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3208• Encore une gâterie de ce Système « fluide qui a en son centre l'inamovible dieu argent ». • Comment l’exécrable Boris Johnson, dont l’action en Ukraine pour torpiller toute la possibilité d’accord entre Kiev et Moscou (en avril 2022) l’a distingué parmi les plus néfaste, s’est transformé en un courageux Boris Johnson qui s’élève contre l’effondrement de la liberté d’expression en Angleterre. • « Une Grande-Bretagne libre, qui a mis plus de 1 000 ans à se développer, est devenue en moins de 2 mois un État policier stalinien », dit un commentateur.
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D’abord, avant de dire directement quelques mots sur l’article de Boris Jonson dans le ‘Daily Mail’, – mais Johnson en dit évidemment plus dans son article, c’est pour cela qu’il est écrit ! – je cite Emiliano Calemma, dans ‘destra it’ (‘euro-synergies.hautefront.com’), dans son article « Tradition et modernité. Au commencement était le sang ». Cela est pour mieux offrir une définition de ce problème qui fait que dans un cas nous dénonçons avec force l’action de Johnson et son bla-bla subversif, dans l’autre nous apprécions pour une grande part ce que nous dit Boris et la logique constructive qu’il sollicite.
« Et le signe le plus distinctif de cette folie générale, où rien n'a de substance et où toutes les formes sont en constante mutation, est le fait que ceux qui croient encore à la terre, au peuple et à la tradition peuvent, d'une certaine manière, être aidés par les hommes politiques qui sont censés les représenter [mais rejettent absolument, condamnent même ces valeurs]. C'est un autre aspect de cette lecture sociale complexe.
» Dans ce tourbillon constant de politiciens, de partis et de leurs slogans, le gagnant est toujours le système. Un système fluide qui a en son centre l'inamovible dieu argent, et tout autour une pléthore de galaxies formées par des groupes plus ou moins influents qui œuvrent pour que l'idéal métamorphique abstrait l'emporte sur les piliers de la tradition. »
Pour autant, nous ne croyons pas que « le gagnant est toujours le système ». Sa fluidité effectivement, sa croyance aveugle en la seule puissance (surpuissance enfantée par l’hubris et débouchant sur l’autodestruction) sans se préoccuper de l’absence de sens de cette dynamique, font qu’ils ne distinguent pas ses opposants et ses adversaires, ou plutôt qu’il les unit malgré leur différence pour devenir peu à peu « l’ennemi principal » de tous. Ainsi, ils privent de cohérence ceux qui se font ses plus puissants amis dans certaines circonstances, pour les laisser devenir des adversaires redoutables dans une autre occasion (tout cela dans la fluidité, rien n’est fixé, sauf peut-être les véritables opposants au Système, les intraitables adversaires qui le traitent en ennemi irrémédiable comme Rome traitait Carthage [« Systemo Delenda est »]).
La fluidité-Système appliquée au plus clown d’entre tous ? Qui parmi les dissidents et les non-conformistes n’a maudit Boris Johnson et son nihilisme anglo-saxon lorsqu’il est intervenu en avril 2022 pour bloquer et saboter les négociations sur le point de se faire entre Russes et Ukrainiens, – lesquelles nous auraient évité cette guerre sans fin et la dévastation humaine et environnementale de l’Ukraine ? Qui, parmi les mêmes, n’applaudirait pas avec plus ou moins de chaleur cet article qui sonne comme le glas de la magnifique identité anglaise construite depuis 1066 et durant un millénaire ? C’est comme l’écrit Vince Coyner dans un texte plein de tristesse, de nostalgie et de colère, – tout en rappelant les responsabilités du parti coinservateur dont Boris Johnson faut partie:
« Si les conservateurs sont responsables de l’immigration débridée des quinze dernières années, les élections de juillet, qui ont porté le parti travailliste au pouvoir, ont représenté un pas en avant dans la transformation de la Grande-Bretagne en tyrannie. Une Grande-Bretagne libre, qui a mis plus de 1 000 ans à se développer, est devenue en moins de deux mois un État policier stalinien. »
Et C.K. Chesterton de pleurer avec une rage visionnaire, à l’intention de « ceux qui ont cru et qui ont vu ».
