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614522 mars 2023 (16H35) – « C’est une histoire de tous les jours », comme disait la chanson des jours heureux. Mais le considérable Dario Moreno parlait d’amour tandis qu’avec Tucker Carlson nous sommes en plein dans le temps de la Fin des Temps. L’histoire choisie et développée ci-dessous vous raconte les tentatives infâmes de l’odieux Carlson d’interviewer l’inqualifiable Vladimir Poutine, l’héroïque défense de la liberté par la NSA qui vous pique tous vos courriels, et le courageux exemple de solidarité professionnelle et de défense de la liberté d’expression de la presseSystème pour l’un des siens qui n’est pas vraiment-Système.
L’auteur(e) s’appelle Anya Parampil, citoyenne américaine dont le père est d’origine indienne (des Indes, pas des peaux-rouges). Elle a travaillé pour RT-America, qu’elle a quittée après que les USA ait appliqué à ce réseau le traitement que ce réseau était bruyamet accusé d’appliquer. Entretemps, elle était devenue collaboratrice du site ‘the Grayzone’, excellent site dissident.
Tout cela l’avait conduit à rencontrer Carlson, à être mise au courant de son projet poutinien sans être sollicitée de le favoriser, puis à songer à intervenir lorsqu’elle avait rencontré le vice-ministre russe des affaires étrangères Riabkov, lors d’une réunion du Mouvement des non-Alignés à Caracas. Ainsi et assez involontairement, je veux dire sans préméditation ni tentative subversive, elle avait suggéré à Carlson de contacter Riabkov pour arranger cette rencontre poutinienne. A partir de là, intervention de la NSA, courriers détournés, communication interrompues, Carlson mis sur écoutes et ainsi de suite... Vous comprenez que l’interview n’a jamais eu lieu, d’autant qu’entretemps, ‘Ukrisis’ a pris ses aises depuis le 24 février 2023.
Bref, tout cela n’est pas très original, sauf qu’il est terrible d’être conduit à dire que “tout cela n’est pas très original”. Nous vivons dans l’illégalité la plus complète des organismes d’État, dans la violation constante des droits civiques et des libertés fondamentales, et vous vous dites, – oui, c’est vrai tous comptes faits, “tout cela n’est pas très original”. Il est effectivement terrible d’en arriver là.
Ce qui, peut-être, m’a le plus choqué, c’est la description du comportement des collègues de Carlson ; y compris ceux de FoxNews d’ailleurs, qui se conduisent comme les autres. Je ne crois pas une seconde que ce soit de la jalousie professionnelle ; c’est un mélange de sottise, d’aveuglement, et de trouille absolument incommensurable devant un comportement idéologique aussi “déviant”.
L’état de la presseSystème, – qu’on m’excuse si j’utilise cette expression qui n’est évidemment pas de l’auteure, cela facilite le travail et la compréhension, – est absolument terrifiant. Cela crée une espèce d’atmosphère incroyable, entre l’anesthésie générale pour imbéciles décérébrées et la séance dans une fumerie d’opium pour imbéciles anesthésiés. Face à cela, Carlson est une sorte de phénomène de foire, pour parvenir à dire ce qu’il dit, à tenir ses 3-4 millions de téléspectateurs chaque soir, – ce qui, à mon avis, est évidemment la seule raison pour laquelle il est toujours en place. Je pense que l’une de ses armes principales est son rire : écoutez le rire de Carlson durant cette interview du 10 mars, d’où Paramil a sorti certaines de ses informations, – et nous-mêmes, ce rire énorme, rabelaisien, d’un pur ‘gringo’ qui a compris certaines choses de la France.
(Arès tout, il y a un contexte canadien à cette interview et il y est question du Québec et de la langue française.)
On voit bien, à la description de certaines situations, que celle de Carlson (sa situation) ne tient qu’à un fil, qu’il représente à la fois une puissance incroyable et un défi phénoménal, qui le rendent à la fois dévastateur et très vulnérable. Carlson, pur produit de l’américanisme en un sens, par son sens (justement) de la communication, en est devenu par on ne sait quel trajet étrange son adversaire le plus terrible, brandissant contre l’américanisme son arme la plus terrible : le règne de la quantité.
