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810En plus du flot d’armes, de drogue et de violences entre les USA et le Mexique, les affirmations et accusations peu ordinaires au niveau officiel commencent à être dites et diffusées entre les deux pays. Il s’agit dans ce cas du président mexicain Calderon, qui fait une déclaration, retransmise en vidéo par RAW Story le 4 avril 2009, mettant en cause des complicités par corruption au niveau d’“officiels US” dans le trafic de drogue.
«The President of Mexico has an unfortunate message for Americans still ignorant of the Drug War's cold realities: Some of your politicians are involved.
»Yes folks, it is long-past time to start thinking about alternative strategies for combating both the harmful effects of drug addiction and the deadly effects of forcing an economy outside of the law.
»“It is impossible to pass tons of drugs and cocaine to U.S. without some great complicity of some American authorities,” said Mexican President Felipe Calderone. “There is traffic in Mexico because there is corruption in Mexico. And that is true. But with the same argument, if there is traffic in United States, it is because there is some corruption in United States.”»
D’une certaine façon, on pourrait avancer que les déclarations peu ordinaires d’Hillary Clinton à Mexico le 25 mars 2009 ont ouvert la boîte de Pandore. On peut raisonnablement spéculer que Calderon n’aurait pas fait de telles déclarations si, avant lui, Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat, n’avait pas admis la responsabilité manifeste des USA dans la “guerre des cartels”, à cause de la consommation de drogue aux USA certes, mais aussi à cause du trafic d’armes US vers le Mexique pour l’armement des cartels.
Calderon fait un pas de plus. Il met en cause la corruption de certaines personnalités et officiels US, – ce qui amène d’ailleurs nombre de messages de lecteurs suivant cette nouvelle, qui rappellent les hypothèses et affirmations de nombreuses implications US dans les trafics de drogue, notamment avec les soupçons contre la CIA depuis des décennies (avec l’affaire des contras et l’Irangate dans les années 1980), avec les soupçons contre l’ancien leader de la majorité républicaine à la Chambre des Représentants Tom DeLay, contre la famille Bush et ainsi de suite.
Il est évidemment très intéressant que de telles accusations, directement ou indirectement, commencent à affleurer, sinon implicitement à apparaître dans le discours officiel. On peut classer l’affaire dans la rubrique “scandale dans la famille”, dont Calderon fait partie par cousinage à peine éloigné, comme tout président mexicain, – mais lui particulièrement, notons-le. Nous renforçons notre jugement déjà dit à l’occasion de la “sortie” d’Hillary Clinton sur la responsabilité US: Calderon doit se sentir en position extrêmement fragile pour se laisser aller à de telles allusions qui tendent à transférer les responsabilités de la situation mexicaine vers les USA, allusion qui sont largement documentées par ailleurs dans la presse “dissidente” US (celle qui ne suit pas la ligne officielle) et chez divers auteurs de la même veine. Les loups ne se mangent pas entre eux, – quoique la comparaison et l’image soient bien injustes pour le noble animal, – mais ils commencent à se grignoter sévère.
Mis en ligne le 6 avril 2009 à 06H01