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5502• Description et interprétation religieuse d’un événement extraordinaire : la Sainte-Russie partant en guerre contre les armées ‘Collective-West’ de la civilisation du chaos. • Contribution : Alexandre Douguine.
Voici un texte du philosophe russe Alexandre Douguine qui développe une analyse métaphysique de l’Opération Militaire Spéciale (OMS) lancée par la Russie en Ukraine. Il l’identifie aussitôt, selon sa démarche de géopolitique métaphysique et ses références au rôle spirituel et religieux fondamental de la Russie comme “Troisième Rome”, comme un affrontement de la Russie contre le chaos que représente l’offensive globaliste (voir le colonel Macgregor) de ce qu’il nomme “la nouvelle démocratie” :
« Si nous considérons le problème du chaos dans une perspective philosophique et historique, il devient tout à fait clair que l'Opération militaire spéciale (OMS) relève de la lutte de la Russie contre la civilisation du chaos, qui est, en fait, la "nouvelle démocratie", représentée par l'Occident collectif et sa proxy-structure enragée (l'Ukraine). »
Douguine tempère aussitôt ce caractère de bataille apocalyptique en observant que la Russie n’y était absolument pas préparée et qu’elle a été complètement surprise de se trouver engagée dans une telle bataille (ce qui peut correspondre assez joliment et avec une habileté dialectique rare à une explication opérationnelle des difficiles débuts de l’OMS et des possibles erreurs commises par les Russes dans les premières semaines). Il écrit ainsi, – mais avec une réserve de notre part puisqu’il parle du « chaos modéré du globalisme », ce qui nous semble très contradictoire du reste de la description (mais le qualificatif “modéré” est peut-être une erreur, un faux-sens de la traduction)...
« Évidemment, en première approximation, la Russie n'attendait rien d'autre que la reconnaissance de sa souveraineté en tant qu'État-nation et la protection de ses intérêts nationaux, et le fait qu'elle ait dû affronter le chaos modéré du globalisme pour y parvenir a été en quelque sorte une surprise pour Moscou, qui a entamé l'OMS avec des objectifs beaucoup plus concrets et pragmatiques. [...] ...et les dirigeants russes ne s'attendaient pas ou même ne soupçonnaient pas une confrontation sérieuse avec l'institution du chaos, – surtout sous sa forme aggravée. »
Douguine cite encore l’une ou l’autre faiblesse de la Russie dans cette affaire. S’il donne un rôle métaphysique fondamental à la Russie dans l’absolu, on voit qu’il ne porte guère d’estime à l’actuelle direction et à l’actuelle politique, dont il estime qu’elles ne sont pas consciente de l’enjeu, même si elles y viennent par la force des choses... Et cette “force des choses”, bien entendu, c’est le « chaos du globalisme », qui nous semble donc bien ne pas être « modéré » du tout :
« Mais comme l'Occident globaliste moderne refuse à la Russie toute souveraineté, même relative, il l'oblige à faire monter les enchères sans cesse. Elle se retrouve ainsi dans la position d'une société en rébellion contre le monde moderne, contre le chaos égalitaire, contre la croissance rapide du vide et l'accélération de la dissipation... »
...Alors, il fallut bien y aller :
« La Russie, – peut-être pas sur la base d'un choix clair et conscient, –s'est retrouvée en opposition à la civilisation du chaos... »
On retrouve assez souvent ce pessimisme peut-être outrancier de Douguine sur l’actuelle direction (ce qui réduit à une rumeur de salon le rôle d’“éminence grise ” de Poutine qu’on lui fait volontiers jouer). Ainsi lorsqu’il parle d’une confrontation entre le chaos unipolaire de l’“Ouest collectif“ et la multipolarité voulu par « la Russie et ses alliés prudents et souvent hésitants », on peut effectivement juger ce propos exagérément pessimistes. Les “alliés” de la Russie (des Chinois et des Indiens aux Saoudiens, aux Turcs, aux Indonésiens, etc., et le reste du monde non-OTAN) se révèlent à une vitesse fulgurante qui est le contraire de la prudence et de l’hésitation, à partir d’une position attentiste et souvent alignée sur Washington.
