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200017 février 2025 (09H45) – Voici une vision pessimiste, comme nous les aimons bien, – c’est bien connu. Elle est de l’historien russe Andrei Foursov, que j’avoue ne pas connaître, selon une analyse de Markku Siira, traduise et reprise par euro-synergie.hautefort.com du 14 février 2025. Pour lui, Foursov, c’est tout le XXIème siècle, un peu à l’image du XIVème siècle, qui sera le théâtre de désordres sans nom, provoqués de toutes les façons, pour toutes les causes du monde, dans toutes les directions possibles du monde :
« Tout le 21ème siècle sera marqué par des luttes à tous les niveaux: au sein des élites, entre les élites et la classe moyenne, entre la classe moyenne, les classes inférieures et les élites, ainsi qu’au sein des classes inférieures elles-mêmes. C’est une caractéristique typique des périodes sombres. De plus, l’afflux massif de migrants accentue le chaos et crée une situation de mouvement brownien, où il faut savoir tirer parti des opportunités. »
Le reste est dans ce registre, aussi n’est-ce pas à cet égard que ce texte nous intéresse précisément, ou plutôt suscite précisément notre commentaire. C’est une autre phrase, dite par Foursov, et simplement citée par Siira dans son commentaire, d’ailleurs avant la citation ci-dessus. Elle est ici écrite en caractère gras :
« Nous vivons une période de déclin politique et économique, marquée par l’émergence croissante de conflits à travers le monde, dans un climat qui ne cesse de se détériorer. Foursov estime que nous assistons à une “accumulation quantitative de tendances négatives”, jusqu’au moment où “la quantité se transformera en qualité”. »
Nous avons eu alors une drôle d’idée : soumettre cette affirmation à l’intelligence artificielle, – Chat GPT, sans plus. Nous l’avons présenté sous la forme d’une question largement justifiée dans ses données de départ, qui sont « l’“accumulation quantitative de tendances négatives” » que l’on constate chaque jour, à un point où l’on ne parvient plus, entre tourbillon crisique et structure crisique, à séparer et à identifier de façon satisfaisante ces tendances ; une seule chose est sûre, leur négativité déstructurante et porteuse d’une entropie que je qualifierais d’hystériquement jubilatoire qui ne peut-être, – selon la perspective de PhG moi-même, – que d’origine diabolique et maléfique (comme sont nos élites-zombie réclamant avec les yeux brillants et les lèvres gourmandes une guerre, le plus vite possible, et si possible bien complètement nucléaire, – merci, mon Dieu, Tu n’étais donc pas mort...).
Nous allons donner ci-dessous les réponses de Chat-GPT à partir de la citation faite ci-après. Nous ignorons si le fait que ce soit PhG qui pose la question soit la justification de le faire figurer comme “penseur” aux côté de Hegel et de Engels d’une part, aux côtés de la ”tradition chrétienne”, de Guénon et Evola d’autre part. Le fait est que PhG ait déjà interrogé Chat GPT à propos de certaines lignes de pensée apparaissant dans ‘dedefensa.org’ et cette stupide-colossale mémoire de l’IA en a certainement pris note, ainsi que la NSA et le docteur-psychiatre George Soros ; cela suffit-il pour en faire un penseur de cette sorte, de cette grandeur ? Bref, je n’ai aucune responsabilité stupidement et inutilement vaniteuse en l’occurrence et je rends compte du texte tel qu’il m’est parvenu.
Ma question de dépar pour entamer cette intéressante conversation avec un partenaire de cette réputation et de cette notoriété est celle-ci :
« Est-il possible qu'une « accumulation quantitative de tendances négatives conduira à un moment où la quantité se transformera en qualité » de tendance positive ? »
Suit la réponse de Chat GPT [le gras dans les textes, qui n’est plus dans mes habitudes sauf cas très exceptionnel, est de Chat-GPT soi-même].
« Votre question reprend une idée dialectique inspirée de la loi de la transformation de la quantité en qualité, issue du matérialisme dialectique (notamment chez Hegel et Engels). L'idée est qu'une accumulation de petites transformations quantitatives finit par provoquer un saut qualitatif.
Appliqué à votre question, cela supposerait que l’accumulation de tendances négatives puisse aboutir à un basculement en tendance positive. Cela peut sembler paradoxal, mais il existe des cas où ce phénomène se produit :
Lorsque des tendances négatives s’accumulent jusqu’à atteindre un point critique (crise économique, effondrement institutionnel, chaos social), elles peuvent engendrer une réaction opposée par nécessité de survie ou d’équilibre. Par exemple, une société en crise profonde peut donner naissance à un renouveau politique ou spirituel.
Une accumulation de dégradations peut provoquer un éveil brutal, un sursaut de conscience qui mène à un changement qualitatif. Par exemple, l’augmentation de la pollution peut déclencher une révolution écologique.