« Tout sera nié. Tout deviendra un credo. C'est une attitude raisonnable que de nier l'existence des pierres sur la route ; ce sera un dogme religieux que de l'affirmer. C'est une thèse rationnelle de penser que nous vivons tous dans un rêve ; ce sera un exemple de sagesse mystique d'affirmer que nous sommes tous éveillés [‘Woke’ ?]. Nous allumerons des feux pour témoigner que deux et deux font quatre. Nous tirerons l'épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. Nous défendrons non seulement les incroyables vertus et sagesses de la vie humaine, mais aussi quelque chose d'encore plus incroyable : cet univers immense et impossible qui nous regarde droit dans les yeux. Nous nous battrons pour les merveilles visibles comme si elles étaient invisibles. Nous regarderons l'herbe et les cieux impossibles avec un étrange courage. Nous ferons partie de ceux qui ont vu et qui ont cru ». (Gilbert Keith Chesterton)
Maintenant, la plume à Boris Johnson, en date du 23 août 2024.
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Pour la première fois, je commence à m’inquiéter sérieusement de la liberté d’expression dans ce pays.
Je ne parle pas seulement de la liberté cruciale pour les gens de dire des choses qu’ils croient honnêtement être vraies. Je veux parler de la liberté de dire des choses qui sont en fait vraies, mais que le gouvernement travailliste a décidé de ne plus accepter.
Permettez-moi de donner un exemple. Nous avons un problème avec des bandes criminelles qui, depuis des années, font traverser la Manche à des migrants dans de petites embarcations. Cette pratique est dangereuse et plusieurs centaines de personnes – dont des enfants – se sont noyées.
La vue de ces embarcations a mis en colère l’opinion publique britannique. Ils ne comprennent pas pourquoi il n’est pas possible de mettre fin à ce commerce de vies humaines.
Ils ne comprennent pas pourquoi les forces frontalières britanniques semblent avoir abandonné toute tentative de protéger les frontières du Royaume-Uni et passent leur temps à pousser ces canots pneumatiques et ces coracles jusqu’à nos côtes.
Personne ne sait qui sont ces passagers, ni d’où ils viennent, ni quelles sont leurs intentions une fois arrivés au Royaume-Uni, et pourtant ils arrivent par dizaines de milliers. Toute cette farce semble tourner en dérision l’État britannique et notre capacité à contrôler nos frontières.
La majorité des gens veulent que les gangs de passeurs soient démantelés et qu’il y ait un moyen pratique de dissuader les jeunes hommes – principalement les jeunes hommes – de faire le voyage. C’est pourquoi il était si important que nous disposions enfin d’un plan – le partenariat économique et migratoire pour le Rwanda – qui, avec plus de temps, aurait incontestablement fonctionné.
Comme je l’ai dit à Douvres en avril 2022, il allait toujours être difficile à mettre en œuvre. J’avais prédit qu’il ferait l’objet d’une opposition farouche de la part des avocats de gauche – Keir Starmer en est un excellent exemple – qui sont si présents dans le monde du droit de l’immigration.
L’opposition était en effet concertée, mais nous aurions fini par la surmonter (tout comme nous avons obtenu le Brexit, contre une opposition très similaire).
Avant même que le plan pour le Rwanda n’entre en vigueur, sa simple perspective avait un effet dissuasif sur les gangs, les migrants potentiels choisissant l’Irlande, par exemple, plutôt que le Royaume-Uni.
De nombreux autres pays ont commencé à suivre le modèle britannique, choisissant de frustrer les passeurs en envoyant leurs victimes dans des pays tiers pour qu’elles y soient traitées.
C’était le bon plan, et aujourd’hui encore, c’est le bon plan. Regardez la Manche ces dernières semaines : près de 6 000 arrivées depuis l’élection et, certains jours, des chiffres presque records. Mais Starmer a supprimé le Rwanda et n’a rien mis à la place.
Loin de dissuader les gangs, les travaillistes ont annoncé une amnistie pour 100 000 d’entre eux qui allaient être expulsés, de sorte qu’ils vont maintenant demander l’asile au Royaume-Uni et, inévitablement, y vivre.
Au lieu de s’attaquer au problème, ils semblent vouloir changer le langage que nous utilisons pour en discuter, de sorte que nous ne devrions plus parler du trafic transmanche comme d’une migration « illégale », mais seulement comme d’une migration « irrégulière ».
Keir Starmer et Yvette Cooper ressemblent de plus en plus aux deux policiers néerlandais homosexuels du sketch Harry et Paul, qui se félicitent d’avoir réduit la criminalité à Amsterdam en légalisant les cambriolages.
En fait, ce serait comique si ce n’était pas si grave.