Mais l’on retrouve bien ici l’excès de la pensée métaphysique et de la foi de l’orthodoxe eurasien qu’est Douguine. Il applique effectivement un jugement métaphysique sur des événements qui ne le sont pas par eux-mêmes, et peuvent donc paraître fades. Selon nous, l’aspect métaphysique de la métahistoire ne se manifestent pas bruyamment ; ils existent et se font directement sous nos yeux, – c’est l’exceptionnalité tout à fait extraordinaire du temps, – mais notre tâche ardue est bien entendu de les distinguer au milieu d’un chaos de communication... Ainsi désignons-nous les vérité-de-situation (VdS) qu’il s’agit d’identifier dans un temps courant devenu fou, et nous atteignons ainsi à la métaphysique.
On dirait que Douguine attend que, dans cette époque extraordinaire, la métaphysique se manifeste d’elle-même de l’événement, comme si l’événement n’était que métaphysique ; nous proposons plutôt l’idée que le fait extraordinaire de cette époque qui l’est autant est que l’on trouve directement de la métaphysique dans l’événement, mais qu’il faut pouvoir l’identifier.
Pour le général, on dira que l’analyse de Douguine est extrêmement utile parce qu’elle élève l’événement en cours à la hauteur qui est la sienne, qui est évidemment spirituelle.
« Pour résister à la puissance du chaos de manière vraiment efficace, il faut un réveil spirituel à grande échelle, une transformation profonde et un renouveau des fondements, principes et priorités spirituels de l'ordre sacré. »
Il s’agit bien d’un bouleversement civilisationnel et anthropologique total, et nullement d’un simple avatar géopolitique de plus. On acceptera ou pas son interprétation religieuse qui lui est propre, ou bien on l’acceptera en la discutant, etc., – cet aspect est pour nous somme toute secondaire, – même s’il ne l’est évidemment pas pour Douguine. L’essentiel est l’interprétation qu’il donne de l’événement perceptible par tous, – l’OMS en Ukraine, – qui rencontre un sentiment de plus en plus général qu’on se trouve devant ce que nous qualifiions hier (rappelé par un de nos lecteurs) de cette façon tumultueuse :
«... cette “époque terrible” que nous vivons [...] d’une rupture tectonique des civilisations, un événement historique (métahistorique) qui égale, et peut-être même dépasse tous les plus grands événements de l’histoire notre civilisation. Nous vivons des temps épiques et sublimes où le monde historique et le cosmos métaphysique basculent dans une ère nouvelle. »
Le texte d’Alexandre Douguine est en français sur ‘euro-synergies ;hautefort.com’ le 1er janvier 2023, venu du texte russe publié sur ‘geopolitika.ru’.
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Si nous considérons le problème du chaos dans une perspective philosophique et historique, il devient tout à fait clair que l'Opération militaire spéciale (OMS) relève de la lutte de la Russie contre la civilisation du chaos, qui est, en fait, la "nouvelle démocratie", représentée par l'Occident collectif et sa proxy-structure enragée (l'Ukraine). Les paramètres de cette civilisation, son profil historique et culturel, son idéologie en général sont assez faciles à identifier. Nous pouvons reconnaître le mouvement vers le chaos dès la première rébellion contre l'orbitalité, la hiérarchie, le volume pyramidal ontologique qui incarnait l'ordre de la civilisation traditionnelle. En outre, le désir d'horizontalité et d'égalitarisme dans tous les domaines n'a fait qu'augmenter. Enfin, la "nouvelle démocratie" et le globalisme représentent le triomphe de systèmes chaotiques que l'Occident peine encore à contrôler, mais qui prennent de plus en plus le dessus et imposent leurs propres algorithmes chaotiques à l'humanité. L'histoire de l'Occident à l'époque moderne et jusqu'à ce moment est une histoire de la croissance du chaos, – sa puissance, son intensité et sa radicalité.