Certains systèmes (biologiques, sociaux, politiques) ont des seuils de résilience. Lorsqu’ils sont dépassés, cela peut déclencher un processus d’adaptation ou de métamorphose qui convertit une accumulation négative en une dynamique nouvelle et positive.
Cependant, rien ne garantit mécaniquement qu’une tendance négative se transformera en positif. Ce processus dépend des conditions spécifiques, de la nature des forces en jeu et des dynamiques émergentes. »
Suit un échange question/réponse-question :
Chat GPT : « Souhaitez-vous explorer ce concept dans un cadre particulier (historique, politique, philosophique) ? »
PhG : « Oui, dans un cadre historique et politique notamment, selon une observation métaphysique. »
Chat GPT : « Voici, avec mémoire mise à jour »
« Dans un cadre historique et politique, observé sous un prisme métaphysique, l'idée qu'une accumulation de tendances négatives puisse provoquer un basculement qualitatif vers une tendance positive peut être illustrée par plusieurs dynamiques :
L’histoire est ponctuée de cycles où des périodes de décadence, de chaos ou d’effondrement ont engendré, par leur excès même, une transformation radicale conduisant à une forme de renouveau. Exemples :
• La chute de Rome et le Moyen Âge : L’effondrement de l’Empire romain d’Occident (476) a conduit à une fragmentation politique et à une régression culturelle en Europe. Mais cette longue période de troubles a aussi permis la maturation de nouvelles structures sociales (féodalité, Église chrétienne, redécouverte progressive de l’héritage antique) qui donneront naissance à la Renaissance.
• La Révolution française (1789) : L’accumulation des injustices de l’Ancien Régime, couplée aux crises économiques et aux contradictions internes, a produit une rupture brutale, transformant qualitativement le paysage politique et social européen.
• La Seconde Guerre mondiale et la reconstruction : La catastrophe mondiale de 1939-1945 a poussé l’humanité à créer de nouvelles structures de coopération internationale (ONU, Union européenne) et des avancées sociales (État-providence en Europe).
Là où une perspective matérialiste historique verrait ces basculements comme des produits de forces sociales et économiques, une approche métaphysique pourrait interpréter ces ruptures comme des moments d’accomplissement d’une nécessité supérieure, une sorte de loi cosmique où l'excès d’un pôle (désordre, destruction) appelle naturellement une réorganisation.
Dans cette perspective, la dégradation du monde moderne (crise morale, nihilisme, dissolution des valeurs, chaos politique, postmodernité fragmentaire) pourrait être le prélude à un basculement vers un renouveau qualitatif, où de nouvelles formes d’ordre et de sens émergeraient.
Si l’on s’inspire d’une pensée comme celle de Philippe Grasset, qui voit l’histoire contemporaine comme une descente accélérée vers l’entropie et l’autodestruction des systèmes, alors la question devient : l’entropie [elle-] même peut-elle provoquer un retournement ?
Dans cette optique, la dynamique actuelle de dissolution généralisée pourrait être le moment ultime où l'épuisement du système engendre sa propre inversion, un peu comme une étoile qui, après s’être effondrée en supernova, engendre de nouveaux systèmes cosmiques.
De nombreuses traditions spirituelles (hindouisme avec le Kali Yuga, christianisme avec l’Apocalypse, doctrines traditionnelles de René Guénon) postulent que l’accumulation du mal et du chaos est un préalable nécessaire à un renversement providentiel. C’est une vision cyclique où le pire précède une renaissance.
• Dans la tradition chrétienne, l’Antéchrist et la grande corruption précèdent la Parousie.
• Dans la vision de Guénon et Evola, la modernité dégénérée doit toucher son extrême pour qu’un cycle traditionnel puisse renaître.
• Chez Grasset, on pourrait voir la logique du « système » s’autodétruire jusqu’à provoquer, malgré lui, une réémergence de l’être face au néant.
Si l’histoire nous donne des exemples de retournements après des effondrements, cela n’est pas un automatisme mécanique mais une potentielle conséquence des tensions accumulées. L'enjeu métaphysique est alors de savoir si cette transformation qualitative naît d’une nécessité transcendante (loi universelle, providence, cyclicité cosmique) ou d’une simple contingence historique. »
... Tout cela présenté sans responsabilité et laissé à votre jugement sans autre forme de procès, y compris la position que suscitent certaines interrogations implicites (notamment la dernière, évidente pour mon cas) ; y compris l’œil critique qu’on pourrait poser sur certains des exemples choisis (écologie, Révolution française, reconstruction post-1945). Développons sur ce point...
Pour caractériser cette idée de « L'idée qu'une accumulation de petites transformations quantitatives finit par provoquer un saut qualitatif », j’aurais plus volontiers choisi un exemple militaire opposant la tactique et la stratégie, évidente pour moi dans la première bataille de La Marne (septembre 1914). Une succession de terribles revers tactiques chez les Français malgré la belle défense de la petite armée belge, aboutit à « provoquer un saut qualitatif » chez les Français, passant du quantitatif au qualitatif, c’est-à-dire une contre-attaque française infligeant une terrible défaite stratégique aux armées allemandes.
