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1108Washington (le service de presse de la vice-présidence) vient d’annoncer que le Vice-Président Joe Biden se rendra en Géorgie et en Ukraine entre le 20 et le 24 juillet. L’annonce du voyage, notamment transmise par AFP ce 22 juin 2009, indique que le vice-président US «will travel to Georgia and Ukraine between July 20 and 24, to express support for democratic and economic reforms in both nations». La dépêche AFP précise l’essentiel à cet égard, que le voyage de Biden suivra de peu le sommet de Moscou de la mi-juillet entre Obama et Medvedev («The visit by Biden will follow President Barack Obama's own visit to Moscow earlier in July for summit talks with Russian President Dmitry Medvedev»).
Effectivement, les deux événements sont liés et doivent être interprétés corrélativement. Du temps de GW Bush, ce type de déplacement aurait conduit le président lui-même à se rendre en Géorgie et en Ukraine, dans ce qui aurait été perçu comme des visites chaleureuses tendant à équilibrer le sommet de Moscou pour ne pas trop inquiéter les “alliés” de Washington issus des “révolutions de couleur”. La formule Obama est toute autre, en établissant une hiérarchie de l’importance des déplacements qui est significative. Au reste, l’argument donné est strictement à consommation intérieure (“soutien des réformes économiques et démocratiques” dans les deux pays, – étrange formule) et ne contient à aucun moment le mot “sécurité” qui implique les liens difficiles de la Géorgie et de l'Ukraine avec la Russie.
Mais plus encore, au-delà de la forme elle-même, ce déplacement de Joe Biden pourrait avoir une autre signification. Il serait alors perçu comme une mesure “préventive” face à des réactions qui pourraient être assez vives dans les deux pays, après la visite d’Obama à Moscou. Cela impliquerait non seulement le fait du sommet, de l’importance qui lui est donné par Obama, mais également le fait des décisions éventuelles qui y seraient prises. A la lumière du déplacement Biden, on peut alors envisager l'hypothèse de certaines décisions importantes, qui pourraient être annoncées entre Russes et Américains:
• Soit un accord sur les anti-missiles US donnant plus ou moins satisfaction aux Russes, et ouvrant éventuellement la voie à un accord SALT-II, mais aussi avec la possibilité d'un accord de sécurité européenne au moins partiel, conduisant notamment (du côté US) à restreindre les perspectives d’expansion de l’OTAN, contre des engagements de non-intervention des Russes.
• Soit un engagement spécifique des USA à ne pas soutenir l’entrée dans l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine, ce qui est une des exigences majeures de la Russie vis-à-vis de l'Occident à propos de ces deux pays.
Mis en ligne le 23 juin 2009 à 13H03