Bye bye, BMDE?

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Les Russes ont été très rapides à saluer la chute du gouvernement Topolanek, en Tchèque, comme l’acte de décès catégorique du système BMDE (anti-missiles en Europe). Pour eux, le gouvernement qui va succéder à l’équipe démissionnaire sera à majorité sociale-démocrate, avec le soutien du parti communiste, et répudiera absolument tous les plans de déploiement du système (station radar en Tchéquie).

Martin Sieff, qui fait un rapport pour UPI sur la question, ce 26 mars 2009, rapporte notamment les déclarations de Rogozine, l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, faites à l’agence tchèque CTK.

«Dmitri Rogozin, Russia's ambassador to NATO, was quoted by the official Czech news agency CTK as saying Topolanek's fall had caused an “insurmountable problem” for the BMD radar- and missile-bases plan. He welcomed the anticipated formation of a new government led by the Social Democrats and backed by the Czech Communist Party as being likely to be much more favorable to Russia.

»“The forces that have removed Topolanek's government categorically stand up against the stationing of a radar on Czech soil. However, without the radar, the U.S. missiles in Poland would be blind,” Rogozin said, according to the CTK report.»

Martin Sieff rapporte les conditions de la chute de Topolanek, les perspectives politiques probables, avec des élections législatives anticipées, et la place importante que l’affaire du BMDE tient dans tout cela.

«Topolanek supported the plan to build the radar base in his country. He led an unlikely and unstable coalition of the Civic Democrats, the Christian Democrats and the Greens. But on Tuesday, his government fell in a no-confidence vote in the Czech Parliament by the narrow margin of 101 votes against the government to 96 in support of it. Opposition criticism of the BMD radar-base project was a major issue in the vote.

»The deal to build the base was only signed on July 8, 2008, by U.S. Secretary of State Condoleezza Rice and Czech Foreign Minister Karel Schwarzenberg. Tuesday's vote was the first time a government in Prague had been toppled by a vote in Parliament since the Czech Republic and Slovakia became independent, separate states in 1993.

»The Social Democrats, who have consistently fiercely opposed the BMD radar-base plan, look likely to win any new parliamentary elections. They enjoyed sweeping successes in local elections and elections for the Senate, the upper house of the Czech Parliament, last fall.»

Dans de telles conditions, la position de l’administration Obama dans cette affaire, qui était de ménager un retrait discret du projet BMDE, sous tel ou tel argument technique, se transformera nécessairement en une attitude de “laisser faire”. La crise est de toutes les façons là pour jouer son rôle. Au cours d’un séminaire sur la défense anti-missile, il y a quatre jours à Washington, divers représentants de l’administration sont venus annoncer au monde industriel et de la communication intéressé par cette affaire qu’il fallait s’attendre à de très fortes réductions budgétaires. Dans de telles conditions, bien entendu, on voit mal, par exemple mais exemple significatif, l’administration Obama entreprendre une croisade en Europe pour trouver un pays-substitut parmi les braves pays d’Europe de l’Est pour remplacer un désistement quasi-certain de la Tchéquie.

C’est un cas révélateur, qui montre le rythme des affaires internationales sous la pression de la crise et la dissolution ultra-rapide de la politique de sécurité nationale fondée sur le virtualisme de l’administration Bush. Même l’approche mesurée de l’administration Obama pour “gérer” ce repli d’une façon acceptable pour l’arrogance américaniste et pour la réduction de la résistance des divers lobbies washingtoniens est mise à mal. La pression des événements demande plus qu’une “gestion” prudente.

Pour le reste, l’état d’esprit américaniste ne peut s’empêcher de montrer l’amertume des illusions défaites et du virtualisme mis à mal, comme on le voit avec le dernier paragraphe du rapport de Martin Sieff. Pourtant, Sieff est un commentateur sérieux; mais le virtualisme et le nihilisme stupide de l’américanisme, ainsi que le sens du devoir, restent d’un attrait incontestable… Aussi Sieff termine-t-il son commentaire, dans le genre “vous ne pourrez pas dire que nous ne vous avions pas avertis”, avec des accents de Munich-1938: «The bottom line, however, is that if Iran ever fires one or more nuclear-armed ICBMs at New York, Washington or any other major urban target on the U.S. Eastern Seaboard, there won't be any GBIs based in Central Europe that can be fired to intercept them.» En un sens, une défaite de la civilisation la chute de Topolanek.


Mis en ligne le 27 mars 2009 à 07H22