Bonne année au “groupe pionnier”

Tradition… Chirac fait ses bons vœux au corps diplomatique demain et tout le monde est aux aguets. On attend, dans le discours du président, l’annonce d’initiatives sur la relance des institutions européennes qu'il nous promet depuis quelques temps. On parle d’une proposition de type “groupe pionnier” (souvent présenté aussi comme “noyau dur”). On écarte d’ores et déjà toute idée de mise en œuvre partielle du traité, considérée comme politiquement risquée.

Parmi les possibilités envisagées : le renforcement de la gouvernance économique de la zone euro, qui pourrait devenir un “groupe pionnier” de la construction européenne ou des initiatives sur des thèmes concrets (une action en matière d’immigration, une action en matière d’extension du champ d’action extérieur de l’UE). Dans tout cela, rien n’est nécessairement exclusif. Des initiatives peuvent s’ajouter ou pas les unes aux autres.

Hum hum… La question est bien : vont-ils sortir du train-train? Quelque chose sur la zone euro, c’est tomber de Charybde en Scylla, parce qu’il y aura vite foule (avec l’entrée des nouveaux pays de l’UE dans l’euro) : le “groupe pionnier”, ce sera plutôt celui des pays non euros. Quant aux autres possibilités évoquées, on y trouve le goût un peu mâchonné de la sauce filandreuse habituelle aux matières européennes.

Un seul domaine peut éveiller l’intérêt et redonner quelque vigueur à la chose européenne : la défense. Là où tout marche bien au niveau européen et ne demande qu’à avancer plus encore, — le seul domaine européen à se trouver dans cette situation, — là où se traitent les matières essentielles. Il reste aux Français à proposer “leur” Saint-Malo, comme les Britanniques avaient fait en décembre 1998 (déclaration franco-britannique de Saint-Malo).

A demain, donc, histoire de voir.

Mis en ligne le 9 janvier 2006 à 16H38