Cerise sur le gâteau BMDE : divergences entre GW (dur) et Gates (un peu moins dur)

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Les chroniqueurs se sont donc mis à l’œuvre pour scruter ce qu’on peut retirer d’assuré dans la position US dans la question des anti-missiles BMDE. Au lieu d’y trouver une clarification, ils ont plutôt constaté une complication de plus. Bien entendu, il s’agit de la situation intérieure US, au cœur de l’administration GW.

Le Washington Post du 24 octobre nous instruit de la chose, sous le titre plein de promesse de «Administration Diverges on Missile Defense»:

»President Bush said yesterday that a missile defense system is urgently needed in Europe to guard against a possible attack on U.S. allies by Iran, while Defense Secretary Robert M. Gates suggested that the United States could delay activating such a system until there is “definitive proof” of such a threat.

»The seemingly contrasting messages came as the Bush administration grappled with continuing Russian protests over Washington's plan to deploy elements of a missile defense system in Eastern Europe. The Kremlin considers the program a potential threat to its own nuclear deterrent and has sought to play down any threat from Iran.

»Both Bush and Gates affirmed that they want to proceed with deployment of the system, including 10 antimissile interceptors in Poland and a radar-tracking facility in the Czech Republic projected for completion in 2012. Bush cited Iran's development of ballistic missiles that could strike Israel and Turkey, and said Tehran is also developing missiles that could strike NATO countries.

»“The need for missile defense in Europe is real, and I believe it's urgent,” Bush said in his remarks at the National Defense University. “Today,” he added, “we have no way to defend Europe against the emerging Iranian threat, so we must deploy a missile defense system there that can.”

»At a separate appearance in Prague, Gates suggested that Russian concerns could be allayed by delaying operation of the Eastern European system until the Iranian missile threat to Europe materialized. “We have not fully developed this proposal,” Gates said, “but the idea was we would go forward with the negotiations, we would complete the negotiations, we would develop the sites, build the sites, but perhaps would delay activating them until there was concrete proof of the threat from Iran.”

»White House officials said that there was no daylight between Bush and Gates, saying that Gates is committed to the system but is looking for ways to address the Russian objections. White House spokesman Gordon Johndroe said there is no doubt that “the program will go forward.”»

Quelques commentaires ne sont peut-être pas superflus.

• En substance, l’opposition est rhétorique plutôt que substantielle, même marginalement. On peut dire effectivement que «there is no daylight between Bush and Gates» (pas la place pour un papier de cigarettes entre les opinions des deux). Cela, notamment, doit laisser à penser beaucoup sur la substance de la proposition US, pour en revenir à l’idée fondamentale qu’une mécanique est en route et que personne ne l’arrêtera. Bush l’interprète en mode imperioso et fortissimo, Gates en mode pacato et moderato. Répartition des tâches, style différent mais partition similaire.

Il n’empêche, ces deux approches voulues par les circonstances correspondent également à deux tempéraments, à deux courants, à deux visions stratégiques. Dans certaines circonstances autres, les deux peuvent être exacerbées et s’exprimer brusquement à propos de la substance de la chose. On pourrait alors se retrouver dans une situation d’antagonisme réel à Washington. En cas de tension accentuée, de paroxysme, etc., et tenant compte du désordre extraordinaire et de l’absence d’autorité centrale à Washington, une telle évolution est possible.

• La seule réalité présente exprimée par les propos cités plus haut est bien celle-ci que «…there is no doubt that “the program will go forward”» Le seul obstacle sérieux qu’on peut distinguer sur cette route impérative de la bureaucratie peut venir du Congrès ou/et d’une prochaine administration, et s’accorder aux propositions US qui doivent s’appuyer sur le faux-semblant d’un système installé mais non “activé”; si, effectivement, cela paraît la situation vers où l’on s’achemine, le Congrès pourrait trouver à redire à une dépense se chiffrant en un certain nombre de $milliards pour un système que l’on n’est pas assuré d’“activer”.


Mis en ligne le 25 octobre 2007 à 10H53