Aux USA, la guerre du JSF bat son plein

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Le programme JSF est désormais l’objet d’une véritable guerre de désinformation aux USA même, entre services partisans (en fait, un seul) et adversaires de l’avion. Un long article du 18 juin de Defense News, décrit l’offensive en cours du U.S. Marine Corps contre l’avion Boeing F-18E/F de l’U.S. Navy. L’aspect politique de l’affaire est justement décrit tandis que l’U.S. Navy repousse avec vigueur tous les aspects techniques des attaques portées contre son avion.

L’histoire est assez simple. Voici sa version officieuse/officielle :

«Inside Naval Air Systems Command headquarters at this southern Maryland base, U.S. Navy program officials for the F/A-18 Super Hornet strike fighter program have heard the stories circulating at the Pentagon. Their aircraft, the stories go, can’t carry certain weapons, can’t fly high enough, can’t go fast enough.

»Design problems such as wing flutter plague the plane and — perhaps worst of all — parts will wear out so fast that the plane’s lifespan will be severely shortened.

»There’s just one problem with the stories, Navy officials say: None of them are true.

»“We’re really scratching our head thinking what’s going on,” said Capt. Don Gaddis, Super Hornet program manager.

»So who is spreading these stories about the plane? The answer, which surprised some program officials, is the Marines.

»The Marine Corps isn’t even part of the Super Hornet program. They’re planning on replacing their aging Hornets and AV-8B Harrier jump jets with the F-35B short-takeoff-or-vertical-landing (STOVL) version of the F-35 Joint Strike Fighter (JSF).

»So why do the Marines even care about the Super Hornet?

»“The Marines seem to be trying to discredit the Super Hornet as a way of heading off efforts to cut their purchase of the STOVL JSF,” said Loren Thompson of the Lexington Institute think tank, Arlington, Va.

»“If JSF is delayed,” said naval analyst Norman Polmar, “the Marines will be forced to buy Super Hornet, which will leave them with nothing to operate off amphibious ships.”»

Effectivement, le Marine Corps ne veut pas être obligé de voler à bord de F-18E/F Super Hornet si le JSF (le F-35B ADAC/V) a des ennuis ; si le Super Hornet a mauvaise presse et si la Navy est obligée de réduire ce programme, elle sera obligée d’accélérer l’acquisition de ses JSF F-35C (embarqués), ce qui bénéficiera à tout le programme et notamment au F-35B des Marines.

Mais il faut d’autre part noter que la Navy n’est pas blanche comme un agneau dans cette affaire. Comme on l’a , la Navy fait tout pour renforcer le programme F-18E/F aux dépens du F-35C dont les délais d’entrée en service ne cessent de reculer. L’offensive du Marine Corps n’est pas une attaque délibérée, c’est plutôt une manœuvre de contre-offensive devant une U.S. Navy de plus en plus réticente à l’égard du JSF, — avec le risque que l’affaiblissement et le retard du F-35C porte un coup fatal au F-35B.

Le Marine Corps est un peu seul dans cette affaire, comme le note Defense News : «But the JSF program has suffered several delays, and in contrast to the Marines, neither the Pentagon — the Navy and Air Force also will fly the plane — nor Congress seem to have a sense of urgency about keeping the program on schedule and getting the aircraft into service.»


Mis en ligne le 19 juin 2007 à 15H20