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1253Bilderberg, fameux groupes du complot mondialiste, entre dans la séquence actuelle de la crise grecque (et de l’euro) par la petite porte, – mais une petite porte assez connue des initiés et agaçante pour le groupe Bilderberg, pour jouer son rôle. Il s’agit d’un article publié par Paul Joseph Watson, complice de Alex Jones sur ses sites Infowards.com et PrisonPlanet.com. L’article «Bilderberg Scheme To Save The Euro, – Globalists fear Greece could exit single currency and stage a miraculous economic recovery» ne nous apprend rien sur “les plans” du Bilberberg “pour sauver l’euro” (ni “pour sauver la Grèce”). Au reste, il n’est pas vraiment fait pour ça, puisqu’il s’agit surtout de faire en sorte d'éviter que la crise grecque, avec un départ de la Grèce qui tournerait au contraire d’une catastrophe pour ce pays, montre indirectement que la catastrophe c’est l’euro… (Sur Infowars.com, le 15 mai 2012.)
«Bilderberg is terrified not only that Greece will exit the euro, but that in doing so it will go on to see a massive economic rebound and become an example for other eurozone countries to follow the same course. This fear is exemplified in a piece appearing today in Bilderberg-controlled newspaper the Financial Times entitled “Greece’s exit may become the euro’s envy”. “Expelled from the eurozone, Greece might prove more dangerous to the system than it ever was inside it – by providing a model of successful recovery,” writes Arvind Subramanian.
»Subramanian is a Senior Fellow at the Peter G. Peterson Institute for International Economics, which counts amongst its directors numerous influential Bilderberg members, including former Federal Reserve chairman Paul Volcker, former United States Treasury Secretary Lawrence Summers, and Bilderberg kingpin David Rockefeller.
»“Suppose that by mid-2013 Greece’s economy is recovering, while the rest of the eurozone remains in recession. The effect on austerity-addled Spain, Portugal and even Italy would be powerful. Voters there would not fail to notice the improving condition of their hitherto scorned Greek neighbour. They would start to ask why their own governments should not follow the Greek path and voice a preference for leaving the eurozone. In other words, the Greek experience could fundamentally alter the incentives for these countries to remain in the eurozone, especially if economic conditions remained grim,” writes Subramanian, adding that Greece’s potential exit “may prove an infectious model” and lead to the demise of “the eurozone and perhaps for the European project.”
»Bilderberg is so desperate to save the euro because it represents the entire foundation of their global financial agenda to create regional currencies and carefully-managed bureaucratic federations on the same model as the European Union. If the euro is proven to be a failure, the prospect of achieving the ultimate goal of a global currency is dead for at least the next 100 years…»
Le groupe Bilderberg est l’une des cibles favorites d’Alex Jones, auteur, chroniqueur, acteur, producteur de TV, réalisateur de film, fameux “complotiste” et adepte de la dénonciation des complots allant de la menace d’un gouvernement mondial au montage interne (Inside Job) dans l’attaque du 11 septembre 2001 ; enfin, on notera que Jones est de tendance “paléo-conservatrice” et libertarienne (partisan de Ron Paul). Alex Jones ne cesse de traquer les réunions et les diverses initiatives de Bilderberg, depuis les années 1990, et particulièrement depuis 2001. Le projet très récent anti-Bilderberg d’Alex Jones est de monter une opération Occupy Bilderberg, chose assez aisément réalisable puisque la réunion annuelle du groupe se fait aux USA, à Chantilly (eh oui), en Virginie, à l’hôtel Marriott Washington Dulles, le 31 mai-3 juin. (Parfaite coordination avec la crise Grèce-euro.)
L’une des plus récentes annonces d’Alex Jones doit normalement semer un peu plus le désordre à l’intérieur du groupe. Développée par Paul Joseph Watson le 13 mai 2012, sur Infowars.com, il s’agit de l’information selon laquelle il (Jones) a réussi à établir un contact sûr avec “deux sources” à l’intérieur du groupe, pour avoir des informations inédites en plus des comptes-rendus qui, en général, parviennent eux-mêmes au public par des voix plus ou moins officieuses. C’est une annonce assez inhabituelle pour un journaliste qui, d’habitude, dissimule qu’il a des sources, ou ne les cite qu’après l’événement, en révélant ce que ses sources lui ont confié (mais en protégeant leur anonymat, bien sûr, comme Jones fait dans ce cas). Cette fois, c’est l’inverse, et cela ressort finalement d’une façon parfaite de la tactique de provocation au désordre de Jones ; il s’agit d’un message au Bilderberg, qui affecte le plus profond mépris pour Jones mais le lit régulièrement, que le même Jones dispose d’antennes directes dans le groupe. Cela engagera éventuellement à certaines prudences et attitudes d’autorestriction compromettant le travail du groupe, voire de méfiances internes empoisonnant ce travail, – espère Jones (et nous avec, après tout)…
«Alex Jones has developed two sources within the Bilderberg Group who have confirmed that the secretive cabal is meeting at the Westfields Marriott Washington Dulles hotel in Chantilly, Virginia from May 31st to June 3rd, with further revelations about Bilderberg’s 2012 agenda to follow. Jones said he was “contacted by somebody inside Bilderberg” two years ago and that he also developed another source intimately connected to the organization within the last week.
