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116817 avril 2025 (17H35) – Les occasions ne manquent pas de confronter l’abyssale stupidité rendue inévitable par leur affreuse inculture de nos dirigeants emprisonnés dans un simulacre auquel ils ne comprennent rien, ignorant de plus en plus scandaleusement et les voix de plus en plus nombreuses qui décrivent la réalité qu’on peut nommer, – si l’on veut la jouer un peu ‘bobo’, – “la réalité de la situation est la vérité-de-situation de l’ère de la postvérité”. Le serpent s’est finalement attrapé la queue et commence à se déguster lui-même avec délectation .
Bayrou, actuellement Premier Ministre de la France-Combattante, n’a ni la tête cruelle ni le corps insaisissable de vélocité du serpent, il est plutôt mou et lent ; mais on fait avec et il aura sa place dans une fable du bon monsieur de La Fontaine ; diantre, il tiendra le rôle du serpent qui se bouffe la queue, fasciné par l’équivalence du « joueur de flute de Hamelin » dans sa capacité à suivre le courant que l’on croit salvateur. Quant au charmeur de serpent qui fait l’Hamelin, un amiral turc suffira bien assez tel que nous le citons aujourd’hui même, aussi vif que les eaux du Bosphore, qui vaut bien cinquante amiraux du Pentagone et de l’OTAN nourris au petit lait du fric de l’industrie ad hoc et à la doctrine-simulacre également abyssale du neoconism.
Note de PhG-Bis : « Avec ce “neoconism” pour désigner la doctrine des neocon, on voit bien que nous sommes dans une époque néologistique (néologisme pour “époque des néologismes”), – un peu comme au temps des fabuleux frères Goncourt qui décortiquaient la médiocrité abyssale des mœurs de la France de l’argent du XIXème siècle, – de l’“Enrichissez-vous !” de Guizot... Sauf que nous c’est, notre temps, celui de l’affectivisme et du « nihilisme technologique » ; ça va beaucoup, beaucoup plus vite qu’au temps des Goncourt, et c‘est beaucoup, beaucoup plus con. »
... Vous lisez donc par ailleurs, les amis, les appréciations du contre-amiral Cem Gurdeniz, qui fit sa carrière dans la marine turque et resta à bonne distance de l’OTAN, tout en connaissant parfaitement la musique en sol-ré-mi de Hamelin. On le confronte à Bayrou, qui a fait son grand discours de politique générale et essentiellement budgétaire au cours duquel il a glissé ces petites phrases pour rappeler notre posture combattante et héroïque, sur ce ton larmoyant et champêtre qu’on lui connaît. Cette composition aux nuances de moule et de limace est bien entendu inspiré par le doctrine neomacroniste qui triomphe dans les salons. La différence entre le Premier Ministre et l’amiral est absolument sidérante, et complètement à la gloire perdue de l’intelligence française et de ses armes.
Je vous donne, pour rappel de nos douleurs communes, quelques extraits et présentations du discours, venus de RT.com et vu par cette chaîne, en se concentrant sur les aspects de “politique étrangères”, les quelques phrases si décisives. En effet, les Russes qui ne cessent de nous inonder de fausses-FakeNews, ne prennent même plus la peine d’avoir une plume trop critique du citoyen Bayrou. Il suffit de le laisser aller en roue libre et tout est dit puisque rien, absolument rien n’est dit, puisque la substance du discours constituait un exercice de molle télé-réalité pour la situation intérieure des Français sur le thème “Je vais vous faire cocus, mais je ne sais pas encore avec qui et d’ailleurs je me confesserai après puisqu’excellent catholique, – c’est bien connu”.
Voici la chose :
« Le Premier ministre français François Bayrou a accusé les États-Unis d'abandonner le monde démocratique, affirmant que le rapprochement soudain de Washington avec la Russie avait miné la confiance de ses alliés et ébranlé l'ordre mondial.
» Dans un discours prononcé mardi, Bayrou a déclaré que les États-Unis, autrefois considérés comme le pilier de l'Organisation des Nations libres et le garant du droit international, avaient abandonné les valeurs occidentales fondamentales. Il a ajouté qu'il était “choquant” qu'un pays longtemps considéré comme un pilier de l'ordre mondial “puisse soudainement se ranger du côté de l'agresseur”. [...]
