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870Finalement, le 29 mai, était-ce un enjeu si important? Voici ce qu’en dit le ministre allemand des affaires étrangères Joska Fischer, d’après un article de Richard Bernstein, du New York Times à l’International Herald Tribune. Fischer parlait à un séminaire, — non, pardon, « at a forum at the American Academy in Berlin », la semaine dernière, dans les embruns épouvantables des retombées du 29 mai.
Berstein : « As Fischer put this in his remarks at the American Academy: If the French had faced a situation where a no vote on the constitution would have meant getting out of the EU altogether, the vote in favor of the Constitutional Treaty would have been 70 percent in favor or more. »
Il n’a pas tort, le Fischer, — mais alors pourquoi tout ce tintamarre assourdissant avant le référendum et depuis? Grave question, d’autant que ce tintamarre, qui n’est alors que le produit d’une humeur terriblement noire d’encre de nos élites, est à lui seul la cause de l’ampleur de la crise, — la perception de l’ampleur de la crise, telle qu’elle s’impose à nous et bouleverse aussi bien nos conceptions que nos “agendas”. L’on nous a tellement dit qu’un “non”, c’était la fin des haricots (la porte ouverte à un nouvel Holocauste, non, madame la Commissaire Wallström?)… Effets pervers des temps virtualistes : le “non” ce n’était pas si grave, mais la déstabilisation des psychologies, donc, bientôt et très vite, la déstabilisation des jugements, elle, est là et un peu là.
Temps virtualistes, OK, ça marche comme sur des roulettes. Le problème est que, as usual, on n’avait pas prévu le “plan B”, qui est l’élimination de la réalité, c’est-à-dire des psychologies et de leurs réactions pour le cas qui nous occupe.
Mis en ligne le 7 juin 2005 à 10H45