Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
564On fait grand cas d’un éditorial que le New York Times consacre notamment à la montée du chômage, et à d’autres situations qui exercent des pressions considérables sur les citoyens US. Cet éditorial, publié ce 15 juillet 2009, doit donc être interprété comme un “avertissement” de notre fameux “journal de référence” US, adressé à l’administration Obama d’avoir à s’occuper, toutes affaires cessantes de la situation fort malheureuse du citoyen américain. Le NYT rejoint notamment la campagne constante de l'un de ses son commentateurs, le Prix Nobel d'économie Paul Krugman, pour que l’administration Obama investisse beaucoup plus (un deuxième “plan de stimulation”), pour relancer l’économie par la consommation en venant en aide directement et indirectement à la population touchée par la crise.
«Unemployment is rising. Foreclosures are surging. Lending is still constrained. So why exactly is the Obama administration waiting to act?
»It is true that more time is needed to show results for policies that are currently in place, including stimulus spending, foreclosure relief and the bank rescue. But it is also clear that joblessness and defaults are worse now than was assumed when those policies were formed. So the need for more federal help is all but inevitable, as are political fights over renewed aid. President Obama may want to avoid those battles until health reform passes, but he still should lay the groundwork in three main areas:… […]
» BANK RESCUE The Obama administration has largely shelved, for now, its plan to finance the purchase of banks’ toxic assets, ostensibly because of the banks’ recent success in raising capital. An alternative explanation is that the banks won’t sell. Recent accounting changes make it less painful for them to keep bad assets on their books. Why admit to losses if you don’t have to?
»In any event, the adequacy of banks’ capital cushions hinges, in large part, on success in stimulating the economy and preventing foreclosures: If those efforts fall short, employment, household wealth and consumer spending will not rebound and bank losses will deepen — not only on home mortgages, but on credit cards, commercial real estate and other loans. The result would be a long period of tight lending and of subpar economic growth, if not outright contraction.
»If wait-and-see is anything other than a near-term tactic, it’s bound to be a miscalculation. The need for expanded relief and recovery efforts is compelling. Rather than avoid those fights, the Obama team must win them.»
Outre, tout de même, de suivre la ligne Krugman, – ce qu’il aurait pu faire avec profit depuis plusieurs mois, — le NYT répond surtout à une crainte qui ne cesse de se répandre dans l’establishment US. La crainte y est de plus en plus vive que la très difficile situation de la population n’enchaîne sur des troubles sociaux qui mettraient en danger l’équilibre du système. D’une certaine façon, le NYT engage Obama à se comporter comme Franklin Delano Roosevelt plutôt que comme Herbert Hoover.
…Ces remarques conduisent à se référer à notre Faits & Commentaires de ce même 15 juillet 2009, à partir du cas effleuré par l’éditorial du NYT. Dire d’Obama qu’il est “prisonnier” de Wall Street constitue un raccourci compréhensible, mais c'est aussi un raccourci qui tend à enfermer trop rapidement des situations incroyablement complexes en une formule arrangeante; l'image a donc ses limites. Roosevelt justement, soutenu par Wall Street, était aussi “prisonnier” d’une certaine façon de Wall Street; mais il a agi comme il l’a fait, entre 1933 et 1937 dans tous les cas, sans que Wall Street ne puisse rien, parce que la situation l’exigeait, – voire même avec un accord tacite quoique forcé de Wall Street. (Les tentatives des milieux de l’argent, concernant d’ailleurs plus des puissances d’argent républicaines que Wall Street, se résumèrent à l’étrange tentative de “coup d’Etat” où fut impliqué le fameux général du Corps des Marines Butler, qui finalement désamorça lui-même le “coup”.) La véritable confrontation eut lieu au printemps 1937 et ne concerna pas Wall Street même si Wall Street était éventuellement contre FDR dans ce cas. Réélu par un raz de marée sans précédent en 1936, Roosevelt voulut s’appuyer sur cette vague populaire pour tenter une sorte de “coup d’Etat” (transfert de prérogatives de la Cour Sprême vers la présidence) mais le Congrès, malgré la majorité démocrate, bloqua le projet.
Si les priorités changent, le statut du “prisonnier” pourrait également changer. BHO est décrit comme “prisonnier” parce que le problème des banques avait été imposé comme le premier de tous au cœur de la crise. La donne peut changer. Cet édito du NYT, pourtant d’habitude si aimable pour Wall Street, est donc une indication de la possibilité d’un tel changement. Si cette tendance se confirme, il se pourrait bien qu’un jour on constate qu’Obama est “prisonnier” de la majorité mécontente, des citoyens US sans travail, – parce que le “parti des électeurs” est également une force de lobbyisme…
Mis en ligne le 16 juillet 2009 à 06H35