais tout de même conséquent : près de 200 exemplaires vendus par l’intermédiaire du site entre début 2014 et aujourd’hui. Justement, voici qu’aujourd’hui paraît La Grâce-Tome II, en vente sur dedefensa.org depuis un peu plus d’une semaine. Je préparai cette affaire avec enthousiasme (plus de lecteurs [plus de 50% en plus depuis début 2014], prix plus avantageux, – il m’arrive de raisonner comme quelqu’un de mon temps et je ne m’aime pas dans ce cas). Les premiers résultats m’ont ramené aux choses du monde, à une vérité-de-situation comme l’on dit par ici, qui me glace et semble comme si j’étais privé soudain du sens de l’impérieuse nécessité d’écrire lors des très rares instants où je m’attache trop intensément à ce cas ; quelques rares instants, certes... En une semaine, nous avons vendu 5 exemplaires de Grâce-II, pas un de plus ; en 2014, pour Grâce-I nous dépassions la vingtaine pour la même première semaine... Des lecteurs nous manquent.
Mon âme ne va pas sans traîner une certaine tristesse, mais je lui fais la leçon... Bonne lecture aux Happy Very-Very Few.
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