Bolton parle-t-il pour Cheney ?

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Un signe de l’importance qu’il faut notamment accorder au commentaire de John Bolton dans le Financial Times du 31 juillet se trouve dans ce commentaire de Jim Lobe, le 2 août sur son site LobLog.com, sur le commentaire de Bolton ; et, aussi, importance confirmée par la reprise de cette même réaction de Lobe par Steven C. Clemons, ce même 2 août, sur son site TheWashingtonNote.com (Clemons : «Jim Lobe has written a terrific response to the stridently arrogant op-ed, “Britain Cannot Have Two Best Friends,” by John Bolton in yesterday's Financial Times»)

Dans les deux cas, on remarque deux choses :

• D’une part, le texte de Bolton est condamné comme extrêmement excessif, grossier, etc. ; «stridently arrogant», écrit Clemons, «truly unbelievably arrogant and threatening», écrit Lobe. Or, le texte de Bolton, par rapport aux us et coutumes du personnage, nous a paru au contraire modéré dans la forme (même si radical dans le fond, mais là rien d’étonnant). Ce que dit Bolton de menaçant vis-à-vis des Britanniques, les hypothèses qu’il évoque de pertes de souveraineté (dans le cadre de l’UE), de mises en cause des sièges au Conseil de Sécurité du Royaume-Uni (et de la France) sont monnaie courante dans les relations officieuses USA-UK et relèvent plus des menaces et avertissements implicites bien réels des USA contre le Royaume-Uni que d’excès absurdes d’un Bolton trop allumé. Cette interprétation Lobe-Clemons un peu excessive du texte de Bolton montre que celui-ci a été ressenti comme une manœuvre politique significative.

• D’autre part, Bolton est considéré comme parlant au nom de Cheney plutôt que parlant en franc-tireur. Cette interprétation élargit le propos et justifie l’importance qu’on lui accorde, d’autant qu’elle est complétée par le message de Murdoch (Stelzer). Il est évident que le Royaume Uni de Gordon Brown va être l’objet de pressions et de manœuvres vicieuses du clan Cheney. Pour être diminué dans son influence, Cheney n’en a pas moins les mains libres pour agir, comme c’est désormais l’habitude dans un gouvernement qui n’est plus tenu par aucune autorité et où tous les groupes jouent leur jeu sans aucune entrave. (Cela est confirmé par l’autonomie d’action du groupe opposé à Cheney, avec Gates et l’U.S. Navy, comme le montre l’aventure du “porte-avions volant”, où la Navy a dégarni de sa propre autorité son dispositif dans le Golfe pour rendre tout à fait improbable une attaque contre l’Iran.)


Mis en ligne le 5 août 2007 à 08H41