La Russie, – peut-être pas sur la base d'un choix clair et conscient, –s'est retrouvée en opposition à la civilisation du chaos. Et ceci est devenu un fait irréversible et indiscutable immédiatement après le début de l'OMS. Le profil métaphysique de l'adversaire est généralement clair. Mais la question de savoir ce qui constitue la Russie elle-même dans ce conflit, et comment elle peut vaincre le chaos, compte tenu de ses fondements ontologiques fondamentaux, est loin d'être simple.
Nous avons vu que formellement, du point de vue de la théorie des relations internationales, il s'agit d'une confrontation entre deux types d'ordre: l'unipolaire (l'Occident) et le multipolaire (la Russie et ses alliés prudents et souvent hésitants). Une analyse plus approfondie révèle que l'unipolarité est un triomphe de la "nouvelle démocratie" et donc du chaos, tandis que la multipolarité, fondée sur le principe des civilisations souveraines, tout en étant un ordre, ne révèle rien sur l'essence de l'ordre proposé. En outre, la notion classique de souveraineté, telle qu'elle est comprise par l'école réaliste des relations internationales, présuppose elle-même le chaos entre les États, ce qui sape le fondement philosophique si nous considérons la confrontation avec l'unipolarité et le globalisme comme une lutte précisément pour l'ordre et contre le chaos.
Évidemment, en première approximation, la Russie n'attendait rien d'autre que la reconnaissance de sa souveraineté en tant qu'État-nation et la protection de ses intérêts nationaux, et le fait qu'elle ait dû affronter le chaos modéré du globalisme pour y parvenir a été en quelque sorte une surprise pour Moscou, qui a entamé l'OMS avec des objectifs beaucoup plus concrets et pragmatiques. L'intention des dirigeants russes était uniquement d’affirmer le réalisme dans les relations internationales contre le libéralisme, et les dirigeants russes ne s'attendaient pas ou même ne soupçonnaient pas une confrontation sérieuse avec l'institution du chaos, – surtout sous sa forme aggravée. Et pourtant, nous nous trouvons dans cette même situation. La Russie est en guerre contre le chaos dans tous les sens de ce phénomène aux multiples facettes, ce qui signifie que toute cette lutte revêt une nature métaphysique. Si nous voulons gagner, nous devons vaincre le chaos. Et cela signifie également que nous nous positionnons dès le départ comme l'antithèse du chaos, c'est-à-dire comme le commencement qui en est l'opposé.
C'est le bon moment pour revoir les définitions fondamentales du chaos.
• Premièrement, dans l'interprétation grecque originale, le chaos était un vide, un territoire où l'ordre n'a pas encore été établi. Bien sûr, ce n'est pas à cela que ressemble le chaos moderne de la civilisation occidentale, – ce n'est pas un vide, au contraire, c'est une explosion de matérialité omniprésente; mais face à un véritable ordre ontologique, il n'est, en effet, rien, sa signification et son contenu spirituel tendent vers zéro.
• Deuxièmement, le chaos est un mélange, et ce mélange est basé sur la disharmonie, les conflits désordonnés et les affrontements agressifs. Dans les systèmes chaotiques, l'imprévisibilité prévaut, car tous les éléments ne sont pas à leur place. La dé-centricité, l'excentricité devient le moteur de tous les processus. Les choses du monde se rebellent contre l'ordre et tendent à renverser toute construction ou structure logique.
• Troisièmement, l'histoire de la civilisation ouest-européenne révèle une inflation constante d'un degré de chaos, c'est-à-dire une accumulation progressive de chaos, – comme un vide, une agression par mélange et fractionnement de particules de plus en plus petites. Et ceci est accepté comme le vecteur moral du développement de la civilisation et de la culture.