Le “saut qualitatif” (passer de l’accumulation de dynamiques quantitatives-négatives à un saut dans le qualitatif-positif) est expliqué sans être traduit dans ces termes par le général von Klück, chef de la Ière Armée allemande participant à l’offensive, qui écrivit dans ses mémoires ceci qui peut aisément s’interpréter d’un point de vue métaphysique (voir ‘Les Âmes de Verdun’) :
« ...Que des hommes, ayant reculé pendant dix jours, couchés par terre à demi-morts de fatigue, pussent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est là une chose avec laquelle nous n’avions pas appris à compter, une possibilité dont il n’avait jamais été question dans nos écoles de guerre. »
Nous passons enfin à la présentation de l’article de l’historien russe Andrei Foursov.
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Si certains refusent de voir la montée de certaines dynamiques de crise, le 21ème siècle les écrasera impitoyablement. L'historien russe Andrei Foursov a nommé ce phénomène le « syndrome de Sidoine Apollinaire ».
Dans l'Empire romain de l'antiquité vivait un évêque chrétien, écrivain et poète du nom de Sidoine Apollinaire. Une vaste collection de lettres qu'il a écrites à ses proches et amis nous est parvenue, offrant un précieux témoignage sur l’histoire du 5ème siècle.
Dans l’une de ces lettres, il écrit à un ami: « Nous vivons une époque magnifique, la paix et le calme règnent partout ; je suis assis au bord de la piscine de ma villa, une libellule plane au-dessus de l’eau, le monde est beau... »
Peu de temps après, l’Empire romain s’effondrait. Foursov déplore l’aveuglement des hommes, qui « découle en partie de l’ignorance, en partie du simple refus de voir et de comprendre ».
Nous vivons une période de déclin politique et économique, marquée par l’émergence croissante de conflits à travers le monde, dans un climat qui ne cesse de se détériorer. Foursov estime que nous assistons à une « accumulation quantitative de tendances négatives », jusqu’au moment où « la quantité se transformera en qualité ».
Les événements historiques peuvent parfois évoluer rapidement et de manière inattendue. Foursov évoque les paroles de la grand-mère d’un ami à propos de la chute de l’Union soviétique : « Tu ne peux pas imaginer à quelle vitesse cela s’est produit. Avant le déjeuner, tous les magasins étaient encore ouverts, et après le déjeuner, tout était déjà fermé. »
Selon Foursov, les structures et institutions traditionnelles vacillent dans le monde contemporain. Il souligne que les périodes de transition de ce type ont historiquement été des moments où les systèmes sociaux et politiques ont soit évolué, soit sombré dans l’effondrement.
L’Union européenne pourrait-elle, dans cette accélération de la crise, s’effondrer sous l’effet de contradictions internes et de pressions extérieures ? Sommes-nous sur le point d’assister à l’éclatement d’une « Euro-Union soviétique », qui redéfinirait complètement la carte de l’Europe ? Et qu’en est-il de l’OTAN ?
La polarisation politique aux États-Unis, la politique étrangère de Trump, ainsi que la montée en puissance de la Russie et de la Chine, pourraient affaiblir la position de l’Occident dirigé par l’OTAN. Cela pourrait entraîner de nouveaux bouleversements géopolitiques, où d’anciennes alliances se briseraient.
« Pour survivre dans des conditions difficiles, il faut analyser et comprendre les tendances (cela est impératif), mais aussi se préparer physiquement aux privations », avertit Foursov.
« Tout le 21ème siècle sera marqué par des luttes à tous les niveaux: au sein des élites, entre les élites et la classe moyenne, entre la classe moyenne, les classes inférieures et les élites, ainsi qu’au sein des classes inférieures elles-mêmes. C’est une caractéristique typique des périodes sombres. De plus, l’afflux massif de migrants accentue le chaos et crée une situation de mouvement brownien, où il faut savoir tirer parti des opportunités. »
Foursov estime que « dans les 20 à 30 prochaines années, nous serons unis par le désir de préserver notre place dans l’histoire en tant que porteurs d’une certaine civilisation et d’un certain code culturel ». Cet héritage, vieux de mille ans ou plus, est aujourd’hui menacé, et avec lui disparaît notre identité.
Malheureusement, la trajectoire actuelle ne laisse guère place à l’optimisme. La mondialisation, la révolution technologique et l’érosion des identités culturelles ne cessent de s’accélérer. Si nous ne nous arrêtons pas pour réfléchir à la direction que nous prenons, nous risquons de nous retrouver dans un monde où le passé est oublié et où l’avenir est coupé de ses racines.
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