BHO est-il l’“Antechrist”?

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 387

Parallèlement au vote de la “loi historique” sur les soins de santé, le site RAW Story rapporte, ce 23 mars 2010, des échos d’un sondage, notamment chez les électeurs républicains, à propos de leurs sentiments sur Obama. Sentiments extrêmes sans le moindre doute, où, pêle-mêle, Obama est perçu comme un musulman, comme un citoyen non-Américain, comme peut-être bien l’Antéchrist...

On doit lire ces remarques à la lumière du constat fait, ce même jour, de la “révolte” des Etats de l’Union contre le “centre” washingtonien.

«Birthers, deathers, now, apparently, there are Antichristers on the Obama warpath.

»The ‘Daily Beast’’s John Avlon writes, “On the heels of health care, a new Harris poll reveals Republican attitudes about Obama: Two-thirds think he's a socialist, 57 percent a Muslim—and 24 percent say ‘he may be the Antichrist.’”

»Avlon, author of the book Wingnuts: How the Lunatic Fringe is Hijacking America, offers the poll as proof that “Obama Derangement Syndrome—pathological hatred of the president posing as patriotism—has infected the Republican Party.”

»57 percent of Republicans (32 percent overall) believe that Obama is a Muslim 45 percent of Republicans (25 percent overall) agree with the Birthers in their belief that Obama was "not born in the United States and so is not eligible to be president" 38 percent of Republicans (20 percent overall) say that Obama is "doing many of the things that Hitler did" Scariest of all, 24 percent of Republicans (14 percent overall) say that Obama "may be the Antichrist." These numbers all come from a brand-new Louis Harris poll, inspired in part by my new book Wingnuts. It demonstrates the cost of the campaign of fear and hate that has been pumped up in the service of hyper-partisanship over the past 15 months. We are playing with dynamite by demonizing our president and dividing the United States in the process. What might be good for ratings is bad for the country…”

»”The poll, which surveyed 2,230 people right at the height of the health-care reform debate, also clearly shows that education is a barrier to extremism. Respondents without a college education are vastly more likely to believe such claims, while Americans with college degrees or better are less easily duped. It's a reminder of what the 19th-century educator Horace Mann once too-loftily said: ‘Ignorance breeds monsters to fill up the vacancies of the soul that are unoccupied by the verities of knowledge.’”»

Notre commentaire

@PAYANT On peut évidemment apprécier ce sondage avec la morale outragée en sautoir et se scandaliser d’un tel obscurantisme. C’est l’essentiel des réactions et des commentaires à ce propos, bien dans la logique des attitudes officielles et de la “ligne du Parti” de notre époque où le mépris pour le sentiment populaire est le jugement général suivi pour conforter la certitude du système d’être dans la bonne voie, – même si elle doit être jugée objectivement catastrophique par ailleurs.

Ces appréciations révélées par les sondages ne sont certainement pas à l’honneur de la raison, de la mesure et de la clarté de l’esprit. Mais il s’agit d’abord de voir d’où elles viennent et comment nous en sommes arrivés à ce point d’exacerbation. Les pressions exercées par le système de communication sur la population, qui continue à vanter les vertus extraordinaires du système alors que cette population est confrontée dans sa vie quotidienne à des conditions chaotiques de dégradation économique et environnementale, de déstructuration sociale, de soumission à des lois financières et économiques impitoyables, alors que les puissances responsables de ce désastre reçoivent l’aide fastueuse de l’argent public ponctionné dans cette même population, – tout cela est d’une force suffisante pour expliquer les évolutions psychologiques vers des extrêmes, dont certains paraissent justement délirants. Alors, qui est en train de les rendre fous? La solution prônée dans l’extrait cité, qui est une meilleure éducation, se traduit en termes concrets, lorsque la chose est vue froidement, par la solution d’un meilleur endoctrinement du citoyen par le système, – rien d’autre, rien de moins indigne que cela, rien de moins inhumain et oppressif, et exposé avec l’impudence de l’hypocrisie de la vertu satisfaite à bon compte…

Mais venons-en à l’essentiel, qui concerne la situation politique. Il est vrai que de tels sentiments, si exacerbés, selon des croyances extrêmes et furieuses, même si elles relèvent de l’hystérie, donnent une mesure de l’état d’esprit d’une partie importante de la population, et en augmentation constante dans le sens de l’extrémisme hystérique. On ne peut pas éviter de placer ces constats dans le cadre de la situation politique évoquée par ailleurs, ce même 24 mars 2010. Obama “Antechrist”, c’est aussi Obama le centraliste, l’homme qui joue Washington contre le reste, l’homme qui cherche le consensus de l’establishment et du système comme s’il s’agissait de (re)faire l’union des citoyens alors que cela ne se fait qu'au détriment du citoyen. La dérision des louanges dont a été recouvert Obama à cette occasion a, à cette lumière, quelque chose d’obscène dans l’inconscience et l’irresponsabilité.

Cette fureur des citoyens qui ne cesse de monter, jusqu’à l’hystérie dans certains cas comme ceux qu’on expose, qui s’exprime notamment dans le mouvement Tea Party, est destinée à devenir de plus en plus centrifuge à mesure qu’elle est chaque jour plus anti-Washington. Et, dans ce cas, que Barack Obama soit ou non l’“Antechrist” ne nous importe vraiment pas, – ceux qui s’affolent sérieusement de la chose ne valent pas mieux que ceux qui croient distinguer l’“Antechrist” dans l’actuel président des USA. Leur indignation alimente les leçons de morale des professeurs de vertu et nourrisse les discussions des salons en ville lorsqu’elles commencent à languir, au dessert, et rien de plus. Ce qui compte est le courant politique que la chose renforce et grossit. A un moment ou l’autre, et cela est déjà en train de se faire dans certains cas, le mouvement de fureur populaire rejoint la réaction des Etats de l’Union contre le “centre” qui se manifeste aujourd’hui plus vigoureusement après le vote de cette émouvante “loi historique” du 21 mars, ce “fucking good deal”, comme l’a désigné opportunément le vice-président Joe Biden.

Finalement, ce n’est pas une mauvaise chose. Au moins, ainsi, la découverte de l’“Antechrist” dans la personne du président US serait d’une réelle utilité publique.


Mis en ligne le 24 mars 2010 à 05H33

Donations

Nous avons récolté 1240 € sur 3000 €

faites un don