Ce contexte général vous fait comprendre aussi bien la terrible crise que subissent la presse en général, la communication, l’information, jusqu’à la création de ce mortel simulacre où s’est enfermé le Système ; et d’autre part le poids redoutable qu’un seul homme, s’il se trouve dans la position adéquate avec les talents qui comptent, peut tenir. Carlson a déjà dit que la politique ne l’intéressait pas. Moi, je crois que, si la politique n’a pas raison de lui, elle finira par s’intéresser à lui d’une façon très active.
On verra bien, et salut tout le monde ; voyez les aventures de Carlson et de la NSA, contées par Anya Parampil, sur ‘Grayzone’ le 20 mars 2023.
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Tucker Carlson a accusé la NSA d'avoir espionné ses communications personnelles lorsqu'il a tenté d'organiser une interview avec le président russe Vladimir Poutine. Je peux corroborer son histoire.
Le 10 mars, l'animateur de Fox News Tucker Carlson a déclaré au podcast Full Send que le gouvernement américain avait « pénétré dans [ses] SMS » au cours de l'été 2021, quelques mois avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Carlson a affirmé que l'espionnage avait eu lieu alors qu'il préparait un voyage en Russie, où il espérait enregistrer une conversation avec le président du pays. Carlson a déclaré avoir appris l'existence de cette surveillance après qu'une source du gouvernement américain lui ait donné rendez-vous à Washington et ait évoqué des informations que seule une personne ayant accès à ses messages textuels privés aurait pu connaître.
« Cette personne a dit quelque chose comme “Est-ce que vous préparez un voyage pour aller voir Poutine ? C'était l'été précédant le début de la guerre. J'ai répond à peu près, “Comment pouvez-vous savoir cela ? Je n'en ai parlé à personne”.
» J'étais intimidé. Je suis gêné de l'admettre, mais cela m'a complètement effrayé. »
L'interview de Carlson avec Full Send n'était pas la première fois qu'il parlait publiquement de la surveillance de ses communications privées par la NSA. Le 28 juin 2021, Carlson avait ouvert son émission de prime time sur Fox News par un monologue accusant l'administration Biden d'espionner son équipe, révélant qu'un dénonciateur de la NSA l’avait contacté et « nous avait répété des informations sur un sujet sur lequel nous travaillons et qui ne pouvaient provenir que directement de mes textes et de mes courriels ». À l'époque, il n'a pas divulgué de détails spécifiques sur l'article en question.
« La NSA avait saisi ces informations à notre insu et l’avait fait pour des raisons politiques,[a déclaré l'animateur de Tucker Carlson Tonight]. Ma source m’informa que l’administration Biden prévoyait de divulguer ses textes privés dans le but de torpiller cette émission ».
Les collègues de Carlson à la Fox ont soigneusement ignoré ses allégations, tandis que d’autres médias de la presseSystème se sont moqués de l’animateur pour avoir rendu l’information publique. Le mois suivant, lorsque des responsables anonymes de la NSA ont annoncé qu'un examen interne de l'agence n'avait trouvé « aucune preuve » à l'appui des affirmations de Carlson, la presseSystème les a pris au mot.
Cependant, au milieu des dénégations de la NSA, un rapport a fait surface qui semblait soutenir directement le récit de Carlson. Le 7 juillet, un “scoop” d'Axios citait des fonctionnaires américains anonymes accusant l'animateur de Fox d'avoir
« parlé à des intermédiaires du Kremlin basés aux États-Unis pour organiser une interview avec Vladimir Poutine peu de temps avant qu'il n'accuse la National Security Agency de l'espionner ».
Bien que les responsables gouvernementaux à l'origine de cette histoire restent anonymes, je peux confirmer l'identité d'au moins l'un des « intermédiaires du Kremlin basés aux Etats-Unis » en question.
Il s'agit de moi. Ils ont menti.
En avril 2021, Tucker Carlson m'a dit qu'il essayait d'obtenir une interview avec le président russe Vladimir Poutine, mais qu'il se heurtait sans cesse à des obstacles. Bien que Tucker sache que j'avais déjà travaillé comme présentateur et correspondant pour la chaîne d'information RT America, financée par le gouvernement russe, à Washington DC, il ne m'a pas demandé mon aide. En fait, je ne crois pas qu'il ait même envisagé que je puisse l'aider à organiser l'interview de quelque manière que ce soit.