Ces gangs sont cruels. Ils se moquent de la vie humaine. Il faut leur dire la vérité : ce qu’ils font est contraire à la loi, et il en va de même pour les personnes qui font appel à leurs services.
Nous ne devons pas mâcher nos mots.
Il est illégal de venir dans ce pays sans autorisation, tout comme il est illégal de dépasser la durée de validité de son visa ou de contracter un mariage fictif.
Il est illégal pour ces personnes de monter sur des bateaux en France et d’essayer de contourner les procédures d’immigration britanniques. Dire le contraire est une insulte aux nombreuses personnes qui font ce qu’il faut, qui remplissent des formulaires, qui font la queue devant les ambassades britanniques dans le monde entier et qui utilisent les nombreuses voies sûres et légales de ce pays pour venir ici.
Personne ne peut dire que ce pays n’a pas été généreux, sous le gouvernement conservateur, envers ceux qui fuyaient les persécutions dans le monde. Voyez l’ampleur de l’accueil que les Britanniques ont réservé ces dernières années à ceux qui fuyaient Hong Kong, l’Afghanistan et l’Ukraine.
Il est aujourd’hui grotesque de dire à ces immigrants légaux – qui ont fait ce qu’il fallait – qu’ils sont mis dans le même sac que ceux qui enfreignent la loi. C’est un désastre moral et politique, car cela ne fera qu’encourager les préjugés aveugles à l’encontre de tous les immigrants, légaux ou non.
Il s’agit également d’un abus de langage. Autant dire que les voleurs à l’étalage ne sont plus coupables de vol mais d’achats « irréguliers » et que les personnes ivres au volant sont coupables de conduite « irrégulière ».
Le gouvernement travailliste occulte délibérément la différence entre le bien et le mal, à des fins politiques – parce qu’il a abandonné la tentative de contrôler l’immigration illégale.
Il est étonnant de constater, ces derniers jours, la rapidité avec laquelle les principales chaînes de télévision – et de nombreux journaux – ont adopté ce diktat bizarre du Labspeak. C’est comme si ce pays se transformait en Corée du Nord.
La BBC, Sky, Channel 4, tous qualifient désormais le commerce transmanche d’« irrégulier » plutôt que d’« illégal » – même si la loi reste inchangée. Où tout cela va-t-il s’arrêter ?
Une fois qu’un mot est désapprouvé, surtout dans un contexte sensible comme celui de l’immigration, il devient de plus en plus difficile de l’utiliser. On peut imaginer qu’à un moment donné, très bientôt, il sera activement désapprouvé de qualifier ces activités d’« illégales », même si elles le sont manifestement. L’expression même d’« immigration illégale » semble sur le point d’entrer dans le lexique des propos incendiaires – du genre de ceux qui peuvent aujourd’hui vous conduire en prison.
Bien sûr, il était juste de punir les émeutiers, après les effroyables agressions à l’arme blanche à Southport. Tous les émeutiers, tous ceux qui se sont livrés à des actes de violence, tous ceux qui ont endommagé des biens, tous ceux-là ont mérité de se voir appliquer la loi dans toute sa rigueur.
D’autre part, certaines personnes ont été condamnées à des peines privatives de liberté pour avoir publié sur les médias sociaux des commentaires qu’elles croyaient – à l’époque – véridiques. Certaines d’entre elles semblent avoir été des personnes sans aucun antécédent criminel. Est-ce bien raisonnable ?
Dans ce pays, nous sommes fiers de notre liberté d’expression. Nous montrons du doigt – à juste titre – les régimes qui suppriment cette liberté. Nous pensons que nous sommes parmi les grands champions mondiaux du droit de dire ce que l’on pense, ce droit qui est le fondement de la créativité et du progrès.
Or, nous sommes en train de perdre cette réputation, sous la houlette de Starmer, dans le monde entier. Des gouvernements rivaux constatent que des Britanniques ordinaires sont emprisonnés pour un tweet erroné, tandis que des criminels graves et violents sont libérés plus tôt que prévu.
L’ironie n’est pas perdue, croyez-moi, dans des endroits comme la Russie de Poutine.
Il semble que nous entrions dans un nouveau monde en dents de scie, où les gens peuvent être emprisonnés pour avoir dit sur X – anciennement Twitter – quelque chose qu’ils croient être vrai, alors que le gouvernement travailliste veut que nous commencions collectivement à dire des choses sur l’immigration illégale que nous savons tous être fausses.
Bienvenue dans la Grande-Bretagne de Starmer, jumelée avec le ‘1984’ d’Orwell.