» Le Premier ministre français a cité les pressions exercées sur l'Ukraine « pour qu'elle cède immédiatement aux exigences de son agresseur sous peine de se voir privée de toute aide militaire » comme preuve d'un changement radical de la politique américaine. »
Plus, tout de même, ces précisions qui permettent de “recadrer” les responsabilités. C’est évidemment Trump et ses folles décisions qui sont responsables de la misérable situation française : gare à toi, POTUS-président des États-Unis d’Amérique !
« Dans son discours, Bayrou a également critiqué Trump pour avoir démantelé des décennies de coopération en lançant une guerre commerciale mondiale “sans avertissement”, frappant aussi bien ses rivaux que ses alliés avec des droits de douane drastiques.
» Il a qualifié les conséquences de “cyclone” qui a mis à mal le droit international et la stabilité économique.
» Bayrou a ajouté que le gouvernement français doit de toute urgence réduire son déficit budgétaire afin de faire face au “tsunami de déstabilisation” provoqué par les droits de douane de Trump. »
Comment voulez-vous, comment pouvez-vous ne pas comparer ces petites phrases chétives et infiniment répétées de Président en Premier Ministre et de ministre en ministre, avec ce que nous expose l’amiral Gurdeniz à propos de l’Ukraine, de Trump et de l’alliance-zombie qu’est devenue l’OTAN ? J’ai l’étrange sensation de deux mondes différents jusqu’à l’indifférence, en plus avec le constat affreux qu’il n’y a personne pour répondre à ce Bayrou, avec l’opposition si étonnante de nihilisme, confite dans ses slogans et dans le système de la communication comme moyen idéal d’agir sans faire trop d’ombres sur le mur de la caverne, sans trop risquer de réveiller les spectateurs qui dorment dans la joie et la félicité. Tout le monde se fiche bien de ces petites phrases puisque ce qui vous importe c’est la comptabilité de la “Grande Nation”.
Et Bayrou, donc, de poursuivre son “J’accuse”, – “J’accuse les États-Unis d’avoir ‘abandonné les valeurs occidentales fondamentales’” ! Vous rendez-vous compte qu’en d’autres temps une telle phrase eut conduit son auteur au pilori, mais aujourd’hui elle passe aussi bien qu’un discours de la hyène au pénis-inutile. Pendant ce temps, dans un univers parallèle mais effectivement (je confirme) indifférent au nôtre, l’amiral Gurdeniz continue à nous désosser cette catastrophe absolument cosmique qui déchire notre monde (le nôtre) alors que Bayrou fait ses comptes et nous jure que Macron est l’homme idéal pour accumuler des dettes pour le compte de Zelenski. Je nous assure tous que, dans de telles conditions si complètement-bouffes, je vais finir par faire une crise de proaméricanisme brutale et aigüe, comme une sorte de Covid-25 que personne n’aurait vu venir.
Vous savez que je vois ce Bayrou, ou entends parler de lui, depuis bien plus d’un quart de siècle ? Je me rappelle qu’il y eut un séminaire au Palais-Bourbon, dont la présidence avait été confié à cet homme qui m’honorait de sa confiance et de son amitié, – le ministre Michel Jobert. Il m’avait dit : “Faites donc quelque chose sur les Américains, ça les secouera !”.
Je m’étais exécuté, je ne fus pas grandiose. On était à quelques semaines de l’attaque de la Serbie par l’OTAN, le 23 mars 1999. J’eus le loisir de regarder la foule des auditeurs pendant les autres interventions, car l’on se pressait pour ces séminaires officieux-officiels. C’est ainsi que je vis mon Bayrou arriver, s’installer en plein milieu d’une intervention sur un fauteuil réservé aux éminences, et le quitter précipitamment 10-15 minutes après sans avoir rien écouté ni entendu, appelé par un compère dépêché à ses genoux à régler quelque conflit interne à l’important groupe qu’il devait peut-être présider, – je ne sais plus, ministre, député, maire, Premier Ministre, la roue tourne en rond...
C’est ainsi que je compris que ce Bayrou, comme les autres poissons de la horde parlementaire (son nom attire irrésistiblement en moi, homme de la mer, le rappel affectueux du succulent mérou avec sa gueule incroyable et sa masse qui peut atteindre les 200 kilos), avait l’éclectisme facile. C’est ainsi, également, que je pus mesurer combien et de quelle manière notre actuel Premier Ministre s’intéresse aux grandes affaires du monde : un quart de siècle plus tard, il est toujours là.
Moi aussi, je suis toujours là, et toujours à m’interroger sur cette étrange penchant que j’ai de m’intéresser aux affaires de ce monde des grandes politiques.
Heureusement, il y a des amiraux en Turquie.