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14 février 2003 — Le projet de retrait des forces américaines des engagements extérieurs importants datant de la Guerre froide, se précise, avec un témoignage de Rumsfeld, le secrétaire à la défense, sur le sujet, le 13 février. Il s’agit principalement de deux zones :
• L’Europe, avec un contingent déployé de 76.000 hommes (chiffre donné par Rumsfeld hier matin, assez étonnant, qui suppose que des retraits subreptices ont déjà eu lieu).
• La Corée du Sud, avec un contingent déployé de 37.000 hommes.
On a commencé à parler de ce retrait, mi-officiellement, au séminaire de la Werkunde, le week-end dernier, en toile de fond des affrontements entre Rumsfeld et quelques Européens. L’attitude US est très ambiguë : les retraits sont présentés comme des mesures techniques, sans rapport avec telle ou telle querelle (celle des USA avec les Allemands). Pourtant, certaines parmi les premières appréciations évoquaient la possibilité de retraits en représailles directes du comportement allemand (anti-guerre). Le 10 février, le Scotsman écrivait :
« The United States, infuriated by the German government’s latest efforts to stall any war, is talking privately of removing its bases from German soil to a more ''friendly'' country, such as Poland.
» With over 100,000 men stationed at 95 sites, including the headquarters of the US military’s European forces, such a move would represent a staggering economic as well as diplomatic blow to Berlin. »
D’autre part, depuis la mi-janvier, des indications directes parlent de mouvements importants sur les routes allemandes et belges de forces US vers des embarquements portuaires. Il s’agit du IX Corps de l’U.S. Army, sans doute redéployé dans le Golfe ; mais la forme des déplacements, l’évacuation des dépôts de munitions et de logistique, font croire de façon unanime que ces forces partent pour ne plus revenir.
Du côté sud-coréen, l’idée d’un retrait est précisément envisagée depuis près de deux mois, et là aussi pour des raisons politiques autant que stratégiques. La réalité est que l’argument technique ne date pas d’hier, comme il est dit ici et là de façon révélatrice ; il date de la fin de la Guerre froide. L’argument politique, lui, est tout récent : la prise de distance avec la Corée du Sud, la brouille avec l’Allemagne. A cause de cette chronologie, on avancera que l’argument politique est déterminant, contredisant la version officielle.
Quoiqu’on en veuille et dise, ce à quoi l’on assiste est l’esquisse et la préparation d’un vaste mouvement de retrait de l’Amérique. Le remplacement des forces déployées à demeure par des contingents à stationnement épisodique est techniquement acceptable et politiquement significatif. Il sera plus facile à tel ou tel pays-hôte de signifier un jour aux USA que la présence de leurs forces est indésirable. Jim Lobe, qui écrivait le mois dernier à propos d’un retour à l’isolationnisme dans le cas sud-coréen, a sans doute raison pour l’ensemble du mouvement.
Ci-dessous, un texte de Defense News, par William Matthewsw, présente le témoignage de Rumsfeld sur cette question, au Congrès le 13 février 2003.
The U.S. Defense Department is pondering reductions to the large, long-standing deployments of troops to Europe and South Korea, Defense Secretary Donald Rumsfeld told the Senate Armed Services Committee Feb. 13.
Republicans on the committee applauded the news, saying large overseas deployments are costly and no longer consistent with the threats the United States faces.
At present, there are about 247,000 U.S. troops stationed in 130 foreign countries. Rumsfeld said studies are now under way on whether to reduce the number of troops stationed in Germany and South Korea. There are 71,000 U.S. troops in Germany and 37,000 in South Korea.
Rumsfeld said the Defense Department is considering moving some of those based in Germany to Italy, but has encountered objections from the Austrian government, which does not want U.S. forces moving through Austria by rail. Troops and equipment might have to be moved to Italy by sea or sent by rail through other countries, he said.
“It is quite clear to me” that the deployments to South Korea should be reviewed, Rumsfeld said in response to a question from Sen. Susan Collins, R-Maine. South Korean officials want that too, he said.
Rumsfeld said he would like to move some U.S. troops away from the demilitarized zone that separates South Korea from North Korea. Instead, U.S. troops might be concentrated in an “air hub” and a “sea hub” from which they could deploy quickly. And some troops could come home, he said.
“More formal discussions” with the South Korean government about U.S. troop deployments are expected to begin soon, Rumsfeld said. A new president, Roh Moo-hyun, takes office in Seoul Feb. 25.
Sen. Jeff Sessions, R-Ala., chairman of the Senate Armed Services airland subcommittee, said he and 13 other Republicans senators sent Rumsfeld a letter stating it is “past time to evaluate our base structure and forces forward deployed in Europe.”
Sessions said that changes in the threat and “threat directions” since the end of the Cold War in 1989 raise questions about the need to keep so many U.S. troops permanently in Europe.
Talk of reducing the number of troops stationed overseas comes as Germany voices strong opposition to U.S. policies that may lead to war against Iraq, and anti-American sentiment rises in South Korea.
Nonetheless, Rumsfeld said the United States must be sensitive to the economic impact that could come from closing overseas bases.
[Notre recommandation est que ce texte doit être lu avec la mention classique à l'esprit, — “Disclaimer: In accordance with 17 U.S.C. 107, this material is distributed without profit or payment to those who have expressed a prior interest in receiving this information for non-profit research and educational purposes only.”.]