Bye bye, Bolton

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Après tout, avec Bolton, il suffit de renverser les titres (celui-ci après notre «Bolton, bye bye» du 11 novembre). La prétention de GW de conserver Bolton comme ambassadeur US à l’ONU, sa tentative de faire passer sa confirmation avec le 109ème Congrès républicain dans ses dernières semaines, avant l’arrivée du nouveau Congrès démocrate (1er janvier 2007), étaient plutôt dérisoires. Sur Bolton, les démocrates avaient fait comprendre qu'ils ne céderaient pas, et même certains républicains : il s’agissait bien autant de vindicte personnelle que de politique, tant l’ambassadeur US à l’ONU s’est fait d’ennemis acharnés parmi ses adversaires politiques, et aussi un nombre non négligeable parmi ses amis politiques.

Personne ne le pleure. Bolton, c’est la caricature de l’extrémiste, le radical, le type même de neocon que “vous aimeriez pouvoir haïr”. C’est fait. Tout le monde peut le haïr. L’éditorial du Guardian résume le sentiment (en mettant justement l’accent sur l’aspect physique de la violence de Bolton, qui avait son rôle dans les négociations et les rencontres diplomatiques : «Few tears for the great intimidator», titre le Guardian, ce qui est exactement le cas : Bolton s’appuyait sur des arguments de pression et d’intimidation physique).

«Outside the depleted ranks of America's neoconservatives, few tears are likely to be shed over John Bolton's resignation as US ambassador to the United Nations. Mr Bolton's political fate was effectively sealed, like that of Donald Rumsfeld at the Pentagon, when the Republicans suffered their crippling defeat in the Congressional elections last month: two senior administration figures who were closely associated with the multiple disasters of the Iraq war have now happily paid the price.

»Mr Bolton was a polarising figure who intimidated others to support his hawkish views. But his influence went far beyond Baghdad and preceded the fall of Saddam Hussein. His blunt speaking and abrasive manner were harnessed to a visceral hostility to multilateral institutions and agreements he saw as inhibiting America's pursuit of its own vital interests. This dictated his obstructive approach to the international criminal court, the very embodiment of multilateralism. To Chris Patten, he was the “Pavarotti of neoconservatism; his views have taken the roof off chancelleries around the globe”.

»Bolton's disdainful excesses helped America's worst enemies, such as the North Korean propagandists who called him “human scum”. He was wrong to scorn European diplomatic efforts to curb Iran's nuclear ambitions. When this diehard unilateralist arrived at the UN in March 2005 it was utterly at odds with the pledge that after Iraq, the US would hold a “conversation” with the rest of the world, not a monologue. John Kerry, the 2004 Democratic candidate, was right to say that sending Mr Bolton to Turtle Bay was “the most inexplicable appointment the president could make to represent the US to the world community”.

Le départ de Bolton n’a pas de signification politique particulière. Il confirme l’affaiblissement de la présidence après les élections du 7 novembre, ce qui était évident dès le départ de Rumsfeld. Par contre, il n’indique nullement que l’évidente prépondérance du Congrès démocrate se traduira en faits politiques de grande portée. Alors que l’arrivée de Bolton à l’ONU était un fait politique notable, son départ est un épiphénomène de la crise washingtonienne. Les temps ont changé, en encore plus chaotiques.


Mis en ligne le 5 décembre 2006 à 09H39