Blair et toutes les femmes d’Henry VIII

Le sommet européen exceptionnel de Tony Blair, sommet correspondant à la présidence exceptionnelle du Britannique, se tient aujourd’hui à Hampton Court, c’est-à-dire notamment à l’ombre historique d’Henry VIII. Le Premier britannique y a fait allusion, hier devant le Parlement Européen, parlant du discours qu’il y donnait, qu’il ne voulait pas de l’importance d’un fleuve, en toute humilité: « As Henry VIII said to his wives, I won't keep you long. » Petit instant léger dans la successions habituelle de lieux communs sur la globalisation et la modernité, et dans une atmosphère plus que contrastée.

Ses amis nous avaient avertis: le Premier sera humble. L’article de l’International Herald Tribune du jourmontre bien les réactions diverses, l’incertitude, le scepticisme et peut-être l’amertume. Blair, tout en courbes rentrantes, était devenu vertueux par effacement: « Analysts said Blair was trying to show humility at a time when Europe's ideological rifts are widening. “He is trying to lower expectations ahead of the summit,” said Charles Grant, director of the Center for European Reform, a London-based think-tank. »

La couleur du jour est bien le désarroi qu’il importait de dissimuler derrière les lieux communs et une psychologie austère. Le constat est que ce désarroi a touché ceux qui, après le référendum du 29 mai, pensaient exploiter ce choc à l’avantage des thèses dites “révolutionnaires”, libérales, etc. La fin de la présidence Blair est une remise à jour des réelles conditions européennes. L’offensive libérale de l’été n’était que pure virtualisme. Elle n’a donc duré qu’un seul été.

Mis en ligne le 27 octobre 2005 à 06H08