Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
51219 Avril 2022 (06H45) – Plus la tragédie est tragique, plus notre concept de “tragédie-bouffe” se vérifie, tant notre-tragédie est accompagnée d’inimaginables discours, d’actes indestructibles, de jugements grotesques par la haine forcée ou pathologique qu’ils supposent chez les zombies-déments et prisonniers de leur couardise mis en scène dans cette grande fresque ; et tout cela faisant grossir immensément la bouffonnerie humaine qui l’accompagne ; par conséquent renforçant le côté bouffe de la “tragédie-bouffe” à mesure qu’augmente le tragique. C’est un étrange sabbat d’hérétiques ensabatés et ainsi devenus croyants d’on ne sait quoi qui défile, où folies titubantes et ivresses insensées se partagent la scène au rythme d’une tarentelle postmoderne et détournée de ses ambitions de tradition ancestrale.
Résumons-nous (soyons concrets et opérationnels)... Au plus le bloc-BAO se roule dans l’écume d’une crise nerveuse de dimension globale et astronomique en clamant sa vertu face à l’extrême monstruosité de l’Autre, – au plus, au plus nous sommes assaillis par un déluge délirant de ricanements satisfaits de certains “opérationnels”, ceux qui l’activent en s’en glorifiant parfois me semble-t-il, à propos de la méthodologie dont use le Système ; je veux dire cette façon qu’il [le Système] a, comme ferait une usine souterraine type-“Reich-millénaire” de notre postmoderne domaine des Mordor, de fabriquer les falsifications, les stratagèmes, les montages, les manipulations et les simulacres pour alimenter cette explosion en mille morceaux qu’est devenue la perception du monde à l’heure d’Ukrisis et de la postvérité.
La “dernière” en cours, je la prends comme archétype de ce phénomène dont l’accélération est démentielle et exponentielle. Il s’agit des confidences d’“officiels” US, du renseignement semble-t-il, qui vous disent que nombre de renseignements qu’ils ont “exfiltrés” ces dernières semaines, c’est du ‘bullshit’ & compagnie, fabrication, tordements des faits, essorage des réalités, teinture en divers camaïeux de la même couleur kaléidoscopique... Là-dessus, vous vous dites que c’est à partir de telles “informations” que notre-civilisation s’est vautrée et se vautre dans la honte d’une discrimination raciale, culturelle, spirituelle, artistique, de cette force aveugle que je tente péniblement de décrire !
(Tiens, pour la chronique ordinaire du NKVD postmoderne de la civilisation occidentale, on observera non sans satisfaction la nouvelle d’une nouvelle victoire, fraîche et joyeuse comme un camp de scouts, du camp des scouts du Bien : les jeunes participants russes sont exclus du Jean-Sibelius 2022 [en mai], la prestigieuse et si-honorable compétition internationale de violon. La Commission du concours a conclu que les jeunes Russes « pourraient être une menace pour “l’environnement neutre et pacifique” de la compétition », selon la terminologie en vogue du NKVD postmoderne déjà mentionné, héritée de la Tchéka par le biais du Guépéou... “Ben voyons...”, comme dirait le sinistre Mister Z.)
La courageuse et rageuse Australienne Caitlin Johnstone, qui tient sa chronique comme un soldat se tient dans sa tranchée face à l’assaut des barbares, nous instruit de cette remarquable révolution des services américanistes, lâchant leurs bobards que tout le monde dévore goulûment, puis poursuivant leur orbite jusqu’au terme et ainsi revenus au point de départ, nous annonçant, guillerets et pas mécontents d’eux-mêmes, en toute complicité avec leurs “victimes” dont on se demande si elles ne sont pas consentantes pour le repos de l’esprit : “C’est du bidon les gars, du canard crevé, du bobard à deux balles mais fort bien foutu ! Profitez-en, c’est la semaine de la farce et du bourrage ! La semaine qui lave plus blanc que le flouze blanchi au soleil des Caïmans !”... C’est certain, ils ne doutent pas que nous goberons tout cela sans un pli, – et c’est un point, qu’aborde Caitlin Johnstone, sur lequel il faudra revenir.
(Sur Caitlin, relisez ce que dit son homonyme, la formidable Diana Johnstone, sur la façon dont ‘CounterPunch’, devenu organe du NKVD postmoderne après la mort de son fondateur Alexander Cockburn, a liquidé son australienne collaboratrice, pour crime d’indépendance d’esprit et fidélité à ses engagements de combattante pour la liberté d’expression et contre les guerres sans fin du Système.)
