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412Les temps ont donc changé, ils sont en train de changer, – “Times they are a’changing”, comme disait Dylan, et BHO est dans ce vent du changement (“Blowing in the wind”)... Impression ressentie à la lecture de cette analyse-édito de Michael Scherer, de Strasbourg (arrêt “sommet OTAN”), dans Time Magazine ce 4 avril.
En un mot: lls temps ont changé, les USA ne sont plus seuls à être ce qu’ils sont, au-dessus des autres,, le reste étant éparpillé au sous-sol. Les USA sont un parmi les autres, ils sont là pour coopérer. L’édito est plein de superbes belles intentions, une sorte de résumé d’un “nouvel ordre mondial”, – rien à voir avec les précédents “nouvaux ordres mondiaux” des dernières années (depuis 1991, au moinds deux, nous en faisans grande consommation).
»The United States is still the same country it was a year ago, give or take about 6 million jobs. But its international branding campaign, as led by the new President, Barack Obama, is so different that the rest of the world might be forgiven if it has to do a double take.
»Most of the hallmarks of the foreign policy of George W. Bush are gone. The old conservative idea of “American exceptionalism,” which placed the U.S. on a plane above the rest of the world as a unique beacon of democracy and financial might, has been rejected. At almost every stop, Obama has made clear that the U.S. is but one actor in a global community. Talk of American economic supremacy has been replaced by a call from Obama for more growth in developing countries. Claims of American military supremacy have been replaced with heavy emphasis on cooperation and diplomatic hard labor. [...]
»The tone was set from Obama's first public remarks in London on Wednesday, at a press conference with Prime Minister Gordon Brown, where the American President said he had come “to listen, not to lecture.” At a joint appearance with German Chancellor Angela Merkel in Baden-Baden on Friday, a German reporter asked Obama about his “grand designs” for NATO. “I don't come bearing grand designs,” Obama said, scrapping the leadership role the U.S. maintained through the Cold War. “I'm here to listen, to share ideas and to jointly, as one of many NATO allies, help shape our vision for the future.”»
Le message, comme on dit, est important. Tout le monde s’en réjouit, (Sarkozy notamment, – traduction inutile, nous semble-t-il: «"It feels really good to be able to work with a U.S. President who wants to change the world and who understands that the world does not boil down to simply American frontiers and borders. And that is a hell of a good piece of news for 2009.») Le président des USA, se disent ces Européens, est à nouveau parmi nous, quelle joie; mais aucun de ces dirigeants, tous un peu jeunets et un peu courts sur les copnnaissances historiques, ne se doute que jamais aucun dirigeant US ne fut vraiment parmi nous, sauf George Washington pendant la guerre d’Indépendance et peut-être George H.W. Bush en 1990, pour la fin de l’URSS et la réunification de l’Allemagne, autre période où les USA sentirent les choses leur échapper et ressentirent le besoin d’une coopération sérieuse avec le reste du monde.
L'édito de Scherer n'est pas gratuit, il reflète une vision de l'administration Obama que cette administration entend diffuser. Les déclarations d’Obama montrent simplement que les USA, dans tous les cas Obama et son administration comme représentants des USA, ont vraiment conscience désormais, depuis l’automne 2008, d’être dans de grandes difficultés, quelque chose de plus sérieux que les discussions académiques sur le déclin ou non des USA. Obama lui-même est dans une situation délicate. Alors qu’il recherche désormais une coopération sans suprématie US, notamment et essentiellement sur les questions de politique extérieure au sens le plus large (en cela compris les problèmes économiques et monétaires extérieurs), il reste pour l’instant extrêmement tenu par un establishment financier qui ne doute pas une seconde que la puissance US dans ce domaine reste incontestable et ne peut être comparée à tout ce qui existe par ailleurs. Pour cet establishment, la seule politique possible est le diktat US sur le reste du monde. Cette situation peut être décrite comme un déséquilibre latent extrêmement délicat, sinon dangereux, et Obama y tient le rôle central, sur la corde raide. Si l’establihment peut se montrer satisfait de sa politique financière, notamment interne, il est bien possible qu’il en vienne très vite à lui demander des comptes pour sa politique extérieure qui devrait être rapidement décrite comme une politique de retraite et de capitulation.
Mis en ligne le 4 avril 2009 à 16H11
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