Brown soutiendrait une attaque US contre l’Iran, — mais quelle attaque?

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Deux articles successifs du Telegraph (Daily et Sunday) présentent une position secrète de Gordon Brown vis-à-vis d’une possible attaque de l’Iran par les USA. Les articles sont d’hier et d’aujourd’hui. Quoiqu’ils soient présentés tous deux, par leurs titres, comme un soutien actif de Brown à la politique de GW Bush, ils apparaissent surtout comme une mise au point tendant à relativiser ce soutien à et à le lier à des conditions très strictes. Plusieurs points peuvent être mis en évidence.

• D’une façon générale, l’attaque qui est ici utilisée comme hypothèse confirme totalement l’interprétation de Seymour Hersh selon laquelle on est passé d’une riposte massive, de type stratégique, contre les installations nucléaires et le régime, à une riposte “tactique”, ponctuelle et limitée. «After talks with President George W Bush in July, Mr Brown left US officials with the belief that Britain was ''on board'' for a military response — but only if Iran was proved to be behind a big militant attack or another stunt similar to the kidnapping in March of British sailors. […] Mr Brown made clear to Mr Bush that he would not support a campaign to destroy Iran's nuclear programme and bring about regime change in Teheran.»

• En conséquence, le soutien britannique serait seulement opérationnel et n’aurait pas de dimension politique. (Les US auraient besoin de l’aide de certains éléments britanniques, notamment leurs capacités anti-mines dans le Golfe.) Il s’agirait d’une opération qui devrait être décrite comme une opération contre-terroriste, très localisée, très limitée, lée à des attaques claires et documentée des Iraniens contre des forces UK et US en Irak. «After talks with President George W Bush in July, Mr Brown left US officials with the belief that Britain was ''on board'' for a military response — but only if Iran was proved to be behind a big militant attack or another stunt similar to the kidnapping in March of British sailors. […] Vincent Cannistraro, a former White House intelligence chief in close contact with senior Pentagon officials, said: “The British understand there's a possible need to strike — not strategic bombing of nuclear sites but facilities in Iran in support of Iraqi elements. This understanding was reached shortly after Brown took office.”» «[Cannistrato] said: “The British Government is in accord with plans to launch limited strikes on facilities inside Iran, on the basis of counter-terrorism.”»

• Il n’empêche que la situation serait encore risquée, notamment à cause de l’utilisation que la faction Cheney pourrait faire de cette attaque. «Some British military and intelligence figures fear that any endorsement of US plans, however hypothetical, will only embolden the White House faction, led by Vice-President Dick Cheney, which wants major bombing of Iran's nuclear facilities.» La situation serait alors différente, dans l’esprit, de ce qui a été présenté jusqu’alors. Les Britanniques refuseraient l’idée qu’une telle attaque tactique limitée ne serve qu’à donner un prétexte, après une riposte irakienne, à une attaque stratégique massive come l’Iran.

• Brzezinki a résumé la nouvelle situation, en soulignant implicitement la position en pleine dégradation des USA, passant d’un rôle offensif ambitieux à une position défensive tactique limitée, et plutôt liée à la situation infernale en Irak: «Zbigniew Brzezinski, the national security adviser to former President Carter, said last week the Bush plan was to depict any air strike on Iran as “responding to what is an intolerable situation. This time, unlike the attack in Iraq, we're going to play the victim.”»


Mis en ligne le 8 octobre 2007 à 16H26