Certitude devant l’énigme: Obama est un “faucon”

Bloc-Notes

   Forum

Un commentaire est associé à cet article. Vous pouvez le consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 368

“On sait qu’il est toujours intéressant de lire...”, – non pas Gerard Baker, cette fois, mais notre ami Loren B. Thompson. Lui, sa spécialité c’est plutôt la défense sonnante et trébuchante des vertus multiples du complexe militaro-industriel. Pour le reste et sur l’essentiel, la ligne est la même que celle du cher Gerard Baker. Surprise, surprise... Loren B. est d’un avis diamétralement opposé à celui de Baker. Pour lui, Obama est un “faucon”, un dur («Obama is tough», titre de sa chronique UPI du 20 février). Il n’est rien de moins qu’un GW réincarné sous une peau un peu plus sombre, et certes plus expérimenté que l’actuel président lorsqu’il commença son mandat: «After serving on the Senate Foreign Relations, Homeland Security and Veterans' Affairs committees for several years, Barack Obama has assimilated the key features of the emerging security environment. He wouldn't need the kind of education George W. Bush did in 2001 to be a competent commander in chief.»

Loren B. s’explique en se référant à la carrière du sénateur de l’Illinois, en conseillant de ne pas s’attarder aux criailleries anti-guerre actuelles du parti démocrate. (Il les compare au comportement de ces mêmes démocrates contre Lincoln pendant la Guerre de Sécession, ou Guerre Civile. D’une pierre deux coups: GW devient Lincoln et la guerre en Irak, un replay de la Guerre Civile, où l’on sait de quel côté se trouvait Dieu.)

«Today's Democratic Party is so stridently opposed to the war in Iraq that it's hard to believe the same party presided over most of the big military buildups of the last century. Sometimes it seems more like the Democratic Party of Civil War years, which impeded Lincoln's efforts to win the war at every turn. But precisely because Democrats are so virulently anti-war, as they have been since the Vietnam conflict a generation ago, many voters have a wrongheaded view of where party front-runner Barack Obama stands on matters of war and peace. Like the main character in Ralph Ellison's 1953 novel “Invisible Man,” Obama is a victim of stereotyping – not because he's black, but because he's liberal.

»So here's a quick quiz to see how much you know about the national-security views of the junior senator from Illinois. Which candidate told Palestinians before Hamas was elected that America would never recognize their government until it abandoned its campaign to destroy Israel? Which candidate upset environmentalists by backing coal gasification because he thought the nation needed greater energy independence? Which candidate voted to build a fence along the nation's southern border to prevent unlawful crossings? Which candidate favors the economic and political isolation of Iran if that country continues to pursue nuclear weapons? Sounds a lot like John McCain, but the answer is Barack Obama.»

Comment trancher entre les deux, Baker et Loren B.? Baker a l’avantage chronologique, Loren B. l’avantage de la pratique. On pourrait trancher en s’en lavant les mains, en observant que l’énigme reste énigmatique. Mais on devrait ajouter qu’il existe aujourd’hui une dynamique à l’oeuvre, qui est le courant populaire qui porte le candidat démocrate. C’est sans doute dans ce domaine que se trouve l’essentiel. La force de l’influence et de la pression de ce courant populaire, à la fois sur le candidat et sur la vie politique, constitue un facteur fondamental de l’actuelle phase politique aux USA. Au-delà d’un certain effet, il est difficile de n’en plus tenir compte une fois l’élection acquise. Il paraît évident que cette influence et cette pression sont à l’oeuvre aujourd’hui et influent directement sur le parti démocrate (et sur Obama, bien entendu). Selon ce qu’il en restera, un Obama élu (comme d’ailleurs tout autre président, chacun avec ses tendances) devrait évidemment en tenir compte. Observons qu’il lui serait plus facile d’y répondre, qu’il y serait plus incliné avec l’état d’esprit qu’il montre actuellement. De ce point de vue, Baker est plus en phase avec la situation politique en cours que Loren B.


Mis en ligne le 22 février 2008 à 10H01