By George (et Tony), Dieu est avec nous

Ce n’est pas une surprise mais c’est tout de même instructif, lorsque le détail vous en est donné : le véritable planificateur des attaques contre l’Afghanistan et l’Irak, c’est Dieu. (Cela dit, on s’interroge aussitôt et en passant, mais non sans une très réelle inquiétude: Dieu est-il si bon planificateur?) On trouve des détails de cette intéressante affaire notamment dans deux articles du 7 octobre du Guardian et de l’Independent, avec les confidences de l’ancien ministre des affaires étrangères palestinien Nabil Shaath, qui seront diffusées à partir de lundi sur la BBC.

Que se passe-t-il ? Pas de surprise. C’est Dieu, directement, qui a indiqué à GW ce qu’il convenait de faire en Afghanistan, en Irak, en Palestine (et sans doute pourrions-nous ajouter: “et ainsi de suite”). Comme l’écrit The Independent : « In the programme ‘Elusive Peace: Israel and the Arabs’, which starts on Monday [10 October], the former Palestinian foreign minister Nabil Shaath says Mr Bush told him and Mahmoud Abbas, former prime minister and now Palestinian President: “I'm driven with a mission from God. God would tell me, ‘George, go and fight those terrorists in Afghanistan.’ And I did, and then God would tell me, ‘George go and end the tyranny in Iraq,’ and I did.” And “now again”, Mr Bush is quoted as telling the two, “I feel God's words coming to me: ‘Go get the Palestinians their state and get the Israelis their security, and get peace in the Middle East.’ And by God, I'm gonna do it.” »

Le Guardian rappelle un intéressant détail, en corrélation avec les révélations de Shaath: « Religion also surfaced as an issue when Mr Bush and Tony Blair were reported to have prayed together in 2002 at his ranch at Crawford, Texas — the summit at which the invasion of Iraq was agreed in principle. Mr Blair has consistently refused to admit or deny the claim. »

Tout cela ne fait que confirmer tout ce qui se dit et se chuchote autour des pensées anglo-saxonnes de GW Bush et, accessoirement, de Tony Blair. Dieu est incontestablement de la partie. Nous ignorons s’il faut en être rassurés, s’il faut se laisser aller au sarcasme, s’il faut alarmer les gardiens de la foi sécularisée, — mais avançons cette remarque en attendant, que toute cette médiocre histoire nous en dit plus sur les dirigeants anglo-saxons et le niveau de l’élite occidentale que sur Dieu Lui-même. (Nous en savons plus sur GW et sur Tony Blair, dont les personnalités nous sont de plus en plus transparentes, que sur les desseins de Dieu, qui restent impénétrables, — car, pourquoi diable [oups! Pardon] avoir choisi de laisser parler une telle bande en Son nom?)

Mis en ligne le 8 octobre 2005 à 11H40