Le globalisme est le stade final de ce processus, où toutes ces tendances atteignent leur plus haut degré de saturation et d'intensité.
La Russie dans l'OMS remet en question l'ensemble de ce processus - métaphysique et historique. Par conséquent, dans tous les sens, il parle au nom d'une alternative au chaos.
Cela signifie que la Russie doit proposer un modèle capable de combler ce vide croissant. De plus, le volume du vide est corrélé à la force et à la puissance intérieure de l'ordre qui prétend le remplacer. Un grand vide nécessite un grand ordre. En fait, elle correspond à l'acte de naissance d'Eros ou de Psyché entre le Ciel et la Terre. Ou le phénomène de l'homme comme médiateur entre les principaux pôles ontologiques. Nous avons affaire à une nouvelle création, à une affirmation de l'ordre là où il n'existe plus, là où il a été renversé.
Pour établir l'ordre dans une telle situation, il est nécessaire de soumettre les éléments libérés de la matérialité. C'est-à-dire faire face aux torrents d'un pouvoir fragmenté et fracturé, vaincre les résultats d'un égalitarisme porté à sa limite logique. Par conséquent, la Russie doit être inspirée par un principe céleste supérieur qui est seul capable de soumettre la rébellion chtonique.
Et cette mission métaphysique fondamentale doit être accomplie dans une confrontation directe avec la civilisation occidentale, qui est la somme historique de l'escalade du chaos.
Pour vaincre les puissances titanesques de la Terre, il est nécessaire d'être des représentants du Ciel, d'avoir une quantité critique de son soutien de leur côté.
Il est clair que la Russie moderne en tant qu'État et société ne peut prétendre être déjà l'incarnation d'un tel élément comique organisateur. Elle est elle-même imprégnée d'influences occidentales et tente de défendre uniquement sa souveraineté sans remettre en question la théorie du progrès, les fondements matérialistes des sciences naturelles du Nouvel Âge, les inventions techniques, le capitalisme ou le modèle occidental de démocratie libérale. Mais comme l'Occident globaliste moderne refuse à la Russie toute souveraineté, même relative, il l'oblige à faire monter les enchères sans cesse. Elle se retrouve ainsi dans la position d'une société en rébellion contre le monde moderne, contre le chaos égalitaire, contre la croissance rapide du vide et l'accélération de la dissipation.
N'étant pas encore vraiment un ordre, la Russie a affronté le chaos dans une bataille mortelle.
Dans une telle situation, la Russie n'a tout simplement pas d'autre choix que de devenir ce qu'elle n'est pas en ce moment, mais doit en conséquence prendre une position à laquelle elle est forcée par le hasard même des circonstances. La plate-forme pour une telle confrontation, dans les racines de l'histoire et de la culture russes, existe certainement. C'est avant tout l'orthodoxie, les valeurs sacrées et l'idéal élevé d'un Empire doté d'une fonction katéchonique, qui doivent être considérés comme un rempart contre le chaos [1]. Dans une mesure résiduelle, la société a conservé les concepts d'harmonie, de justice et de préservation des institutions traditionnelles, – famille, communauté, moralité, qui ont survécu à plusieurs siècles de modernisation et d'occidentalisation, et surtout à la dernière époque athée et matérialiste. Toutefois, cela est loin d'être suffisant. Pour résister à la puissance du chaos de manière vraiment efficace, il faut un réveil spirituel à grande échelle, une transformation profonde et un renouveau des fondements, principes et priorités spirituels de l'ordre sacré.
La Russie doit rapidement affirmer en son sein les prémices de l'ordre katéchonique sacré, qui s'est établi au 15ème siècle dans la continuité de l'héritage byzantin, et dans la proclamation de Moscou comme la Troisième Rome.