Quoi qu'il en soit, j'ai tenté d'aider Tucker à obtenir l'interview par l'intermédiaire d'un contact haut placé du gouvernement russe. Ironiquement, ce contact n'avait pas été établi lors de mon passage à RT America, mais dans le cadre de mon travail de correspondant pour The Grayzone, le média en ligne qui m'emploie depuis le début de l'année 2019. Grayzone est totalement indépendant et n'est pas lié à la Russie ou à tout autre gouvernement, financièrement ou autrement.
En juillet 2019, je me suis rendu à Caracas, au Venezuela, pour couvrir une réunion diplomatique de haut niveau du Mouvement des non-alignés. Pendant mon séjour à Caracas, j'ai rencontré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Riabkov, et je l'ai interviewé pour la chaîne YouTube de Grayzone. (Bon nombre des prédictions de M. Riabkov, notamment que le dollar américain perdrait bientôt son importance dans l'économie mondiale, se réalisent actuellement en conséquence directe des sanctions américaines et européennes imposées en réponse à la guerre en Ukraine).
Ayant trouvé ses idées sur les relations internationales extrêmement pertinentes pour ma couverture du monde multipolaire émergent, j'ai maintenu un contact occasionnel avec Riabkov par courrier électronique dans les mois qui ont suivi notre discussion. Lorsque Tucker m'a dit qu'il espérait organiser une interview avec Poutine, j'ai proposé de le mettre en contact avec Riabkov.
J'avais rencontré Tucker en juillet 2018, lorsque nous avions tous deux couvert le sommet très attendu du président Trump avec son homologue russe à Helsinki, en Finlande. Bien que Tucker ait été dépêché dans la capitale finlandaise pour une interview avec Trump, j'ai personnellement toujours pensé qu'une conversation bien plus intéressante aurait résulté d'un échange entre lui et Poutine (qui a plutôt été laissé à une rencontre prévisiblement hostile et largement oubliable avec Chris Wallace, à l'époque de Fox, aujourd'hui à CNN).
Lorsque Tucker a exprimé son désir d'interviewer Poutine trois ans plus tard, je me suis porté volontaire pour le mettre en contact avec Riabkov par courrier électronique afin qu'ils puissent discuter de son projet de visite en Russie. Je m'attendais à rédiger un courriel de présentation de base, à recevoir un “merci” standard des deux parties et à laisser l'équipe de Tucker gérer la communication à partir de là.
Tucker et Riabkov ont tous deux répondu à mon message initial dans les heures qui ont suivi. Pourtant, leur échange numérique a pris une tournure inexplicable.
Dans la soirée du 16 avril 2021, j'ai envoyé un bref courriel présentant Riabkov à Tucker. Tucker a répondu dans les minutes qui ont suivi, informant Riabkov qu'il prévoyait d'enregistrer des émissions en Russie au cours de l'été de cette année-là. Un peu plus de cinq heures plus tard, Riabkov a répondu qu'il serait heureux de parler avec Tucker et a proposé des créneaux horaires pour un appel téléphonique la semaine suivante.
J'ai pensé que mon rôle était terminé. Pourtant, le 20 avril, j'ai reçu un courriel de suivi de la part de Riabkov.
« Étrangement, je ne peux pas lui envoyer directement mon message disant mon intérêt pour un entretien avec M. Carlson. J'ai essayé deux fois sans succès... Pourriez-vous relayer mon message ? ».
Sur le moment, je n'ai pas vraiment réfléchi à la question. Je pensais que le service de messagerie de Tucker, qui était différent du mien, avait peut-être envoyé la note dans les spams, ou que j'avais mal saisi une adresse électronique. Rétrospectivement, cependant, j'aurais dû me méfier. Tucker et Riabkov avaient tous deux reçu mon message initial et y avaient répondu, ce qui signifie que leurs adresses respectives avaient été correctement saisies dans le fil de discussion. De plus, l'e-mail de Riabkov à Tucker n'était pas envoyé en spam, – il n'arrivait pas du tout à destination.