»The code name for the 2012 Bilderberg meeting is the “Palm Tree Conference,” the source revealed to Jones. Over the last two days, Bilderberg members have been responding to their invitations and confirming their attendance at the 2012 confab, which will definitely take place at the Westfields Marriott. When calling the hotel, invitees use the code words “Palm Tree Conference” to signal their attendance and book their room. The hotel is closed to all other guests during the Bilderberg Group meeting and has no rooms available on its website for the duration of the confab…»
Cet ensemble d’informations permet d’évaluer un désordre supplémentaire autour de l’affaire grecque. Elle alimente un courant brutal (ou plutôt contre-courant), apparu ces dernières heures, pour affirmer une position des groupes de pression et groupes d’influence du pouvoir-Système européen et “globaliste” contre la sortie de la Grèce de l’euro. (Il y a eu notamment une intervention du Luxembourgeois Juncker, président de l’Eurogroupe, contre cette hypothèse du départ de la Grèce.) Cela vient après plusieurs jours pendant lesquels le mouvement inverse avait été enregistré jusqu’au constat, hier, que la sortie de la Grèce de l’euro était de plus en plus présentée comme acquise, sinon même souhaitable. Cette attitude allait de pair avec le développement d’un jugement sévère et quelque peu méprisant pour la Grèce, selon une habitude clairement établie dans les groupes de direction européenne, ces dernières semaines, et certainement depuis les élections du 6 mai. Hier matin, le Guardian rapportait que la chose était publiquement commentée par des personnages d’habitude beaucoup plus stricts et discrets…
«This morning's early stock markets losses (see 8.05am) were partly triggered by the news that even members of the European Central Bank's governing council have started discussing the prospect of a Greek eurozone exit.
»Luc Coene, the central bank governor of Belgium, told the Financial Times yesterday that “I guess an amicable divorce – if that was ever needed – would be possible”, adding that he'd regret such a break-up. Ireland's central bank governor, Patrick Honohan, also claimed that a Greek exit from the eurozone would be “rather destabilising” but not disastrous. Honohan told a conference in the Estonian capital Tallinn this weekend that “it is not necessarily fatal but it is not attractive.”
»It's very unusual for senior members of the ECB to speculate about a member leaving the euro. Arguably it simply reflects the political reality in Greece today, where voters rejected the terms of the country's aid deal. Or is it a signal to Athens that the rest of the eurozone would be prepared to see Greece cut adrift?»
Cette introduction de nouvelles du groupe Bilderberg (via Alex Jones/Watson), qui ne figureront certainement pas en “une” du Financial Times mais qui sauront atteindre certaines oreilles (les connexions Jones-Bilderberg sont connues), ajoute à l’impression de désordre général, avec l’image de très nombreux groupes de pression et d’influence en action, la plupart plus ou moins proches du Système, et pourtant les uns et les autres avec des positions incertaines ou des positions contradictoires. Cela permet de concevoir que la crise grecque, dans sa nième phase, se développe dans une dynamique de perception qui tend à nouveau à s’étendre à l’euro, tout en alimentant un désordre général d’excellente facture… A cet égard, il faut noter que l’on est régulièrement rappelé à l’ordre, – quoique cette fois, plus que de coutume, – quand la crise grecque se réveille pour une nième éruption, pour réaliser que le crise grecque c’est d’abord et avant tout la crise de l’euro, et qu’après la Grèce d’autres pays sont en attente, selon l’excellente théorie des dominos, pour subir le même sort. L’impression contraire qui est souvent alimentée au début de la séquence crisique renvoie à l’habituelle technique de la psychologie-Système tendant à cloisonner la crise du Système et à pratiquer l’art du réductionnisme. Il s’avère finalement toujours difficile de faire croire que la crise du Système, dans sa version européenne, se résume simplement à la crise grecque. Dans tous les cas, les Bilderberg, grâce à Alex Jones et à ses complices, s’emploient eux aussi à le rappeler, renforçant un peu plus l’impression que l’évaluation de cette séquence de crise a été sous-évaluée dans sa puissance. L’intérêt de la dite séquence est que l’évolution ne dépend pas seulement, ou plus seulement, des habituelles pressions des marchés ou des régulateurs européens (qui régulent essentiellement la souveraineté nationale au moyen du diktat, au désavantage du pays concerné) ; cette fois, il y a une dynamique politique interne dépendant du principe, qui reste sacro-saint, de la démocratie. Sans doute est-ce cela qui affole les Bilderberg.
Mis en ligne le 15 mai 2012 à 15H42
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