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753Il y a peu, dit-on, John Voight, acteur américain (un Oscar pour son rôle dans Macadam cow boy), conservateur notoire, s’était réconcilié avec sa fille Angelina Jolie, lors du décès de Marcheline Bertrand, respectivement leur épouse et mère. Les dernières déclarations de Voight, faite à Jennifer Harper, de la rubrique Inside the Beltway, du Washington Times du 21 août 2009, risquent de compromettre la réconciliation – Jolie, comme son mari Brad Pitt, étant plutôt des soutiens de Barack Obama.
Jon Voight doit célébrer ce week-end, lors d’une cérémonie à Cincinnati, les soldats US morts au combat et honorer les enfants de ces soldats. Jennifer Harper poursuit, rapportant la violente diatribe de l’acteur, qui se réfère à l’actuelle crise des soins de santé – et au reste, éventuellement…
«…Mr. Voight – a warrior himself in many ways – has been cogitating about the state of America, meanwhile. “There's a real question at stake now. Is President Obama creating a civil war in our own country?” Mr. Voight tells Inside the Beltway.
»“We are witnessing a slow, steady takeover of our true freedoms. We are becoming a socialist nation, and whoever can't see this is probably hoping it isn't true. If we permit Mr. Obama to take over all our industries, if we permit him to raise our taxes to support unconstitutional causes, then we will be in default. This great America will become a paralyzed nation.”
»Be outraged, Mr. Voight advises. “Do not let the Obama administration fool you with all their cunning Alinsky methods. And if you don't know what that method is, I implore you to get the book 'Rules for Radicals,' by Saul Alinsky. Mr. Obama is very well trained in these methods," he continues, citing a television campaign critical of the Republican Party and contentious town-hall meetings about health care reform.
»“The real truth is that the Obama administration is professional at bullying, as we have witnessed with ACORN at work during the presidential campaign. It seems to me they are sending down their bullies to create fist fights among average American citizens who don't want a government-run health care plan forced upon them,” Mr. Voight says. “So I ask again. Is President Obama creating a civil war in our own country?”»
Une déclaration d’un acteur sur la politique, dira-t-on, n’est pas de grandes conséquences. On aurait tort, parce que, dans cette société américaniste chauffée à blanc, à la recherche d’un moment cathartique où toutes les tensions et les frustrations pourraient s’exprimer, éventuellement dans une explosion de violence, cette société évoluant dans un climat irréel où les plus extraordinaires interprétations ont droit de cité et sont considérées avec le plus grand sérieux, tout argument de dramatisation, d’où qu’il vienne, est pris au premier degré. De toutes les façons, l’engagement des artistes est une tradition hollywoodienne bien ancrée, essentiellement suscitée par la gauche dès les années 1930, et qui, depuis, n’a cessé de s’affirmer, à gauche et à droite, et d’être prise comme un facteur important du débat politique. Aujourd’hui, l’importance de la chose va de soi.
La déclaration de Voight va brutalement au cœur du débat actuel. Il pose brutalement la question de “la guerre civile”, qui est l’interprétation implicite que tout le monde a de plus en plus précisément à l’esprit devant le caractère absolument irréconciliable des positions qui s’affrontent. Bien entendu, l’establishment de Washington ne veut pas entendre parler d’une telle absurdité, à ses yeux, qu’est une guerre civile. Mais cet establishment est engagé jusqu'au cou et au-dessus dans ses contradictions, manoeuvres, démagogiques ou pas, agressions diverses, qui le font prisonnier des événements plutôt que de prétendre les contrôler. Entre le louvoiement de l’administration, le nihilisme de la droite républicaine qui a établi sa résidence principale dans un hôpital psychiatrique, la colère qui ne cesse d’enfler du côté libéral (progressiste) devant les atermoiements d'Obama, les conditions objectives d’un conflit de cette sorte sont en train d’être mises en place. La communication – comme la déclaration de Voight – est un formidable facteur d’aggravation des tensions.
Alors, on en vient à la question de savoir si, finalement, Barack Obama ne sera pas réellement, pour l’époque du chaos postmoderniste, la réincarnation du héros qu’il avait pris pour référence lors de son inauguration. Abraham Lincoln est effectivement l’homme de la Guerre Civile, – de la première guerre civile des USA, en attendant la seconde?
Mis en ligne le 22 août 2009 à 13H22
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