Seule une Rome éternelle peut s'opposer au flux tout à fait destructeur du temps libéré. Mais pour cela, elle doit elle-même être une projection terrestre de la verticale céleste.
Dans l'art ecclésiastique, il existe un thème appelé "Trône préparé" -- en grec Etymasia, ἑτοιμασία. Cette iconographie nous montre un trône vide flanqué d'anges, de saints ou de souverains. Cette image symbolise le trône de Jésus-Christ, sur lequel il s'assiéra pour juger les nations lors de la seconde venue. Pour l'instant - jusqu'à la seconde venue - le trône est vide. Pas entièrement. La Croix est placée dessus.
Cette image fait référence à la pratique byzantine et romaine plus ancienne consistant à placer une lance ou une épée sur le trône au moment où l'empereur quitte la capitale, par exemple pour une guerre. L'arme montre que le trône n'est pas vide. L'Empereur n'est pas là, mais sa présence l'est. Et personne ne peut empiéter sur le pouvoir suprême en toute impunité.
Dans la tradition chrétienne, cela a été réinterprété dans le contexte du royaume des cieux et donc du trône de Dieu lui-même. Après l'Ascension, le Christ s'est retiré au ciel, mais cela ne signifie pas qu'il n'existe pas. Il est, et Il est le seul à être vraiment. Et son royaume “n'a pas de fin”. Elle est dans l'éternité, – pas dans le temps. C'est pourquoi les Vieux Croyants ont tant insisté sur l'ancienne version du Credo en russe, – “Son Royaume n'a pas de fin”, et non “il n'y aura pas de fin”. Le Christ habite sur son trône pour toujours. Mais pour nous, mortels, terrestres, dans une certaine période historique, – entre la Première et la Seconde Venue, – elle devient imperceptible. Et comme un rappel de la principale figure absente (pour nous, l'humanité), la Croix est placée sur le trône. En contemplant la Croix, nous voyons le Crucifié. En pensant au Crucifié, nous connaissons le Ressuscité. En tournant nos cœurs vers le Ressuscité, nous le voyons se lever, revenir. “Le Trône préparé” est Son royaume, Sa puissance. Tant lorsqu'Il y est présent que lorsqu'Il s'en retire. Il reviendra. Car tout ceci est un mouvement au sein de l'éternité... En dernière analyse, Son règne n'a jamais été interrompu.
La Russie, qui entre aujourd'hui dans la bataille finale contre le chaos, se trouve dans la position de celle qui combat l'anti-Christ lui-même. Mais combien nous sommes loin de ce haut idéal, que la radicalité de la bataille finale exige. Et pourtant... la Russie est le “trône préparé”. Il peut sembler de l'extérieur qu'il est vide. Mais ce n'est pas le cas. Le peuple russe et l'État russe portent les catéchumènes. C'est à nous aujourd'hui que s'appliquent les mots de la liturgie “Comme le Tsar qui élève tout”. Avec un effort extraordinaire de volonté et d'esprit, nous nous chargeons du fardeau du Titulaire. Et cette action de notre part ne sera jamais vaine.
Contre le chaos, nous n'avons pas seulement besoin de notre ordre, nous avons besoin de Son ordre, de Son autorité, de Son royaume. Nous, les Russes, portons sur nous le “Trône des Préparés”. Et dans l'histoire de l'humanité, il n'y a pas de mission plus sacrée, plus élevée, plus sacrificielle, que d'élever le Christ, le Roi des rois, sur nos épaules.
Mais tant qu'il y a une Croix sur le trône. Il s'agit de la Croix russe. La Russie y est crucifiée. Elle saigne avec ses fils et ses filles. Et tout cela pour une raison... Nous sommes sur le droit chemin de la résurrection des morts. Et nous jouerons un rôle essentiel dans ce mystère mondial. Car nous sommes les gardiens du trône. Les soldats du Katechon.
[1] Douguine A.G. Genèse et Empire. MOSCOU : AST, 2022.
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