Ainsi, profitant assez opportunément, je veux dire en opportuniste, de la dernière formule de ‘ConsortiumNews’, je reprends en les remerciant tous, Caitline et ‘ConsortiumNews’, le texte du 7 avril de la première publié sur le site du second, et prestement traduit en français moyennement classique. (Sur le même sujet, on peut lire le ‘Moon of Alabama’ [MoA] repris en traduction par le Sakerfrancophone.)
–––––––––––––––––––––––––
NBC News a publié un rapport citant plusieurs responsables américains anonymes, intitulé avec humour :
« Rompant avec la pratique courante, les États-Unis utilisent les renseignements pour mener une guerre de l’information avec la Russie, même lorsque les renseignements ne sont pas authentifiés ».
Les responsables affirment que l'administration Biden a rapidement diffusé des « renseignements » sur les plans de Moscou en Ukraine qui sont « peu fiables » ou « basés davantage sur des analyses que sur des preuves tangibles » ou même tout simplement faux, afin de mener une guerre de l'information contre le président russe Vladimir Poutine.
Le rapport indique qu'à cette fin, le gouvernement américain a délibérément diffusé des allégations fausses ou mal étayées sur des attaques imminentes à l'arme chimique, sur les projets russes d'orchestrer une attaque sous fausse bannière dans le Donbass pour justifier une invasion, sur les conseillers de Poutine qui l'ont mal informé et sur la recherche de la Russie fournitures d'armes en provenance de Chine.
Extrait, c'est moi qui souligne :
« C'était une affirmation accrocheuse qui a fait la une des journaux du monde entier : des responsables américains ont déclaré qu'ils avaient des indications suggérant que la Russie se préparait à utiliser des agents chimiques en Ukraine.
Le président Joe Biden l’a dit plus tard publiquement. Mais trois responsables américains ont déclaré cette semaine à NBC News qu'il n'y avait aucune preuve que la Russie ait amené des armes chimiques près de l'Ukraine. Ils ont déclaré que les États-Unis avaient publié les informations pour dissuader la Russie d'utiliser les munitions interdites.
C'est l'un des nombreux exemples de la rupture de l'administration Biden avec un précédent récent en déployant des renseignements déclassifiés dans le cadre d'une guerre de l'information contre la Russie. L'administration l'a fait même lorsque les renseignements n'étaient pas solides comme le roc, ont déclaré des responsables, pour maintenir l'équilibre du président russe Vladimir Poutine. »
Alors, ils ont menti. Ils peuvent soutenir qu'ils ont menti pour une noble raison, mais ils ont menti. Ils ont sciemment fait circuler des informations qu'ils n'avaient aucune raison de croire vraies, et ce mensonge a été amplifié par tous les médias les plus influents du monde occidental.
Un autre exemple de l'administration Biden publiant un faux récit dans le cadre de sa “guerre de l'information” :
« De même, une accusation selon laquelle la Russie s'est tournée vers la Chine pour une aide militaire potentielle ne s’appuyait pas sur des preuves tangibles, ont déclaré un responsable européen et deux responsables américains.
Les responsables américains ont déclaré qu'il n'y avait aucune indication que la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie . L'administration Biden a lancé cela comme un avertissement à la Chine de ne pas le faire, ont-ils déclaré. »
Sur l'affirmation de l’empire la semaine dernière selon laquelle Poutine est induit en erreur par ses conseillers parce qu'ils ont peur de lui dire la vérité, NBC rapporte que cette évaluation « n'était pas concluante, – basée davantage sur une analyse que sur des preuves tangibles »
Je m'étais moquée de ce communiqué de presse ridicule de la CIA lorsqu'il a été publié sans critique déguisé en un reportage de dernière minute par le New York Times.
Nous nous sommes également amusés avec l'étrange imitation d'Alex Jones par le porte-parole du département d'État Ned Price en février, où il a affirmé à tort que la Russie était sur le point de publier une vidéo “sous faux drapeau” utilisant des “acteurs de crise” pour justifier son invasion.
D'autres montages du gouvernement américain discutés dans le rapport de NBC étaient moins gentillets :
« Dans une autre révélation, des responsables américains ont déclaré qu'une des raisons de ne pas fournir à l'Ukraine des avions de chasse MiG est que les renseignements ont montré que la Russie considérerait cette décision comme une escalade. »
C'était vrai, mais c’était également vrai pour les missiles Stinger, que l’administration Biden a fournis , ont déclaré deux responsables américains, ajoutant que l'administration avait déclassifié les informations MiG pour renforcer l'argument de ne pas les fournir à l'Ukraine. »
Ainsi, l'administration Biden savait qu'elle envoyait des armes à l'Ukraine qui seraient perçues par une superpuissance nucléaire comme une escalade provocatrice, les a envoyées quand même, puis a menti à ce sujet. Frais, frais, frais.
