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496La chronique de la confirmation de l’opportunité de l’attaque du 11 septembre 2001 ne cesse de se renforcer. C’est le cas ici, avec les déclarations d’un spécialiste de droit constitutionnel au-dessus de tout soupçon, le professeur Turley, de l’université Georges Washington. Il était interrogé le 15 octobre, lors de l’émission Countdown Monday, du redoutable (pour l’équipe Bush) Keith Olbermann, de CNBC. RAW Story rapporte la chose le 16 octobre.
»”This administration was seeking a massive expansion of presidential power and national security powers before 9/11. 9/11 was highly convenient in that case,” George Washington University law professor Jonathan Turley told Keith Olbermann on Countdown Monday night. “I'm not saying that they welcomed it, but when it happened, it was a great opportunity to seize powers that they have long wanted at the FBI.”
»Turley was responding to allegations aired last week by a former Qwest CEO that the National Security Agency approached telecoms as early as February 2001 about establishing secret mechanisms to spy on Americans. The former CEO, Joe Nacchio, said in court papers related to an insider trading conviction that the government withdrew lucrative contracts from his company after he raised legal objections to the proposed spy program.
»Earlier in the program, Olbermann invoked recent reports that the Pentagon used the FBI to issue secret national security letters allowing access to reams of data on Americans with even slim connections to the military.
»“Does that essentially mean that I or you dial a wrong number and it happens to belong to somebody that's under investigation, the pentagon can go and get your information or my information as well?” Olbermann asked.
»“They can. And you can thank the U.S. congress for that,” Turley said, noting that the Patriot Act made it very easy for the FBI to issue the letters. “And what is astonishing is that the abuses of the NSLs are well documented. As soon as the FBI got this power that they were promising to use in the most judicious and cautious way, they abused it with abandon.”
»Toward the end of the segment, Turley noted the disconnect between the drive for expanded power, and the FBI and National Security Agency's inability to properly analyze intelligence before Sept. 11.
»“The great irony, of course, with the NSA and the FBI is that their blunders help contribute to 9/11,” he said, “but they radically expanded those powers as a result of that tragedy.”
»“Nothing succeeds like failure,” Olbermann quipped.»
L’intérêt de ces déclarations est qu’elles s’inscrivent dans un mouvement assez nouveau tendant à montrer que l’attaque du 11 septembre n’est pas en soi une rupture mais introduit un élément dramatique de continuité et d'accélération d’une tendance en action dans le gouvernement Bush dès son accession au pouvoir. De ce point de vue, il importe moins de savoir s’il y a eu complot, même si les déclarations du professeur Turley vont évidemment, et justement, être considérées par les tenants de cette thèse comme un facteur renforçant celle-ci. Il suffit maintenant de savoir que l’administration GW Bush véhiculait avec elle un état d’esprit alarmiste, de mobilisation générale (sans qu’il soit nécessaire de désigner encore l’ennemi) dès son installation. De ce point de vue également, on comprend qu’il y a une continuité entre l’administration Clinton deuxième manière (post-attentat d’Oklahoma City, avril 1995, celle de la guerre du Kosovo) et celle de GW Bush. Le fambeau de la mobilisation et de l’alerte existait entre les deux, transmise de l'une à l'autre, avec un pas supplémentaire avec l’administration GW.
Le paradoxe désormais largement répandu est que l’existence précéda l’essence. Dès janvier 2001, la NSA, le FBI, sans doute d’autres agences, recherchaient le renforcement de leurs pouvoirs non pas en raison d’un danger particulier, mais par simple volonté de renforcer les pouvoirs policiers. De ce point de vue, 9/11 fut évidemment le bienvenu. Tout cela aboutit aux catastrophiques échecs post-9/11, à l’Irak, à une bureaucratie proliférante et paralysante, etc., puisqu’il apparaît évident désormais que le renforcement des moyens et des pouvoirs aboutit au contraire de l’efficacité. Cela avait joué un rôle dans l’impréparation grandissante, à mesure paradoxale du renforcement, avant 9/11. Le résultat fut une nouvelle accélération du mouvement aveugle de renforcement, donc de l'erreur. Le mot déjà dit de “nothing sucess more than failure”, raccourci en “Nothing succeeds like failure” est en train de devenir la devise des USA post-modernes.
Mis en ligne le 18 octobre 2007 à 06H25
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