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1063Le 18 mai 2002
D'abord, nous devons des excuses à nos lecteurs. Notre serveur a été attaqué par un hacker hier, ce qui a conduit à la mise hors-service temporaire des sites administrés par lui, et, par conséquent, l'absence de dedefensa.org pendant vingt-quatre heures.
Cet incident nous a d'autant plus préoccupés que notre impression est forte, aujourd'hui, d'entrer dans une nouvelle étape de la crise générale. Le centre en est Washington. Le scandale déclenché par les révélations sur l'attitude de l'administration GW avant l'attaque 9/11 prend désormais des proportions de crise. Certains, comme Mark Lawson, dans le Guardian (ah, la presse anglaise, on ne dira jamais ce que nous devons à sa tradition de liberté), commencent à envisager les chances de survie politique du président GW Bush. En effet, les spéculations commencent à toucher le domaine du quand, plutôt que celui du si : "combien de temps GW tiendra-t-il" ?, et non plus "GW tiendra-t-il" ? Au bout de cette logique, les chroniqueurs vont commencer à penser aux plus graves perspectives, comme c'est l'habitude dans ces périodes tension. Le climat est aujourd'hui en train de changer.
De nombreux facteurs font penser que la crise, cette fois, pourrait être grave. Le plus important, à notre sens, c'est le virage de la presse washingtonienne, passant de l'alignement complet à la critique furieuse — fureur qui sera d'autant plus grande chez certains que l'alignement a été servile. (Voir notre texte de commentaire de ce jour.)
GW est-il coupable ? Qu'a-t-il fait ? A notre sens, ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est le mouvement qui semble apparu et en cours d'accélération de déconstruction de l'architecture virtualiste construite par l'administration GW à partir de 9/11, avec l'aide de tous les centres de pouvoir US (y compris la presse). Cette architecture est celle de la guerre éternelle, celle des USA au-dessus du reste du monde et échappant à ses lois, celle d'une population américaine mise en position de répondre à un devoir contraint et extravagant d'alignement et de patriotisme, celle du devoir de révérence du reste du monde à l'égard des USA. Comme on voit, l'architecture vaut (valait ?) aussi bien pour nous que pour eux. Si cette architecture virtualiste s'effondre vraiment, il faut s'attendre à un enchaînement d'événements extraordinaires.
Extraordinaire, — le qualificatif vaut sans aucun doute pour ce début de siècle.