Ce rapport de NBC confirme les rumeurs que nous entendons depuis des mois. Le marchand de guerre professionnel Max Boot a déclaré vie le think tank du Council on Foreign Relations en février que l'administration Biden avait inauguré « une nouvelle ère d'opérations d’information » avec des communiqués de renseignements conçus non pas pour dire la vérité mais pour influencer les décisions de Poutine. L'ancien chef du MI6, John Sawers, a déclaré au ‘think tank’ The Atlantic Council en février que les publications de “renseignements” de l’administration Biden étaient davantage basées sur une ambiance générale que sur des renseignements réels et étaient conçues pour manipuler plutôt que pour informer.
Et au cas où vous vous poseriez la question, non, NBC ne s'est pas contenté de publier une fuite majeure de lanceurs d’alerte au sein du gouvernement américain, exposant courageusement les mensonges des puissants avec l'aide de la presse libre. L'un des auteurs de l'article est Ken Dilanian, qui en 2014 s'est révélé littéralement comme un correspondant de la CIA tout en écrivant pour le Los Angeles Times . Si vous voyez le nom de Dilanian dans une signature, vous pouvez être certain que vous lisez exactement ce que les dirigeants de l'empire américain veulent que vous lisiez.
Alors pourquoi nous disent-ils tout cela maintenant ? Le gouvernement américain n'a-t-il pas peur de perdre la confiance du public en admettant qu'il ment continuellement sur son conflit international le plus médiatisé ? Et s'il s’agit d’une “guerre de l'information” conçue pour « entrer dans la tête de Poutine » comme le prétendent les sources de NBC, le rapporter ouvertement par la presse grand public n’irait-il pas complètement à l’encontre de l'objectif ?
Eh bien, la réponse à ces questions nous fait entrer dans un domaine où les choses deviennent vraiment effrayantes. Je veux bien entendre les commentaires et les théories de chacun sur la question, mais pour autant que je sache, la seule raison pour laquelle le gouvernement américain divulguerait cette histoire au public est qu'il veut que le grand public soit “informé”. Et la seule raison plausible à laquelle je peux penser pour qu’ils veuillent que le public soit “informé”, c'est qu'ils sont convaincus que le public consentira au fait avéré qu’on lui mente.
Pour avoir une meilleure idée de ce que je veux dire, il est utile de regarder la version télévisée de ce rapport dans lequel Dilanian et la présentatrice de NBC, Alison Morris, s'enthousiasment pour le fait qu'il est brillant et merveilleux que l'administration Biden utilise ces tactiques de guerre psychologique pour déranger l'esprit de Poutine :
Le message qu'un téléspectateur NBC endoctriné obtiendra en regardant ce segment est : “N'est-ce pas génial ? Notre président réussit tous ces coups d'échecs 3D sympas pour battre Poutine, et nous en faisons en quelque sorte partie !”
Il est évident depuis longtemps que l'empire américain s’emploie à renforcer le contrôle narratif pour renforcer sa domination hégémonique sur la planète via la censure d’internet, la propagande, la manipulation des algorithmes de Silicon Valley et la banalisation de la persécution des journalistes. Nous sommes peut-être maintenant simplement au stade du contrôle narratif impérial où ils peuvent commencer à fabriquer ouvertement le consentement du public à mentir pour le propre bien du public.
Tout comme la campagne de diffamation contre Julian Assange a formé les libéraux traditionnels à défendre le droit de leur gouvernement à leur dissimuler de sinistres secrets, nous pouvons maintenant envisager le stade de l'avancement du contrôle narratif où les libéraux traditionnels sont formés pour défendre le droit de leur gouvernement à leur mentir.
Les États-Unis intensifient les agressions de guerre froide contre la Russie et la Chine, dans une tentative désespérée d’assurer l’hégémonie unipolaire. La guerre psychologique joue traditionnellement un rôle majeur dans les manœuvres de la guerre froide en raison de l'incapacité d'agresser de manière plus ouverte des ennemis dotés d'armes nucléaires. Alors, ce serait certainement le moment d'amener les “penseurs” des deux principales factions politiques américaines à encourager fanatiquement les manipulations de guerre psychologique de leur gouvernement.
Un simple coup d'œil sur Internet à ce que disent les libéraux traditionnels à propos de ce rapport de la NBC montre que c'est bien ce qui se passe. Dans les cercles libéraux, il semble y avoir une large acceptation du fait que le gouvernement le plus puissant du monde utilise les institutions médiatiques les plus puissantes du monde pour mentir au public à des fins stratégiques. Si cela continue d'être accepté, cela facilitera grandement les choses pour les gestionnaires de l'empire à l'avenir.