BHO, « the Black face in the white supremacy’s arsenal»

Bloc-Notes

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 520

BHO, « the Black face in the white supremacy’s arsenal»

Nous avons bien souri, d’attendrissement et d’ironie sarcastique, en entendant un journaliste de la radio télévision belge (RTBF), s’exclamer lors du bulletin d’information de la matinée du 2 juillet, à propos de l’information du classement d’Obama comme “pire président US” depuis 1945 (voir le 2 juillet 2014). Pour lui, c’était “stupéfiant”, “incroyable”, etc., – l’émotion sincère étouffait ce brave professionnel du journalisme-Système, tant sa conviction était grande pour la vertu politique et la valeur superbement postmoderniste de ce premier président Africain-Américain (vertu suprême) des USA. En effet, comme supposer, accepter, supporter qu’une telle personnalité sans exemple ni comparaison, simplement par ce qu’il paraît être (“vertu de faciès” plutôt que “délit de faciès”) et nullement par ce qu'il est, puisse être mis à ce classement, dans le registre de l’infâme, en tête devant l’innommable GW Bush, caricature enfantine de la caricature du réactionnaire de droite, insupportable, primaire, et bla bla bla... Là-dessus, un texte de l’activiste Gerald A. Perreira, Guyennais, donc black, membre fondateur de la BCMG (Joint Initiative for Human Advancement and Dignity and Black Consciousness Movement Guyana) et secrétaire international de l’ARM (African Revolutionary Movement), vient à notre attention. Perreira publie son texte («Behind the Sound Bites Lies the Hideous Truth») sur InformationClearing House, le 3 juillet 2014.

Le texte n’a aucun rapport avec l’information sur le classement infâme de BHO, mais, d’une façon plus générale, avec l’activisme antiSystème de Perreira, très tiers-mondiste au sens initial de l’expression, et ce texte notamment avec la personnalité de Kadhafi et toutes les interprétations et narrative diffamatoires développées à l’occasion de sa chute et de son lynchage, et pour justifier vertueusement l’une et l’autre. Ce qui nous intéresse est l’introduction de ce texte, où Perreira trace un rapide historique des attentes antiSystème qui accompagnèrent l’élection d’Obama et ses premiers mois de présidence, avec la déception qui couronnèrent cette attente. Nous citons cette introduction, en soulignant de gras une phrase qui nous paraît essentielle.

«The Organization of North Atlantic Tribes (NATO) brought together the enemies of the Libyan revolution under one umbrella to achieve their desired outcome. This concoction of insignificant non-entities and murderous gangs parading as ‘jihadists’ are now fighting each other over the spoils of war. They have been handed a resource rich nation state and are now one of the major supporters of the Islamist death squads throughout the region.

»Truth be told, Barak Obama is a political dunce. Soon after Obama became the first Black president of the United States, Hugo Chavez presented him with a copy of Eduardo Galeano’s excellent work, Open Veins of Latin America. Obama should have read it.

At that time, Hugo Chavez, Muammar Qaddafi and a number of other revolutionary and progressive leaders saw a glimmer of hope with Obama’s election. It was not that these leaders did not understand the nature of the American political system. Of course, they understood only too well that all talk of US democracy is a sham. They knew that the US political system offers a mere façade of democracy which allows for the rule of capital, and that both Republicans and Democrats are ideological-political expressions of the same ruling class. The ballot box cannot undo the power elite in American society.

»They also knew that Obama was a political neophyte – a novice on the global stage – but a seemingly intelligent one – at least that’s how it appeared back then. It seemed that he might have the empathy and intelligence to listen and learn. Unfortunately he did not, and the rest is history. At that moment, soon after his election, when he appointed an array of advisors with connections to all manner of nefarious forces, including well known Zionists, the hope faded. Obama chose drones over his promise of diplomacy and dialogue, and chose to appease the forces of white supremacy, over his promise to bring about meaningful change.

»It quickly became apparent that the Black face in the White House was the latest addition to white supremacy’s arsenal. Ill-informed and therefore easily misinformed, Obama has committed one foreign policy blunder after another with nightmarish consequences, especially for the Global South. When Obama made the fallacious comment that ‘Qaddafi had lost all credibility and that he must go’, it was obvious that he was being fed misinformation by deceptive forces bent on redesigning Africa and the Arab world. Under his presidential watch, even morons like McCain have thrived rather than being discredited, and have been used to galvanize support for the Obama’s incoherent and irrational foreign policy...»

Ce qui nous retient dans cette analyse, par ailleurs si juste et fondée, de l’élection et du début de la présidence d’Obama, bien entendu, c’est le mot “suprématie”, – en réalité suprématisme. («It quickly became apparent that the Black face in the White House was the latest addition to white supremacy’s arsenal..) Plus précisément pour nous, il s’agit du suprématisme anglosaxoniste et américaniste, effectivement “blanc” en substance, tant la “race” anglosaxoniste et américaniste (WASP, pour White Anglo-Saxon Protestant) est fondée sur l’idée initiale du suprématisme blanc développé par l’anglosaxonisme. (Voir Toynbee à ce propos de l’anglosaxonisme spécifiquement et nullement tous les peuples de cette spécificité blanche [notamment au contraire des Français, selon Toynbee], avec l’emploi du terme “raciste” que nous rejetons dans ce cas, le 15 octobre 2013 ; et aussi, notre dernière intervention sur le suprématisme, le 2 juillet 2014.)

Le texte de Perreira, dans la partie citée, définit parfaitement le rôle qu’a joué Obama, non pas comme un opération programmée par avance et faisant la part belle à l’habituelle tendance complotiste mais bien comme une incertitude initiale et très humaine entre ce qu’Obama aurait pu être (notre fameux “American Gorbatchev”), et ce qu’il devint finalement, sans doute par faiblesse psychologique, par ses caractères d’arrogance et d’absence de capacités de lucidité et d’esprit critique, – c’est-à-dire, devenu le parfait serviteur-Système, complètement soumis au Système, et par conséquent traître de première classe à sa communauté africaine-américaine et, en général, par rapports à tous les espoirs antiSystème qu’on mettait en lui. Dans cette perspective, alors, certainement, la stupéfaction de ceux qui en restent à la “vertu de faciès” au nom des mots d’ordre du Système et de son suprématisme dissimulé, ne témoigne que de leur profonde faiblesse à eux, qui mesure leur bassesse de l’esprit, de leur asservissement au Système par les rets de sa dialectique idéologique, – du droitdel’hommisme et de la démocratie au multiculturalisme et à l’antiracisme, – car oui, bien sûr, effectivement, Obama est bien pire que GW Bush, et il mérite amplement son classement... La seule stupéfaction permise est que, par des jugements sans doute tortueux et paradoxaux, une telle enquête d’opinion ait réussi à rendre compte d’une vérité de situation aussi flagrante, aussi forte, et qui permet au jugement de trancher juste en écartant tous les traquenards dialectiques du Système.


Mis en ligne le 4 juillet 2014 à 09H16

Donations

Nous avons récolté 2305 € sur 3000 €

faites un don