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434Patrick Buchanan, républicain de toujours, “paléo-conservateur” anti-guerre mais pro-américaniste, défenseur de la Grande République et pourfendeur du soi-disant Empire américaniste, — Buchanan, donc, est rendu fou de colère par le climat washingtonien et sa décadence accélérée. «Quel spectacle l’Amérique en guerre montre au monde !», s’exclame-t-il dans une de ses plus récentes (le 3 octobre) chroniques. (Ou encore : «Is this how the great republic fights and wins its wars?»)
Son interprétation historique va loin, au-delà des océans, puisqu’il a choisi le titre de : «American Dien Bien Phu?» Sa comparaison avec la IVème République et la chute de l’Indochine française est à la fois imagée, approximative, furieuse et pourtant avec quelque chose de la vérité pour ce qui concerne le climat des choses.
Parmi les références qui alimentent sa fureur, le récent State of Denial de Bob Woodward :
«Among the more important revelations, however, is an unstated one. So badly are things going in Iraq that men who once had influence over U.S. war policy feel compelled to cut loose of that policy and of the policymakers: Bush, Dick Cheney, Rumsfeld and Rice. This book exposes their fear that America may be losing the war — and their determination to swim clear of culpability before the ship goes down.
»Of significant interest is the comment of Gen. Abizaid, Centcom commander, to two friends from Vietnam days: ''We've got to get the (expletive) out of here,'' meaning out of Iraq.
»Asked by his friends about his victory strategy, Abizaid replied, “That's not my job.” A jolting comment indeed from the general who is to lead us to victory.
»Unlike history, Woodward's books are fast-paced, frothy reads that reward his sources by heroizing them and paint those who decline to confess to Bob as obtuse, oblivious to what's going on. In earlier books, when things appeared to be going well in Iraq and Afghanistan, this White House collaborated, and was rewarded. Almost all emerged as sagacious and strong. This time, Woodward met with closed doors.
»Understandably, for things are not going well in Afghanistan or Iraq, though we do not need another book to tell us that. The question that needs answering is: What do we do now?
(…)
»France's defeat at Dien Bien Phu in Indochina lead to a second war of national liberation in Algeria, the fall of the Fourth Republic and the call for Gen. de Gaulle to assume power. The general did, and he rang down the curtain on the French Empire.
»Are we facing an American Dien Bien Phu?»
Non, pas celle-là… En fait, la bonne question que Buchanan aurait dû poser est plutôt celle-ci : avons-nous un général de Gaulle en réserve? Et, au-delà, pour poursuivre le sujet et en arriver à l’essentiel : l’Amérique est-elle capable de subir un Dien Bien-phu sans trépasser elle-même? La question n’est pas celle de la défaite mais de la capacité de supporter la défaite. Pour la France, la réponse a été donnée au long des siècles de son Histoire. Pour l’Amérique, la question est pleine d’une angoisse terrible et douloureuse.
Mis en ligne le 7 octobre 2006 à 12H31