L'erreur de communication numérique entre Riabkov et Tucker n'était pas un événement isolé. Des semaines plus tard, le 25 mai, j'ai reçu un message de l'équipe de Riabkov expliquant que Tucker n'avait pas répondu à un autre courriel. Ils m'ont gentiment demandé de demander à Tucker s'il avait reçu leur message. Une fois de plus, il ne l'avait pas reçu.
Environ un mois plus tard, Tucker m'a informé qu'une source au sein de la NSA l'avait contacté pour l'avertir que le gouvernement américain avait eu vent de ses efforts pour interviewer Poutine en espionnant ses communications électroniques. Tucker a rendu cette histoire publique le 28 juin. Comme déjà vu, pratiquement tous les journalistes de la presseSystème, y compris ceux de Fox, ont fait confiance aux dénégations du gouvernement américain plutôt que de soutenir l'un des leurs.
Il y a trois points que je dois souligner ici. Premièrement, il est tout à fait normal et courant pour les journalistes d'entretenir des contacts avec des sources gouvernementales de haut niveau, qu'elles soient nationales ou non. Deuxièmement, il est également normal et habituel pour les journalistes de partager ces contacts avec des collègues et des amis de confiance. Troisièmement : à l'époque, je croyais sincèrement qu'une interview Tucker-Poutine nous aurait rapprochés de la paix. Au lieu de cela, nous sommes actuellement au bord de la guerre nucléaire.
Oh, et le quatrième point obligatoire : je ne suis absolument pas un agent ou une “intermédiaire” du Kremlin. Je n'ai aucune relation avec le Kremlin et je n'ai accepté aucun soutien financier de la part d'un État ou d'une organisation parrainée par un État depuis mon départ de RT America en décembre 2018. Même à ce moment-là, ma “relation” avec le gouvernement russe était totalement transparente. Quelqu'un suggérerait-il que les citoyens américains ou britanniques employés par Al Jazeera, par exemple, sont des représentants de l'émir du Qatar ? J'ai travaillé pour RT America parce que ce réseau m'a donné l'occasion de couvrir les actions de mon propre pays, à l'intérieur et à l'extérieur, d'un point de vue que les réseaux nationaux, gérés par des entreprises, n'auraient jamais autorisé. Lorsque cette réalité a changé (paradoxalement grâce à l'ingérence du gouvernement américain, et non russe), je suis parti, – mais c'est une autre histoire.
En vérité, même mon prénom “russe” est simplement dû au fait que mon père indien-américain et ma mère américaine n'ont pas pu se mettre d'accord sur un autre nom pour m’appeler. Alors pourquoi les sources du gouvernement américain m’ont-elles qualifiée d’intermédiaire du Kremlin ? Ont-elles des preuves pour m’accuser formellement de l'être ? Ou ont-elles simplement déversé cette information sur un journaliste d'Axios sans poser de questions, sans même lui donner mon nom ?
En mars 2021, Dominion Voting Systems a intenté une action en diffamation de 1,6 milliard de dollars contre Fox News au motif qu'elle a subi des dommages financiers à la suite de la couverture de l'élection présidentielle de 2020 par la chaîne. Bien que Tucker ne soit pas cité dans le procès, un juge a autorisé l'année dernière Dominion à saisir les messages textuels privés de l'animateur de Fox. En l'espace de quelques mois, le contenu des messages personnels de Tucker Carlson s'est retrouvé dans les pages du Washington Post.
Curieusement, la couverture des messages privés de M. Carlson s'est jusqu'à présent concentrée sur un seul commentaire qu'il a fait à propos de l'ancien président Trump, – et non sur Dominion Voting Systems. Au début du mois, les médias de la presseSystème se sont emparés d'un texte datant de janvier 2021 que l'animateur de Fox avait envoyé à l'un de ses producteurs et dans lequel il affirmait détester « passionnément » l'ancien président. Cette histoire représente une tentative évidente de creuser un fossé entre Carlson et Trump juste avant que la saison des élections présidentielles de 2024 ne s'accélère officiellement.
La question de savoir si de telles tactiques parviendront à saper la relation entre Carlson et Trump est une question à laquelle eux seuls peuvent répondre. Il convient toutefois de noter que Carlson a constamment tenté de réorienter Trump vers son programme ‘America First’ tout au long de la période où ce dernier était à la Maison Blanche, en utilisant son émission pour offrir des critiques de principe sur la décision de l'ancien président de bombarder la Syrie, d'intensifier les opérations de changement de régime contre le Venezuela et d'assassiner le général de division iranien Qasem Soleimani. En juin 2019, Carlson a personnellement persuadé Trump de rejeter l'avis de son équipe de sécurité nationale et de choisir de ne pas exercer de représailles contre l'Iran suite à sa décision d'abattre un drone américain qui avait violé son espace aérien souverain. L'action de l'animateur de Fox a non seulement permis d'éviter une frappe militaire américaine mortelle contre l'Iran, mais aussi une guerre régionale potentielle.
Pour tous ceux qui privilégient la paix et l'engagement diplomatique par rapport au conflit militaire, l'influence de Carlson sur Trump, – et sur le public américain, d'ailleurs, – doit être considérée comme positive. C'est peut-être la raison pour laquelle la presseSystème, y compris ses collègues de Fox, a refusé de dénoncer publiquement le ciblage sélectif de Tucker par le gouvernement américain. Après tout, à l'exception d'une poignée d'animateurs de Fox News qui ont tenté de copier son style anti-interventionniste, les médias-Système sont pratiquement au même diapason lorsqu'il s'agit d'inciter à la poursuite de l'implication des États-Unis dans le conflit ukrainien.
Tucker est de loin la personnalité médiatique américaine la plus populaire à dénoncer constamment l'escalade de Washington dans la bataille en Ukraine, à évoquer la réalité imminente de la troisième guerre mondiale et à tirer la sonnette d'alarme sur la menace d'une guerre nucléaire mondiale. Comme si de telles positions ne menaçaient pas déjà suffisamment les forces puissantes, en décembre dernier, il a même consacré une longue émission à l'enquête sur l'assassinat du président John F. Kennedy, révélant qu'une source ayant une « connaissance directe » d'informations classifiées lui avait dit que la CIA avait en fait joué un rôle dans l'assassinat.
Bien que la campagne pour la cancellation de Tucker soit largement centrée en termes de guerres culturelles et de débat partisan sur les événements du 6 janvier, elle est essentiellement menée par des interventionnistes néoconservateurs cherchant à museler le plus grand ennemi de l'Uniparti favorable à la guerre. Si le procès de Dominion réussit à mettre Fox en faillite, ou même à faire de Tucker le bouc émissaire de la chaîne, il aura réussi à punir le principal opposant des médias à l'escalade de la guerre par procuration en Ukraine.
Ce qui nous ramène à la question suivante : pourquoi des sources du gouvernement américain m'ont-elles qualifié d’« intermédiaire du Kremlin » alors que je fournissais à un “journaliste” des informations sur les textes privés de Tucker en juillet 2021 ? La réponse est simple : Les fonctionnaires américains ont utilisé ma simple existence, par le biais d’insinuations, pour suggérer que Tucker était impliqué avec des agents du Kremlin. En sapant sa crédibilité, ils ont voulu invalider sa personnalité et, par extension, ses positions anti-guerre.
Au-delà de la menace financière qu'il fait peser sur Fox, le procès intenté par Dominion vise également à discréditer Tucker. Au-delà de la politique, il s'agit d'une menace majeure pour le premier amendement.
Qu'est-ce que le fait qu'une entreprise puisse poursuivre un média pour une couverture critique, alléguer un préjudice financier et avoir accès aux textes privés d'un journaliste dit d'une société qui prétend valoriser la liberté de la presse ? Si Dominion est capable de cibler une entreprise aussi puissante que Fox de cette manière, qu'est-ce que cela signifie pour ceux d'entre nous qui contestent les intérêts des entreprises et des gouvernements dans les médias indépendants ? Pourquoi les journalistes ne sont-ils pas plus nombreux à poser ces questions ?
Enfin, si la presseSystème obsédée par Fox est vraiment si soucieuse de tenir les journalistes responsables d'avoir « sciemment menti » au public, ce ne sont pas les tromperies délibérées qui manquent. Après tout, cette semaine marque le vingtième anniversaire du lancement de la campagne militaire américaine en Irak, une guerre catastrophique qui a été directement rendue possible par les mensonges que ses plus ardents défenseurs dans la presse répètent encore aujourd'hui.